Moussa Sanogo : « Nos réformes pour augmenter le pouvoir d’achat »

Moussa Sanogo, ministre auprès du Premier ministre en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat. (DR)
Moussa Sanogo, ministre auprès du Premier ministre en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat. (DR)
Moussa Sanogo, ministre auprès du Premier ministre en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat. (DR)

Moussa Sanogo : « Nos réformes pour augmenter le pouvoir d’achat »

Le 04/12/19 à 14:37
modifié 04/12/19 à 14:39
Lorsqu’on parle de l’inclusivité de la croissance, on estime que cela concerne plus le secteur public que le secteur privé qui, très souvent, est plus préoccupé par la recherche et la maximisation de ses profits et l’expansion de ses capacités de production...Mais, il faut reconnaître que le secteur privé ne peut atteindre ses objectifs et réaliser des profits que s’il y a une demande. Et cette demande passe par des citoyens qui ont un revenu leur permettant de consommer.

C’est pourquoi le gouvernement ivoirien a très tôt, mis l’accent sur l’augmentation du pouvoir d’achat des populations. Or, augmenter le pouvoir d’achat, suppose deux grandes variables : jouer sur les revenus et jouer sur les prix. Nous sommes dans une zone performante avec un taux d’inflation qui tourne bon an mal an autour de 1% et une politique monétaire prudente...

S’agissant des revenus, au niveau du secteur public, d’importants efforts ont été déployés depuis 2012. Ainsi, les dépenses en personnels de l’Etat sont passées de 930 milliards de F Cfa en 2012 à 1700 milliards de F Cfa en 2018 ; quand les revenus des uns et des autres ont progressé avec notamment le déblocage des salaires et les avancements. Le Smig est passé de 36.000 F à 60.000 F... la classe moyenne connaît une certaine évolution. L’ouverture et l’installation de grands centres commerciaux à Abidjan est la preuve qu’il y a une consommation. Bien sûr, au niveau des ménages, il y a encore des insatisfactions. Cela est d’autant normal que les besoins vont croissant.

Au niveau de la capitale économique, on se rend compte qu’il y a une certaine évolution du pouvoir d’achat en comparaison à l’intérieur du pays...La question de l’inclusion ou de l’inclusivité n’est pas que monétaire, c’est aussi l’amélioration de l’environnement dans lequel évolue le citoyen. Celui qui doit quitter Yopougon pour le Plateau et passe des heures dans les embouteillages va perdre du carburant. Mais si vous construisez un pont lui permettant d’éviter ces embouteillages et d’économiser en carburant, vous lui donnez l’opportunité de réduire ses dépenses de transport qu’il peut affecter à d’autres activités...Les dépenses pro-pauvres en Côte d’Ivoire sont passées de 8 milliards de FCfa en 2012 à 2500 milliards, aujourd’hui. Et sur la base du budget qui passera au Parlement, les dépenses pro-pauvres devraient atteindre 2700 milliard en 2020.

L’ensemble des investissements que nous réalisons, par exemple, l’accès à l’électricité, son taux de couverture est passé de 33% en 2011 à plus de 60% aujourd’hui. Nous espérons atteindre 80% en 2020. Quand vous permettez à ces ménages d’accéder à l’électricité, ce sont des opportunités que vous leur offrez de pouvoir exercer des activités génératrices de revenus. C’est le travail que fait le gouvernement et cela se renforce avec le Plan social du gouvernement. La construction de salles de classes, de centres de santé et les équipements afférents et bien d’autres réalisations ne peuvent qu’améliorer la situation.

La fiscalité est un instrument supplémentaire en plus des instruments budgétaires. A ce niveau, des incitations adressées particulièrement aux Pme afin qu’elles puissent booster davantage l’activité économique. Par exemple, une Pme qui embauche en Cdd a le droit d’avoir certaines facilités et exonérations. La prochaine annexe fiscale a de nombreuses dispositions dans ce sens. Vous avez également les prêts accordés aux Pme, l’une des grosses problématiques auxquelles elles sont confrontées.

Le gouvernement est en train de prendre des dispositions pour que les banques puissent accompagner efficacement les Pme. Une Pme qui s’installe aujourd’hui a plusieurs facilités. Elle est exonérée de plusieurs taxes, par exemple, l’impôt sur le foncier... Encore une fois, je dis que le gouvernement travaille à augmenter le pouvoir d’achat des populations.

La courbe de la pauvreté est dans une tendance baissière. De 51% en 2010, on est passé à 46% en 2015 et tout porte à croire que l’étude en cours sur le niveau de vie des ménages devrait révéler un taux de pauvreté plus bas.


Le 04/12/19 à 14:37
modifié 04/12/19 à 14:39