Sommet de Nairobi sur la taxation du tabac: La Société civile ivoirienne salue un "grand pas" vers son but
« Nous sommes engagés depuis longtemps dans un plaidoyer pour l’augmentation de la taxation des produits du tabac en Côte d’Ivoire. La Convention-cadre de l’Oms sur la lutte antitabac, et les directives de l’Uemoa et la Cedeao encouragent les pays parties à la Convention, à appliquer un taux minimum de taxes. Mais, il se trouve que la Côte d’Ivoire est encore loin d’avoir atteint ces recommandations. Sa participation à ce sommet est donc un grand pas vers l’atteinte de cet objectif et cela ne peut que nous réjouir », s’est félicité Tall Lacina.
Et d’ajouter : « pendant que d’autres pays de la région comme le Ghana et le Sénégal, qui appliquent assez bien les directives communautaires, c’est-à-dire appliquent un taux de droits d’accises au-delà des 50% recommandés, notre pays est actuellement à 42%. Notre souhait est qu’il respecte ces directives et aille même jusqu’à 70%, en ajoutant des taxes spécifiques. Nous croyons que nous y parviendrons ».
Comme cela a été plusieurs fois rappelé pendant le sommet, l’idée d’augmenter les taxes sur le tabac répond à deux objectifs largement décortiqués au cours du sommet : primo, faire grimper les prix au consommateur afin de le décourager et secundo permettre aux Etats d’avoir des ressources additionnelles pour financer la santé publique.
C’est surtout le second objectif que l’Asapsu, représentée par sa responsable des questions de plaidoyer, Stéphanie Yéo Goehan, vise depuis plus de cinq ans. Pour elle, la question du tabac dépasse le seul enjeu sanitaire ; c’est un enjeu social. « C’est une niche de financement que nous avons identifié depuis 2019 pour l’amélioration de la santé publique en Côte d’Ivoire. Une taxation plus forte du tabac peut générer beaucoup de fonds qui serviront à renforcer le système de santé et mettre en place une protection sociale solide », affirme-t-elle convaincue.
Envoyé spécial à Nairobi (Kenya)