Adama Wade, Directeur de Publication de Financial Afrik
Adama Wade : “les Financial Afrik Awards célèbrent les succès africains”
Abidjan accueille la deuxième édition des Financial Afrik Awards, le 19 décembre 2019. L’événement se tient à l’hôtel Pullman en présence des acteurs de la finance et de la technologie financière. En prélude à cet important rassemblement, Adama Wade, Directeur de Publication de Financial Afrik, s’est entretenu avec nous.
Pourquoi les Financial Afrik Awards et quels sont les objectifs visés par cet événement ?
Les Financial Afrik Awards sont nés du succès grandissant du classement des “100 qui transforment l’Afrique” que notre rédaction réalise depuis 2014 à partir de la compilation de nos données et fiches annuelles sur les personnalités de la finance et de l’économie africaine. Depuis l’année dernière, nous avons innové en décernant des trophées à certaines catégories dont celui du “ministre des Finances de l’année” et, non moins important, celui du “financier de l’année”. Au-delà des distinctions, l’événement véhicule un esprit positif sur l’Afrique en marche loin des clichés et des préjugés extérieurs souvent défavorables. Nous célébrons les réussites africaines dans un double objectif de montrer l’Afrique réelle et résiliente et, d’autre part, de fournir des modèles de mérite et de persévérance à une jeunesse à la recherche de repères.
Quelles sont les catégories qui seront primées ? Comment le choix s’est-il fait et par qui?
Les Financial Afrik Awards vont distinguer le "ministre des Finances de l’année". Cinq pays africains sont en compétition à ce niveau et devront être départagés par un jury composé de quatre personnalités de la finance africaine que sont Ali Benahmed (marocain), ancien directeur à l’international de la banque Attijariwafa bank, Oloufemi Cedrick Montetcho (béninois), Responsable du Portefeuille UEMOA des Institutions Financières du premier investisseur privé inclusion financière, Leila Ben Hassen (Tunisie), CEO de Blue Jay Communication et Louis Amédée (Côte d'Ivoire), Directeur Général de la Fédération Nationale des Industries et Services de Côte d’Ivoire (FNISCI). Vous remarquerez qu’il y a de la diversité et surtout de la pertinence intellectuelle et un capital d’expérience important de la part des membres du jury. Les critères sont mesurables et devraient servir de base au grand jury qu’est le public réel et virtuel. En dehors du ministre des Finances de l’année, les autres catégories sont le “financier de l’année”, le “CEO de l’année”, “l’économiste de l’année”, la “fintech de l’année” et le “deal de l’année”. La distinction globale revient à la liste des “100 qui transforment l’Afrique” qui reflète, à notre sens, le secteur privé africain dans toutes ses dimensions.
Le thème général du forum porte sur les “monnaies, la disruption et l'inclusion financière”. Quel est le lien entre ces trois composantes ?
Le choix du thème opéré par la rédaction porte à notre sens sur trois composantes qui constituent les thèmes dominants de l’année 2019 et devront encore peser en 2020. La “monnaie” au pluriel est entrain d'échapper aux Etats avec l’avénément de la technologie blockhain et les crypto-actifs. La bonne vieille théorie monétaire de la masse monétaire et de sa contrepartie fait face à une concurrence disruptive et diffuse qui vient (intéressant) de la base et semble échapper au contrôle des comités monétaires.
Depuis l’invention de la technologie Blockchain par Satoshi NAKAMOTO en 2009, près de de 1 600 crypto-monnaies ont vu le jour avec une capitalisation de marché total estimée à environ 270 milliards de dollars, nous déclarait l’un des premiers initiateurs de cette technologie en Afrique de l’Ouest. Cette révolution qui se propage à vitesse V dans les réseaux sociaux constitue un défi pour les régulateurs (Banques Centrales, autorités des marchés financiers), les directions de contrôle de change et les responsables sécuritaires du fait de la dimension non négligeable de risque potentiel de blanchiment et de financement du terrorisme. Bien entendu, ces nouvelles monnaies ne doivent pas s’appréhender qu’en termes de menaces. Il s’agit surtout d’opportunités d’inclusion financière des millénials, ces jeunes nés avec l’internet et qui sont suceptibles de révolutionner la banque, l’assurance, la Bourse en bouleversant la relation client. Ce forum traite de la disruption technologique et, comme le dit Yves Eonnet, patron de TagPay, attendu à cette conférence: “les banques doivent s’adapter ou mourir”.
En conclusion, la technologie va booster la bancarisation en Afrique ?
