"Quand on a de grands pouvoirs, on a de grandes responsabilités", a estimé Isabelle De Silva, présidente de l'Autorité de la concurrence. Dans cette perspective, l’instance française a infligé, le 20 décembre, 150 millions d'amende à Google pour un abus de position dominante sur le marché de la publicité liées aux recherches (Google Ads).
L'Autorité, qui n'avait encore jamais sanctionné le géant américain, a également enjoint à Google de "clarifier les règles de fonctionnement de sa plateforme publicitaire Google Ads et des procédures de suspension des comptes" de certains annonceurs. "C'est la troisième sanction" la plus importante jamais prononcée pour abus de position dominante par l'Autorité de la concurrence, a précisé dans une conférence de presse, Isabelle De Silva. "Il est parfaitement légitime qu'un opérateur comme Google ait des règles" d'accès à son service de publicités liées aux recherches, a-t-elle ajouté. "Mais il faut que ces règles soient claires (...), qu'elles ne soient pas à la tête du client" ou appliquées « de façon erratique", a-t-elle ajouté.
"La position dominante de Google est extraordinaire" sur le marché de la publicité liée aux moteurs de recherche, a-t-elle souligné. "On estime cette part de marché entre 90 et 100%; certains estiment qu'elle est plus proche de 95% que de 90 %", a-t-elle poursuivi.
Le flou sur les règles appliquées par Google vis à vis des annonceurs "a pu décourager le développement de sites innovants", a souligné l'Autorité de la concurrence dans son communiqué.
"Google devra présenter dans les 2 mois un rapport détaillant les mesures et procédures qu'elle compte mettre en œuvre pour se conformer aux injonctions", a précisé l'Autorité. Le géant du numérique a déjà annoncé faire appel de la décision.
AFP