Prof. Lacina Coulibaly (président de l’université polytechnique de Man) : ‘‘ Notre exhortation, c’est de toujours faire plus ’’

Le Président de l'Université de Man
Le Président de l'Université de Man
Le Président de l'Université de Man

Prof. Lacina Coulibaly (président de l’université polytechnique de Man) : ‘‘ Notre exhortation, c’est de toujours faire plus ’’

Le 02/10/24 à 10:38
modifié 02/10/24 à 11:36
« Président, nous avons trouvé vos étudiants très disciplinés ; ils se mettent debout pour saluer. Vous les menez à la baguette ?

Ah (rires), c’est l’une de mes plus grandes fiertés et je voudrais profiter de vos colonnes pour féliciter chaleureusement l’esprit de civisme et l’amabilité de ces jeunes étudiants.

Est-ce qu’ils sont menés à la baguette ? Non, point du tout. Disons que nous avons eu d’une part le nez creux en instituant un esprit de famille au sein de l’institution et, d’autre part, nous avons eu la chance d’avoir des promotions d’étudiants consciencieux et soucieux de réussir leurs études.

Avec un encadrement à l’écoute et des enseignants dévoués, on arrive à faire beaucoup de bonnes choses. Nos étudiants ne sont pas que bien disciplinés pour dire comme vous. Ils sont également capables de prouesses intellectuelles et de compétences professionnelles avérées, comme c’est le cas par exemple avec nos étudiants ingénieurs et ceux des masters qui sont aujourd’hui dans de grandes entreprises comme Eni, Eranov et l’Aiea.

Quel message pour une autre année académique paisible et productive du point de vue des résultats ?

Le message, et je dirais même notre exhortation, c’est de toujours faire plus que l’année précédente. C’est de toujours garder à l’esprit que le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, en construisant cette université à Man, lui a assigné une mission : bien former des cadres compétents de demain dans les secteurs d’activité des mines, géologie, métallurgie, matériaux et énergies, afin qu’ils contribuent à bâtir une Côte d’Ivoire forte, prospère et solidaire.

Après bientôt 9 ans d’existence, quel bilan pouvez-vous dresser, d’un point de vue socio-économique, de l’université polytechnique de Man (Upm) ?

C’est vrai que si nous comptons depuis la prise de décret de création de l’Université de Man en 2015, cela fait neuf ans que l’institution existe. Cependant, les activités académiques, à proprement dit, ont commencé au cours de l’année universitaire 2016-

2017, donc huit ans que l’institution tourne. D’un point de vue socioéconomique, on pourrait retenir dans un premier temps que l’Upm a formé dans son domaine d’intervention et dans sa zone d’établissement, c’est-à-dire à Man, environ 4 000 étudiants.

Cela rejoint l’objectif de décentralisation régionale des formations universitaires, voulu par SEM Alassane Ouattara depuis sa prise deonction en 2011.

Second impact, on pourrait relever les contributions économiques de l’Upm aux niveaux local et national d’abord avec les différentes entreprises qui sont intervenues dans sa construction en termes de création d’emplois et dans la maintenance également. Dans la même perspective, l’Upm a un impact sur l’économie à travers les entreprises qui y ont des contrats, et cela depuis son ouverture, dans la fourniture et la maintenance d’équipement, la fourniture de la main d’œuvre contractuelle, la restauration des étudiants, etc.

Dans la ville de Man même, la centaine d’enseignants et autant de personnels administratifs et techniques, ainsi que les milliers d’étudiants ont forcément un impact aussi bien sur la vie et l’économie de la ville par les achats divers et les locations de maison. On pourrait estimer une contribution mensuelle de l’Upm à l’économie locale à environ 30 000 000 F Cfa. Le troisième grand impact de l’Upm concerne la formation et la production de ressources humaines de qualité pour les entreprises, les institutions de formation (grandes écoles et universités) et pour l’auto-emploi. Dans les domaines des mines et écologie, de l’énergie et de la métallurgie, l’Upm se place en seconde position après l’Inphb dans la formation des ressources humaines de ces secteurs d’activités en Côte d’Ivoire. Certains de nos anciens étudiants font partie aujourd’hui du personnel de haut niveau de grandes entreprises et organisations internationales. Sur ce volet, l’Upm a formé, à ce jour, 500 licenciés, 200 masters et 150 ingénieurs en huit ans d’exercice effectif.

On peut donc dire que la question de l’adéquation entre la formation et l’insertion professionnelle des diplômés est résolue...

Je voudrais souligner que cette question se rapporte à l’une des instructions majeures du Chef de l’État, SEM Alassane Ouattara quand l’université a ouvert ses portes : bien former et donner du travail par cette formation. Cela dit, on peut avancer, en tout cas, que l’adéquation entre la formation et l’insertion professionnelle est bien prise en compte. Pour preuve, l’Upm a ses formations qui sont adaptées aux besoins du marché, notamment dans les domaines des mines, de l’énergie, de la métallurgie et de la géologie. Nous avons un très bon retour des différentes entreprises qui ont eu la chance, si je puis dire, de recruter les ressources humaines formées par notre institution.

On peut relever qu’environ six mois après leur sortie, 80% de nos diplômés sont insérés dans le tissu de l’emploi par auto-emploi, après des concours de l’administration publique, par sélection dans d’autres institutions de formation pour perfectionnement, ou par recrutement direct des entreprises.

En ce qui concerne nos masters spécialisés en géologie appliquée, ingénierie de l’eau et de l’assainissement non collectif, ceux-ci sont très opérationnels et la demande des entreprises de ces secteurs d’activité, en ce qui les concernent, est forte.

Nous pensons que le bon taux d’insertion professionnelle de nos diplômés peut s’expliquer par notre méthode pédagogique et aussi par l’environnement apaisé qui prévaut à l’Upm. En effet, l’implication des professionnels dans la formation donne une assurance aux entreprises quant au savoir-faire des apprenants. Par exemple, pour les ingénieurs et les masters, la contribution des professionnels va jusqu’à 60% dans certaines formations.

Quelles sont alors les perspectives pour améliorer les résultats fort prometteurs de l’Upm et la positionner dans le classement des meilleures institutions universitaires ?

Nous allons continuer de maintenir l’environnement de paix dans l’institution et de sensibiliser nos enseignants à s’impliquer davantage dans l’encadrement de nos apprenants. Un accent sera mis sur les classes préparatoires ainsi qu’un renforcement du Tutorat pour améliorer le taux d’encadrement et la prise en charge académique des apprenants.

INTERVIEW RÉALISÉE PAR BLEDSON MATHIEU



Le 02/10/24 à 10:38
modifié 02/10/24 à 11:36