C'est une certitude. Sauf qu’à l’ère des comptes électroniques et du développement des services financiers sur smartphone, le concept de bancarisation n’a plus de sens. La BCEAO relève un taux d’inclusion financière de 57% grâce à la téléphonie et à la mobile money. Dans les cinq prochaines années, il y aura probablement autant de comptes électroniques que d’habitants en Afrique. Les banques africaines fermeront des agences comme c'est déjà le cas en Europe. Tous les services sous licence, financiers (Banques, Assurances, Bourse) ou non financiers (Taxis, supermarchés) mais aussi les médias seront intégrés dans le téléphone. Il faudrait que nos acteurs économiques s’adaptent à cette nouvelle donne. Et nous nous réjouissons que ces grands bouleversements technologiques et financiers interviennent dans un moment particulier, à l’heure des grandes convergences interafricaines vers la monnaie unique de la CEDEAO et la Zone de libre-échange continental.
Quelles sont les catégories qui seront primées ? Comment le choix s’est-il fait et par qui?
Les Financial Afrik Awards vont distinguer le "ministre des Finances de l’année". Cinq pays africains sont en compétition à ce niveau et devront être départagés par un jury composé de quatre personnalités de la finance africaine que sont Ali Benahmed (marocain), ancien directeur à l’international de la banque Attijariwafa bank, Oloufemi Cedrick Montetcho (béninois), Responsable du Portefeuille UEMOA des Institutions Financières du premier investisseur privé inclusion financière, Leila Ben Hassen (Tunisie), CEO de Blue Jay Communication et Louis Amédée (Côte d'Ivoire), Directeur Général de la Fédération Nationale des Industries et Services de Côte d’Ivoire (FNISCI). Vous remarquerez qu’il y a de la diversité et surtout de la pertinence intellectuelle et un capital d’expérience important de la part des membres du jury. Les critères sont mesurables et devraient servir de base au grand jury qu’est le public réel et virtuel. En dehors du ministre des Finances de l’année, les autres catégories sont le “financier de l’année”, le “CEO de l’année”, “l’économiste de l’année”, la “fintech de l’année” et le “deal de l’année”. La distinction globale revient à la liste des “100 qui transforment l’Afrique” qui reflète, à notre sens, le secteur privé africain dans toutes ses dimensions.
Le thème général du forum porte sur les “monnaies, la disruption et l'inclusion financière”. Quel est le lien entre ces trois composantes ?
Le choix du thème opéré par la rédaction porte à notre sens sur trois composantes qui constituent les thèmes dominants de l’année 2019 et devront encore peser en 2020. La “monnaie” au pluriel est entrain d'échapper aux Etats avec l’avénément de la technologie blockhain et les crypto-actifs. La bonne vieille théorie monétaire de la masse monétaire et de sa contrepartie fait face à une concurrence disruptive et diffuse qui vient (intéressant) de la base et semble échapper au contrôle des comités monétaires.
Depuis l’invention de la technologie Blockchain par Satoshi NAKAMOTO en 2009, près de de 1 600 crypto-monnaies ont vu le jour avec une capitalisation de marché total estimée à environ 270 milliards de dollars, nous déclarait l’un des premiers initiateurs de cette technologie en Afrique de l’Ouest. Cette révolution qui se propage à vitesse V dans les réseaux sociaux constitue un défi pour les régulateurs (Banques Centrales, autorités des marchés financiers), les directions de contrôle de change et les responsables sécuritaires du fait de la dimension non négligeable de risque potentiel de blanchiment et de financement du terrorisme. Bien entendu, ces nouvelles monnaies ne doivent pas s’appréhender qu’en termes de menaces. Il s’agit surtout d’opportunités d’inclusion financière des millénials, ces jeunes nés avec l’internet et qui sont suceptibles de révolutionner la banque, l’assurance, la Bourse en bouleversant la relation client. Ce forum traite de la disruption technologique et, comme le dit Yves Eonnet, patron de TagPay, attendu à cette conférence: “les banques doivent s’adapter ou mourir”.
En conclusion, la technologie va booster la bancarisation en Afrique ?
C'est une certitude. Sauf qu’à l’ère des comptes électroniques et du développement des services financiers sur smartphone, le concept de bancarisation n’a plus de sens. La BCEAO relève un taux d’inclusion financière de 57% grâce à la téléphonie et à la mobile money. Dans les cinq prochaines années, il y aura probablement autant de comptes électroniques que d’habitants en Afrique. Les banques africaines fermeront des agences comme c'est déjà le cas en Europe. Tous les services sous licence, financiers (Banques, Assurances, Bourse) ou non financiers (Taxis, supermarchés) mais aussi les médias seront intégrés dans le téléphone. Il faudrait que nos acteurs économiques s’adaptent à cette nouvelle donne. Et nous nous réjouissons que ces grands bouleversements technologiques et financiers interviennent dans un moment particulier, à l’heure des grandes convergences interafricaines vers la monnaie unique de la CEDEAO et la Zone de libre-échange continental.