Semaine Internationale des Personnes Sourdes : L'Anasoci plaide pour la reconnaissance de la langue des signes en Côte d'Ivoire

L'Association nationale des sourds de Côte d'Ivoire (Anasoci) . (DR)
L'Association nationale des sourds de Côte d'Ivoire (Anasoci) . (DR)
L'Association nationale des sourds de Côte d'Ivoire (Anasoci) . (DR)

Semaine Internationale des Personnes Sourdes : L'Anasoci plaide pour la reconnaissance de la langue des signes en Côte d'Ivoire

Le 26/09/24 à 13:56
modifié 26/09/24 à 16:45
L'Association Nationale des Sourds de Côte d'Ivoire (Anasoci), a renouvelé son appel pour la reconnaissance officielle de la langue des signes ivoirienne lors de la Semaine internationale des personnes sourdes (Sips) et de la Journée internationale des langues des signes (Jils), organisées du 23 au 28 septembre 2024.

Au cours d'une conférence de presse tenue le 25 septembre à Yopougon, l'Anasoci a insisté sur l’importance de cette reconnaissance pour valoriser cette langue dans le paysage culturel et linguistique ivoirien. Bony Maho, président du conseil d’administration de l'Anasoci, a expliqué que la reconnaissance « officielle » de la langue des signes permettrait à cette communauté de mieux s’intégrer. Avec le thème « Mobilisons-nous pour les droits des langues des signes », la cérémonie de clôture prévue pour le 28 septembre à Bouaké, marquera la fin de cette semaine de sensibilisation.

L'événement vise à attirer l'attention sur les défis que rencontrent les personnes sourdes en Côte d’Ivoire et sur leur culture visuelle et manuelle. Bony Maho a souligné que la langue des signes est un outil essentiel de communication pour cette communauté et qu’il est crucial de l’inscrire « officiellement » dans le cadre linguistique du pays.

Ouattara Yegule Woro, chef de projet à l'Anasoci, a évoqué les obstacles auxquels les personnes sourdes sont confrontées. Parmi eux, le manque d'enseignants formés en langue des signes et l'absence de structures éducatives adaptées. Cela conduit souvent à une marginalisation des enfants sourds, qui sont contraints d’abandonner prématurément l’école, compromettant ainsi leurs perspectives d’avenir.

L’accès limité aux services publics constitue un autre problème majeur. L’absence d’interprètes en langue des signes dans les hôpitaux, les tribunaux et les administrations complique l’accès à la santé, à la justice et aux informations essentielles. Ouattara Yegule Woro a qualifié cette situation d'« inacceptable » dans une société qui se veut démocratique et inclusive.

En outre, sur le marché du travail, les personnes sourdes font face à des discriminations. Leurs compétences sont souvent sous-estimées. Malgré ces défis, Ouattara Yegule Woro a remercié les autorités, notamment Maitre Adamada Kamara, ministre de l'Emploi, et Kandia Camara, présidente du Sénat, pour leur soutien. Enfin, Vamadou Soumahoro, représentant de la Direction de la Promotion des Personnes Handicapées, a assuré que ces préoccupations seront transmises à sa hiérarchie.


Le 26/09/24 à 13:56
modifié 26/09/24 à 16:45