Dans le cadre de la politique nationale d’assainissement du secteur de l’affichage publicitaire, les techniciens du Bnetd, équipés de tablettes et de matériels informatiques, durant deux mois, ont parcouru plus de 12.000 kilomètres sur toute l’étendue du territoire national. Le résultat de cette opération, contenu dans un document de rapport, décliné en système informatique d’information géographique, a été remis le 3 décembre au ministre de la Communication et des Médias, Sidi Touré, au siège du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd), sis à Cocody Ambassades.

Sur le terrain, les agents du Bnetd ont pu géo-localiser près de 23.000 dispositifs publicitaires dont 8500 panneaux. 70% de ces panneaux ne respectent pas la réglementation. Pour la mise en place de ce système informatique, les agents du Bnetd se sont déployés dans le district d’Abidjan, de Yamoussoukro, dans les 31 capitales régionales du pays et un focus sur Assinie-Mafia et Grand-Bassam. La synthèse du Bnetd montre que le secteur baigne dans une profonde anarchie. 13.255 dispositifs ont été collectés dans le district d’Abidjan. (Abobo 1815, Cocody 3810, Yopougon 2490). Là où le District d’Abidjan ne devrait, selon le ministre Sidi Touré, accueillir que 3000 dispositifs publicitaires.

A l’intérieur du pays, la situation est identique avec 1136 à Bouaké, 759 à Daloa, 824 pour la région du Sud-Comoé, 904 pour la ville de Yamoussoukro. Au niveau des panneaux routiers, le Bnetd a documenté 54 % qui se situent en zone interdite. 21% de ces panneaux sont en conflit et 25 % en règle. Enfin, 30% des panneaux publicitaires n’appartiennent à aucune régie publicitaire. « Grâce aux données recueillies, nous avons élaboré un système d’informations géographiques qui va permettre de maîtriser la gestion des dispositifs publicitaires. Notre application offre une requête multicritère pour une géo-localisation précise des panneaux », assure M. Diomandé, directeur du pôle en charge de l’information géographique du Bnetd, qui a par ailleurs plaidé pour que le module migre vers un outil d’aide à la décision pour faciliter l’installation des panneaux sur tout le territoire.

Cette application informatique devrait pouvoir régler définitivement la problématique de la pollution visuelle à Abidjan et contribuer à une meilleure gestion des dispositifs publicitaires partout en Côte d’Ivoire. En tout cas, c’est le résultat attendu par le ministre de la Communication et des Médias, après la réception de ce système d’information géographique (Sig). Pour le ministre Sidi Touré, le secteur de la communication publicitaire a beaucoup souffert de l’anarchie. « Il était indispensable d’engager la réforme du secteur. (...) Beaucoup reste à faire. Mais, j’invite les acteurs à ne pas se lancer dans une course à l’implantation. Car, nous allons dénicher grâce à ce système d’information géographique, tous les panneaux qui ne respectent pas la réglementation. Et ces panneaux seront coupés. Nous allons mettre tout en œuvre pour réussir l’assainissement de notre écosystème », a-t-il indiqué.

Pour le Directeur général du Bnetd, Kinapara Coulibaly, ce système innovant vient surtout renforcer le dispositif opérationnel mis en place par le ministère de la Communication. « Ce projet met en exergue le savoir-faire du Bnetd en matière de développement d’outils d’aide à la décision. Notre vision est d’être un pôle technologique de haut niveau au service de l’État ivoirien.

Et ce système d’information géographique en est une illustration. Grâce à ce système, le ministère de la Communication et des Médias, et le Conseil supérieur de la publicité (Csp) pourront avoir l’état des lieux du dispositif publicitaire aussi bien à Abidjan que dans les 31 régions du pays. Il sera également possible au Csp de savoir immédiatement si un panneau à implanter est en conflit ou non avec les dispositions légales et réglementaires », a-t-il expliqué