2e édition de l'Université libérale: Un Forum sur le libéralisme et ses racines africaines à Abidjan

2e édition de l'Université libérale: Un Forum sur le libéralisme et ses racines africaines à Abidjan

La Fondation Friedrich Naumann pour la liberté (fondation politique allemande) a organisé, en collaboration avec le Centre d’études prospectives (Cep), la deuxième édition de son forum dénommé « Université libérale d’Abidjan » sur le thème : « Comprendre le libéralisme et ses racines africaines ». C’était le 10 octobre 2024, à Abidjan-Plateau.

Cette deuxième édition avait pour objectif de réfléchir sur les racines du libéralisme dans le contexte africain et ivoirien en vue de recueillir des idées novatrices pour repenser et réformer les institutions, et l'économie ivoirienne.

Cette journée a été marquée par deux panels majeurs, l’un sur le sous-thème : « L’héritage politique africain et gouvernance libérale moderne » et l’autre « Traditions africaines et dynamisme économique : fondements du libéralisme entrepreneurial ». En marge de cette rencontre, s’est tenue une réunion stratégique des leaders des organisations et mouvements libéraux sur le thème : « Le succès de ce pays repose sur "le libéralisme" ».

« Notre ambition est d'offrir une plateforme d'échange, de réflexion et de créativité sur les défis de notre temps et de proposer des solutions innovantes et libérales pour bâtir un avenir durable pour la nation. En effet, depuis une décennie, nous avons constaté qu’il n'existe pas de véritables plateformes rassemblant les libéraux ivoiriens de tous les horizons, partis politiques du pouvoir, de l’opposition, et organisations de la société civile », a indiqué Sidi Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire et président du Conseil d’administration du Cep.

Selon lui, ce forum est une invitation à une réflexion profonde sur le passé, sur le présent et sur la manière dont le libéralisme peut permettre à se projeter dans un avenir mieux maîtrisé. « Il nous pousse à nous interroger sur la manière dont le libéralisme peut renforcer nos institutions, autonomiser nos citoyens et dynamiser notre développement local. Ce thème n'est pas un simple exercice intellectuel. C’est un appel à l'action, une invitation à nous plonger dans les tréfonds de notre histoire pour y puiser la sève qui nourrira notre avenir. Car le libéralisme n'est pas un concept importé, il est inscrit dans l'Adn même de nos sociétés africaines traditionnelles », a-t-il soutenu.

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« A l’origine de cette journée, il y a l’envie de dialoguer, d’approfondir pour mieux comprendre et mieux avancer ensemble », a affirmé Alexandra Heldt, directrice régionale de la Fondation Friedrich Naumann. Elle souligne que le thème de l’année dernière et celui de cette année sont intimement liés. « L'édition précédente nous alertait sur les dangers qui pèsent sur nos libertés dans un monde en transformation. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur l’origine et sur l’avenir ... Dans un monde où le populisme et l'autoritarisme gagnent du terrain », dira-t-elle.

Selon Magloire N’déhi, chef du Bureau de la Fondation Friedrich Naumann d’Abidjan, les pratiques libérales ont des racines profondes et universelles. Les sociétés africaines précoloniales dont celle de la Côte d'Ivoire étaient fondées sur des principes profondément libéraux. Mais avec l'avènement de l'État moderne, le pays post-indépendance a hérité d'un modèle étatique en déphasage avec ses réalités historiques.

Ce paradoxe engendre des défis majeurs : incompréhension des choix politiques par les citoyens, difficultés d'implémentation des politiques libérales, confusion entre libéralisme et capitalisme débridé, et perception négative du libéralisme, souvent associé à un manque d'éthique, à la spoliation des pauvres et à la perte de valeurs.

Face à ces défis, l'Université libérale d’Abidjan s’est donné pour mission de redécouvrir les fondements africains et ivoiriens du libéralisme, de clarifier la trajectoire politique et économique de la Côte d'Ivoire, de repenser les institutions ivoiriennes en s'inspirant des modèles de gouvernance traditionnelle et de promouvoir une gestion décentralisée des ressources.

« La tenue de cette Université libérale d'Abidjan, en tant que plateforme d'échange et de réflexion, marque également la rentrée politique des libéraux ivoiriens. La deuxième édition de cette université vise à créer un espace d'échange et de réflexion autour des racines libérales du contexte africain et ivoirien, en vue de recueillir des idées novatrices pour repenser et réformer les institutions et l'économie ivoiriennes », a-t-il dit.

Une correspondance particulière d’E.Y.