Sommet de Nairobi sur la taxation du tabac: La Société civile ivoirienne salue un "grand pas" vers son but

Plusieurs Organisations de société civile de Côte d’Ivoire et du continent participent au Sommet. (Ph: F. EHOUMAN)
Plusieurs Organisations de société civile de Côte d’Ivoire et du continent participent au Sommet. (Ph: F. EHOUMAN)
Plusieurs Organisations de société civile de Côte d’Ivoire et du continent participent au Sommet. (Ph: F. EHOUMAN)

Sommet de Nairobi sur la taxation du tabac: La Société civile ivoirienne salue un "grand pas" vers son but

Le 10/10/24 à 16:37
modifié 10/10/24 à 17:14
Aux côtés du gouvernement, des Ong engagées dans la lutte antitabac participent activement, depuis lundi, au Kenya, au Sommet africain visant le renforcement de la taxation des produits du tabac.
S’il y a un acteur qui est le plus heureux de l’augmentation souhaitée des taxes sur les produits du tabac, c’est bien la société civile. Elle est fortement représentée et participe activement au Sommet africain sur la taxation du tabac ouvert le 7 octobre 2024, à Nairobi, et qui préconise aux Etats africains de durcir au maximum les mesures fiscales sur le tabac.

Aux côtés de leurs pairs venus de plusieurs pays du continent et d’Asie, deux Ong ivoiriennes prennent part à ces assises. L’Ong Clucod (Comité clubs Unesco universitaires pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies) et l’Association de soutien à l’autopromotion sanitaire urbaine (Asapsu). Tall Lacina, coordonnateur général de Clucod, par ailleurs président du Réseau des Ong actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire (Rocta-CI), voit en la participation de la Côte d’Ivoire un pas vers l’objectif que sa structure poursuit depuis longtemps.

Tall Lacina, coordonnateur général de l’Ong Clucod, par ailleurs président du Réseau des Ong actives pour le contrôle du tabac. (Ph: F. EHOUMAN)
Tall Lacina, coordonnateur général de l’Ong Clucod, par ailleurs président du Réseau des Ong actives pour le contrôle du tabac. (Ph: F. EHOUMAN)



« Nous sommes engagés depuis longtemps dans un plaidoyer pour l’augmentation de la taxation des produits du tabac en Côte d’Ivoire. La Convention-cadre de l’Oms sur la lutte antitabac, et les directives de l’Uemoa et la Cedeao encouragent les pays parties à la Convention, à appliquer un taux minimum de taxes. Mais, il se trouve que la Côte d’Ivoire est encore loin d’avoir atteint ces recommandations. Sa participation à ce sommet est donc un grand pas vers l’atteinte de cet objectif et cela ne peut que nous réjouir », s’est félicité Tall Lacina.

Et d’ajouter : « pendant que d’autres pays de la région comme le Ghana et le Sénégal, qui appliquent assez bien les directives communautaires, c’est-à-dire appliquent un taux de droits d’accises au-delà des 50% recommandés, notre pays est actuellement à 42%. Notre souhait est qu’il respecte ces directives et aille même jusqu’à 70%, en ajoutant des taxes spécifiques. Nous croyons que nous y parviendrons ».

Stéphanie Yéo Goehan, responsable des questions de plaidoyer au sein de l’Association de soutien à l’autopromotion sanitaire urbaine. (F. EHOUMAN)
Stéphanie Yéo Goehan, responsable des questions de plaidoyer au sein de l’Association de soutien à l’autopromotion sanitaire urbaine. (F. EHOUMAN)



Comme cela a été plusieurs fois rappelé pendant le sommet, l’idée d’augmenter les taxes sur le tabac répond à deux objectifs largement décortiqués au cours du sommet : primo, faire grimper les prix au consommateur afin de le décourager et secundo permettre aux Etats d’avoir des ressources additionnelles pour financer la santé publique.

C’est surtout le second objectif que l’Asapsu, représentée par sa responsable des questions de plaidoyer, Stéphanie Yéo Goehan, vise depuis plus de cinq ans. Pour elle, la question du tabac dépasse le seul enjeu sanitaire ; c’est un enjeu social. « C’est une niche de financement que nous avons identifié depuis 2019 pour l’amélioration de la santé publique en Côte d’Ivoire. Une taxation plus forte du tabac peut générer beaucoup de fonds qui serviront à renforcer le système de santé et mettre en place une protection sociale solide », affirme-t-elle convaincue.

Envoyé spécial à Nairobi (Kenya)



Le 10/10/24 à 16:37
modifié 10/10/24 à 17:14