Incendie du marché de la Palmeraie : Des commerçants s’inquiètent du lendemain

Ce qui reste du marché de la Palmeraie après le passage des flammes. (Julien Monsan)
Ce qui reste du marché de la Palmeraie après le passage des flammes. (Julien Monsan)
Ce qui reste du marché de la Palmeraie après le passage des flammes. (Julien Monsan)

Incendie du marché de la Palmeraie : Des commerçants s’inquiètent du lendemain

Le 07/01/20 à 19:49
modifié 07/01/20 à 19:49
La Riviera Palmeraie n’a plus de marché. Il a été ravagé presque entièrement par les flammes dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 décembre, de 2 heures du matin jusqu’aux environs de 11h30, selon des témoins. Avant les enquêtes sur le préjudice subi par les commerçants, certains affirment déjà avoir perdu une bonne partie de leurs marchandises. C'est le cas de Fousséni Aboussédé, vendeur de vivres. Il affirme que toute sa provision pour la fête du nouvel an, évaluée à 5 millions de Fcfa, est partie en fumée. Presque tout a été réduit en cendres.

Une autre commerçante, Bado Corentine, a perdu 150 cartons d’œufs dans les mêmes conditions. L’un des bouchers, Sékou Kanaté, estime la perte qu’il a subie à 250.000Fcfa. A l'instar des commerçants, les membres de la coopérative gestionnaire de ce marché sont sous le choc. Près de dix jours après l’incendie, certains commerçants sont installés sur le trottoir de part et d’autre du marché brûlé.
Selon Louise Couloud, présidente du comité de gestion du marché, présidente de la coopérative des femmes de la Palmeraie, son organisation a recensé 742 commerçants sinistrés. Elle estime que les victimes se chiffrent à plus de mille personnes. Elle indique que « même si les coopératives n’ont pas de produits sur le marché, les femmes de cette organisation ont donné leur part sociale pour sa construction''. ''La mairie n’a pas construit ce marché pour nous, c’est nous-mêmes qui l’avons fait », dit-elle.

Louise Couloud, présidente du comité de gestion du marché et ses vice-présidentes. (MAD)
Louise Couloud, présidente du comité de gestion du marché et ses vice-présidentes. (MAD)



Néanmoins, elle s'est voulu prudente sur les pertes réelles des commerçants en l'absence d'une investigation poussée : « Les enquêtes se poursuivent et d’ici un mois, nous saurons ce que chacun a perdu ». Louise Couloud indique que leur « souci actuel est de pouvoir se réinstaller pour chercher leur pain quotidien. Pour l’heure, il faut aux animateurs de ce marché sécuriser le site et penser à sa reconstruction. Dans cette perspective, la coopérative accueillera favorablement, selon Mme Couloud, tout opérateur économique qui voudra leur venir en aide pour la reconstruction du marché. Elle compte, pour ce faire, solliciter les services du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (Lbtp).

Si l’incendie a causé tant de dégâts et ravagé 90% de l’espace du marché, c’est parce que les secouristes ont été confrontés à un problème d’eau. Il n’y avait pas de bouches d’incendie visibles. Mme Couloud et le maire de Cocody, Jean-Marc Yacé, l’ont confirmé. Les pompiers devaient aller chercher l’eau du côté d'Abidjan Mall pour revenir affronter les flammes. Ils ont pu, par leur bravoure, maîtriser l’incendie finalement aux environs de 11heures. La présidente de la coopérative a salué à sa juste valeur la spontanéité des autorités, qui se sont rendues sur les lieux dès qu’elles ont appris la mauvaise nouvelle. Notamment le maire Jean-Marc Yacé qui était lui-même sur le lieu du sinistre avec une équipe.

Le directeur du commerce également, le ministère de la Solidarité et le préfet d’Abidjan. Elle a également souligné l’aide inestimable de Dembélé Mohamed, président de l’Union nationale des commerçants, qui, avant l’incendie, avait commencé le recensement des commerçants.


Le 07/01/20 à 19:49
modifié 07/01/20 à 19:49