Taekwondo : Le président Yacé sort de son silence, la crise enfle

Les taekwondo in ont hâte de connaître le nouveau comité directeur de leur fédération. (Ph: Dr)
Les taekwondo in ont hâte de connaître le nouveau comité directeur de leur fédération. (Ph: Dr)
Les taekwondo in ont hâte de connaître le nouveau comité directeur de leur fédération. (Ph: Dr)

Taekwondo : Le président Yacé sort de son silence, la crise enfle

Le 15/10/24 à 15:27
modifié 15/10/24 à 16:11
Enfin, la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd) est sortie de sa réserve. Dans un communiqué musclé, diffusé le 14 octobre 2024, le président Yacé dénonce des pratiques visant à le déstabiliser. « Il nous revient, de manière récurrente, que des individus projettent de rassembler des taekwondo-in en vue d’actions qui ne visent qu’à créer la zizanie et installer la chienlit », note le communiqué où le président Yacé félicite la communauté des taekwondo-in qui n’est pas tombée dans le piège. « Vous êtes restés imperturbables et foncièrement attachés aux valeurs et textes qui nous régissent. Nous tenons à vous féliciter », écrit Jean-Marc Yacé.

Selon lui, « la dissolution du comité directeur n’a créé aucun vide ». Et pour le prouver, il a brandi la participation récente des juniors au dernier championnat du monde de la catégorie à Chuncheon, en Corée du Sud.

Le président Yacé, qui annonce, dans les prochains jours, un nouveau comité directeur et une assemblée générale ordinaire, a invité les uns et les autres à ne pas prendre part ou s’associer à toutes activités qui ne relèveraient pas de sa structure. Il fait allusion à une pétition qui a sillonné le pays en vue de l'obliger à rendre compte à ses mandants.

L’origine du mal

Pour comprendre les remous qu’il y a dans la famille du taekwondo, il faut remonter à décembre 2023. Lorsque face aux nombreuses violations des textes qui régissent la Fitkd, une jeune athlète avait saisi le comité directeur pour se plaindre de harcèlement sexuel. Le courrier était resté sans suite. Plus grave, on a eu l’impression que le bureau du président manœuvrait pour couvrir les encadreurs mis en cause. C’est ce qui a poussé le Grand Maître Patrice Remarck (ceinture noire 7e dan) à déposer sa démission pour ne pas être comptable d’une telle abomination.

« L’incompétence récurrente, l’attentisme systématique, les dysfonctionnements persistants, l’environnement conflictuel pendant les réunions du bureau directeur, la violation continue de nos statuts au sein de notre faîtière ont atteint un paroxysme tel que je ne peux plus, en toute conscience, m’impliquer face à tant d’insuffisances, d’amateurisme et de laxisme », avait écrit Patrice Remarck pour justifier son retrait du bureau de Yacé. Il était vice-président chargé des Projets olympiques.

C’est à la suite de cette démission fracassante que l’entraîneur national de l’époque a été remercié pour un autre qui vient de faire pire, à Bouaké, avec des athlètes juniors qu’il était censé encadrer loin de leurs parents.

Une assemblée générale extraordinaire en préparation

A ces griefs, l’on ajoute le manque de compétitions nationales et d’assemblées générales. « Depuis 3 ans, le président est incapable de convoquer une assemblée générale ordinaire pour rendre compte à ses mandants. Et c’est maintenant qu’il veut en organiser une », explique Me Kouadjan.

Pour lui, la dernière sortie du président Yacé frise la comédie. « Je me demande comment Yacé peut organiser, dans ces jours-ci, une assemblée générale. Il y a tellement de choses à préparer au préalable... Et puis, il faut soumettre les documents liés à l’assemblée générale aux clubs 21 jours avant. C’est à croire que les gens ne connaissent pas nos textes », explique le bouillant taekwondo-in de Grand-Bassam qui annonce une assemblée générale extraordinaire imminente.

Ils ont récolté plus de trois tiers de signatures des membres. « Contrairement à ce que le président Yacé écrit dans son communiqué, nous n’avons pas échoué. Au contraire, nous sommes très avancés et bientôt vous verrez. On ne peut pas accepter que tous les acquis de notre fédération sous le président Bamba Cheick Daniel tombe en ruine. Imaginez que Cissé Cheick n’ait pas obtenu cette médaille à Paris, qu’est-ce qui est prévu pour encadrer la relève ? », s’inquiète Kouadjan. Affaire à suivre.


Le 15/10/24 à 15:27
modifié 15/10/24 à 16:11