Selon lui, les progrès rapides réalisés par la Chine dans la modernisation de son agriculture et la sécurisation de ses ressources alimentaires peuvent inspirer l’Afrique dans sa quête d’amélioration de ses systèmes agricoles.

Ces dernières années, le continent africain a fait face à des défis majeurs tels que l'insuffisance des infrastructures agricoles, une faible productivité et une vulnérabilité exacerbée par le changement climatique. En revanche, la Chine, grâce à une combinaison d’innovations technologiques, de politiques efficaces et d’investissements stratégiques dans les infrastructures, a réussi à transformer son secteur agricole. Le Dr. Ehui estime que cette transformation pourrait servir de référence aux nations africaines.

L’importance de la coopération agricole sino-africaine

Le Dr. Ehui a mis en avant l'importance croissante de la coopération agricole entre la Chine et l’Afrique. Il a précisé que les réformes mises en œuvre par la Chine, notamment dans l’amélioration des variétés de cultures, l'irrigation et la mécanisation, ont permis d’augmenter considérablement la productivité. Ces avancées offrent des pistes pour des initiatives similaires en Afrique.

L’expertise chinoise dans la gestion de projets agricoles à grande échelle, et son succès dans l’établissement de bases de production alimentaire, en font un partenaire stratégique pour le développement agricole africain. À ce titre, l’IITA a déjà établi des collaborations avec des institutions chinoises, et le Dr. Ehui s’est montré confiant quant aux bénéfices futurs de ces partenariats pour les deux régions.

« La coopération sino-africaine dans le domaine de l’agriculture repose sur des bases solides », a-t-il affirmé. « En renforçant cette relation, non seulement nous améliorerons la sécurité alimentaire en Afrique, mais nous contribuerons également à la durabilité des systèmes alimentaires mondiaux. »

Répondre aux défis de la sécurité alimentaire

Face à une insécurité alimentaire grandissante en Afrique, exacerbée par le changement climatique, la croissance démographique et les instabilités politiques, le Dr. Ehui estime que le modèle de développement agricole de la Chine constitue une source d'inspiration. Selon lui, les politiques, les infrastructures et les recherches chinoises sur la résilience des cultures peuvent être adaptées pour répondre aux besoins spécifiques du continent africain.

« En adoptant certaines de ces pratiques, adaptées à nos réalités, les pays africains peuvent accroître leur productivité et réduire leur dépendance aux importations alimentaires », a-t-il affirmé. L’IITA s’engage à favoriser cet échange de savoir-faire entre les institutions de recherche africaines et chinoises.

Miser sur l’innovation technologique

L’innovation technologique, un des moteurs du succès agricole chinois, a également été mise en avant par le Dr. Ehui. Il a évoqué l’utilisation des drones pour la surveillance des cultures, l’intelligence artificielle dans les pratiques agricoles et l’agriculture de précision, comme des exemples concrets qui pourraient être intégrés en Afrique.

« L’adoption des technologies agricoles est essentielle pour l’Afrique », a-t-il insisté. « Les progrès de la Chine dans ce domaine démontrent l’impact potentiel de ces technologies sur l'augmentation des rendements, la gestion efficace des ressources en eau et la durabilité agricole. »

Le Dr. Ehui a ajouté que le renforcement des capacités technologiques et le transfert de connaissances doivent être au cœur de la coopération agricole sino-africaine. Il a notamment souligné l’importance de travailler ensemble pour que l'Afrique tire pleinement parti de l'expertise chinoise dans des domaines tels que la biotechnologie et l’agriculture de précision.

Dans cet entretien, Dr. Ehui a réitéré que l'expérience agricole de la Chine regorge de solutions pratiques et de leçons que l'Afrique peut adapter à ses propres défis. À mesure que le partenariat sino-africain se renforce, il est convaincu que les deux régions en sortiront gagnantes, avec une amélioration notable de la sécurité alimentaire, de la productivité agricole et de la durabilité des pratiques agricoles.