Université Félix Houphouët-Boigny : Dje Monkoha Pacôme Kévin décroche le grade de docteur ès Lettres Modernes
Dans cette thèse, DJE Monkoha Pacôme Kévin s’est penché sur l’analyse des techniques marketing ayant contribué à la consécration des auteurs en contexte postcolonial, où les médias et la logique néolibérale dominent. Son objectif était d’identifier les diverses manifestations de ces techniques dans le paratexte, le texte, ainsi que dans les médias, et de déterminer leur rôle dans la circulation des œuvres et la légitimation des auteurs africains.

Selon lui, les romanciers contemporains africains francophones, tels que Calixthe Beyala, Alain Mabanckou, Fatou Diome et Koffi Kwahulé, ont su exploiter ces techniques pour se construire une légitimité littéraire. Depuis les années 1980, ces auteurs ne se sont pas limités à la production littéraire, mais se sont également illustrés dans des débats médiatiques, des interviews radiophoniques ou télévisées, renforçant ainsi leur notoriété.
"La valeur d’un texte ne peut être dissociée de la logique commerciale"
Pour l’impétrant, la valeur d’un texte ne peut être dissociée de la logique commerciale, car pour être diffusé et lu, un texte doit être promu. DJE Monkoha Pacôme a démontré que des techniques telles que le storytelling, la publicité blanche et la starisation ont permis à ces écrivains francophones d’élargir leur lectorat et de consolider leur statut d’auteurs légitimes. Ainsi, en contexte postcolonial, les frontières entre littérature "légitime" et "illégitime" se sont brouillées.
DJE Monkoha a également souligné que les auteurs légitimes recourent désormais à des techniques de promotion traditionnellement associées à la paralittérature, redéfinissant ainsi le champ littéraire africain francophone, l'esthétique du roman, et le statut de l’auteur africain. Cette évolution remet en question la conception occidentale de la littérature imposée à la fin du XVIIIe siècle.
À l’issue de sa présentation, le jury a jugé la thèse de Djé Monkoha Pacôme Kévin recevable et l’a élevé, à l’unanimité, au grade de docteur ès Lettres Modernes avec la mention très honorable. Le jury était composé de M. Coulibaly Adama (président), M. N’Goran Koffi David (directeur de thèse), M. Adhepeau Julien Laurent Michel, M. Ekoungoun Alger Jean-Francis (rapporteur) et Mme Konandri Affoué Virginie (examinatrice).
Infos JB