Visite officielle du Président français en Côte d’Ivoire: Ce qu’il faut retenir

Les Présidents Ouattara et Macron en phase. (PH: PORO DAGNOGO)
Les Présidents Ouattara et Macron en phase. (PH: PORO DAGNOGO)
Les Présidents Ouattara et Macron en phase. (PH: PORO DAGNOGO)

Visite officielle du Président français en Côte d’Ivoire: Ce qu’il faut retenir

Le 24/12/19 à 07:16
modifié 24/12/19 à 07:22
Les lampions se sont éteints sur la visite mémorable du Président de la République française, Emmanuel Macron. Il a visité Abidjan et s’est rendu à Bouaké où, avec le Chef de l’État, il a posé la première pierre du grand marché de la capitale de Gbêkê. Avant cet acte, ils ont salué la mémoire des soldats français tués en novembre 2004, lors de l’opération dignité ordonnée par Laurent Gbagbo pour déloger les rebelles qui avaient pris pied dans la ville de Bouaké.

A l’heure du bilan, que peut-on retenir de ces 72 heures de visite? Sur le plan de la coopération bilatérale, la Côte d’Ivoire et la France viennent de pousser encore plus loin leur coopération avec la signature de nombreux accords. Certains ont été signés, samedi, en présence des deux Chefs d’État, à la salle des pas perdus, au Palais présidentiel. Il y a eu la signature d’un accord qui renforcera la coopération entre les forces armées de France et celles de Côte d’Ivoire.

Il porte sur les installations mises à la disposition des forces françaises stationnées ou en transit sur le territoire de la République de Côte d’Ivoire. Il prend en compte, comme mentionné dans la matrice, les emprises concédées aux forces françaises en Côte d’Ivoire, le camp de Port-Bouët et le détachement d’intervention lagunaire. Tout cela permettra d’huiler la machine dans la guerre asymétrique déclenchée par les terroristes qui veulent prendre pied dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger).

La visite du Président français a donc permis de renforcer la coopération militaire, notamment avec la construction de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Cette institution permettra aux militaires de toutes nationalités de se mettre à niveau relativement aux techniques de combat, dans la guerre imposée par les djihadistes.

Il y a également eu la signature d’un avenant au projet du Métro d’Abidjan. Il permettra d’accélérer les travaux de construction de l’ouvrage qui va révolutionner le transport en Côte d’Ivoire. Il y a eu aussi la signature d’un accord dans le domaine de la santé. Dans ce secteur, le Président Macron a relevé que la Côte d’Ivoire fait partie des pays prioritaires du Fonds mondial de la santé dans la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.

Mais ce qu’il faut retenir par-dessus de tout, c’est la nouvelle page que veut ouvrir le Président français dans ses relations avec les pays africains. C’est pourquoi il s’est engagé, a-t-il dit, dans la création de l’Eco qui va sonner la disparition du Franc Cfa rattaché, qu’on le veuille ou non, au passé colonial.

‘’La question du Franc Cfa cristallise de nombreux débats et critiques sur le rôle supposé de la France en Afrique. Et c’est la jeunesse africaine qui la pose. On reproche à la France, en quelque sorte, de continuer une relation économique et monétaire post-coloniale. Je n’appartiens pas à une génération qui a connu le colonialisme. Beaucoup de jeunes qui nous le reprochent ne l’ont pas connu non plus. Donc rompons les amarres et ayons le courage d’avancer, de regarder et de bâtir ensemble un partenariat décomplexé. La France n’a rien à cacher, n’a aucun privilège à avoir’’, a fait savoir le Président Macron.

Le discours d’Abidjan inaugure, comme nous l’avons susmentionné, une ère nouvelle dans la coopération entre les pays africains et la France. Français et Africains, dans cette relation, ont été appelés à se débarrasser de leurs oripeaux. On ne peut, en effet, aller dans ce nouveau mariage en haillons, avec des vêtements qui datent de Mathusalem.

Si les Français doivent déposer l’esprit condescendant du maître, les Africains doivent éviter l’attitude de la tribu assiégée et des personnes qui cherchent toujours à se défausser sur autrui. Nos problèmes ne viennent pas forcément des autres.

Surtout pas d’un partenaire prêt à tout, même au péril de la vie de ses soldats, pour secourir de nombreux pays africains. Abidjan ouvre ainsi la page d’une relation empreinte de sincérité, de vérité, d’égalité et de plus de solidarité pour faire face aux différents défis sur la voie du développement.

Le 24/12/19 à 07:16
modifié 24/12/19 à 07:22