3e congrès des avocats de l’Uemoa/Adama Camara: "Ensemble, faisons de l’avocature un modèle d’excellence"
D’entrée, le ministre, lui-même avocat de profession, a souligné le caractère essentiel pour ses pairs de travailler de concert en vue de booster l’intégration des pays de la sous-région intimement liés par l’histoire et la géographie.
Pour lui, le règlement 05 est sans aucun doute un formidable outil de cette intégration tant souhaitée. D’où l’importance de travailler à le rendre davantage intégrateur. « Dix ans après le début de sa mise en œuvre, il est essentiel de nous interroger sur l’apport du règlement 05 de l’Uemoa sur l’exercice de notre profession pour en faire le meilleur bénéfice dans l’intérêt de nos client et des populations », a dit Me Adama Camara.
Pour lui, l’application du règlement 05 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace a laissé entrevoir des insuffisances que les assises d’Abidjan, qui dureront du 18 au 20 septembre, permettant d’interroger en vue de faire les propositions de correction idoines. « Cette réglementation est l’un des piliers du présent et de l’avenir de notre digne et honorable profession », a-t-il conclu.
Me Claude Mintenon, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire, qui a prononcé la conférence inaugurale, a embouché la même trompette pour indiquer que dix ans après sa naissance, il fallait s’arrêter afin de regarder le chemin parcouru et se poser les bonnes questions.
« Qu’est-ce qui a marché ? Qu’est-ce qui l’a été moins ? Qui sommes-nous ? D’où venons-nous et où allons-nous ? », a-t-il interrogé. Avant d’affirmer que dix ans ce n’est certes pas un âge adulte, mais déjà un âge de raison ; c’est un âge d’exploration et de questionnement sur le rapport de l’avocat au monde. « C’est ce à quoi nous vous invitons ce chers congressistes », a-t-il lancé.
Selon lui, les échanges qui vont avoir lieu devraient permettre de lever toute équivoque sur les professionnels du droit à même d’organiser le fonctionnement des barreaux nationaux, d’affiner le contenu de l’examen pour l’accès à la profession d’avocat, de poser l’obligation de la formation continue, etc. Il a ajouté que les échanges porteront également sur le secret professionnel et l’inviolabilité du cabinet, face à la déclaration de soupçon et au contrôle de conformité.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Sansan Kambilé, pense qu’il convient de réexaminer le Règlement N°05 à la lumière des réalités actuelles, car 10 ans c’est à la fois court et long relativement aux nombreux défis que rencontre la sous-région.
« Dix ans d’application du règlement n° 05 : retour vers le futur de l’avocature de l’espace Uemoa » est le thème autour duquel se déroulent les travaux. « Vous devez anticiper les mutations qui affecteront l’avocature et préparer la prochaine génération d’avocats à relever ces défis avec professionnalisme, intégrité et audace », a conclu Sansan Kambilé.
Firmin NDri Bonfils