Meurtre d’un étudiant de la Fesci : Le gouvernement suspend les activités syndicales estudiantines

Des mesures vigoureuses et courageuses s'imposent pour ramener le calme et la sérénité dans les amphithéâtres. (Ph: Dr)
Des mesures vigoureuses et courageuses s'imposent pour ramener le calme et la sérénité dans les amphithéâtres. (Ph: Dr)
Des mesures vigoureuses et courageuses s'imposent pour ramener le calme et la sérénité dans les amphithéâtres. (Ph: Dr)

Meurtre d’un étudiant de la Fesci : Le gouvernement suspend les activités syndicales estudiantines

Le 02/10/24 à 10:48
modifié 02/10/24 à 11:19
Dans un communiqué rendu public le 1er octobre 2024, au journal de 20h de Rti1, le gouvernement a pris des mesures conservatoires face à la situation sur le campus.
La violence entretenue par la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) longtemps décriée et dénoncée, vient hélas, de faire encore une victime. Le corps sans vie de l’étudiant Agui Mars Aubin Deagoué, alias « Général Sorcier », âgé de 49 ans, en Master 2, option anglais, a été découvert dans la nuit du 29 au 30 septembre 2024, au Chu de Cocody.

En attendant la suite de l’enquête, le gouvernement a pris des mesures conservatoires. Il ressort de ces dernières, la suspension de toutes les activités syndicales estudiantines sur l’ensemble du territoire.

L’information de cet autre meurtre en milieu estudiantin a été rendue publique par un communiqué du procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.

Des premiers éléments de l’enquête révélés par le procureur, il ressort que le défunt, principal opposant au secrétaire général de la Fesci, Kambou Sié, aurait répondu à une invitation de ce dernier, par l’intermédiaire d’un certain Sidibé Abdoul Karim, qui a nommément cité le secrétaire général de la Fesci dans sa déposition.

« Il affirme avoir été sollicité par Kambou Sié pour initier une rencontre entre ce dernier et Agui Mars Aubin Deagoué, tous deux en conflit perpétuel sur les différents campus », révèle le procureur de la République.

Il faut noter que ceux qui suivent l’actualité de la Fesci depuis un moment n’auraient pas été surpris d’une escalade de la violence sur les campus, compte tenu des contestations dont l’actuel secrétaire général fait l’objet. Mais delà arriver à une mort d’homme, c’est regrettable.

La crise couve depuis l’élection de Kambou Sié à la tête de ce syndicat estudiantin. Certains lui contestent sa qualité d’étudiant. Ceux-ci soutiennent qu’il est un employé dans une grande société d’Etat de la place. Pendant que d’autres lui reprochent son « mauvais » commerce avec les étudiants.

C’est dans cette ambiance pas du tout rassurante dans le milieu estudiantin que le 9 mai 2024, un collectif de secrétaires de section de la Fesci, dans un communiqué signé de son porte-parole, Boko Kouassi Christ Engelmond, appelait à une reprise de l’élection du secrétaire général de ce syndicat. Ils justifiaient leur position par ce qui suit : « Le secrétaire général de la Fesci élu, Kambou Sié, n’est pas régulièrement inscrit en sciences économiques et de gestion à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody ». Ce qui constitue pour ces contestataires « un non-respect flagrant des textes de la Fesci ».

Il faut rappeler que l’élection de Kambou Sié s’est faite sur fond de crise ouverte. Il a été à la tête de la fronde qui a contraint l’ancien secrétaire général, Allah Saint-Clair, à partir de la tête de la Fesci. Puisqu’il était reproché à ce dernier de vouloir s’accrocher au pouvoir en refusant d’organiser le congrès qui devrait élire le nouveau secrétaire général. Là encore, il y a eu une crise ouverte entre partisans d’Allah Saint-Clair et ceux qui l’ont poussé dehors. Naturellement, les rivalités sont entretenues, puisque ceux qui étaient prévus pour la succession de l’ancien secrétaire général n’ont pu atteindre leur objectif.

Face à de telles attitudes qui éloignent la Fesci de son objectif premier qui est de défendre les intérêts des étudiants, c’est-à-dire les conditions d’études et de vie sur les campus, il est urgent de revoir les choses. La mesure conservatoire du gouvernement doit être mise à profit pour cette fois crever l’abcès et prendre des décisions courageuses. Afin de circonscrire les effets néfastes d’ambitions souvent démesurées de certains étudiants loin des amphithéâtres et des salles de TD.

Il faut faire quelque chose. « L’heure est grave... », comme ils le disent eux-mêmes à la Fesci.


Le 02/10/24 à 10:48
modifié 02/10/24 à 11:19