Église méthodiste unie de Côte d’Ivoire: Gbanta Laurent : « Nous avons inauguré une usine de production d’attiéké à Attingué"
Le 14e synode ordinaire du district d’Abidjan Nord de l’Église méthodiste unie de Côte
d’Ivoire (Emuci), aura lieu du 17 au 19 janvier, sous le thème « Église et sécurité alimentaire :
bilan et perspectives », quel est l’enjeu de cette rencontre ?
L’Église méthodiste unie de Côte d’Ivoire est composée de 25
districts. Dans l’agglomération du district d’Abidjan, en termes
d’administration, nous avons 5 districts dont le district d’Abidjan Nord. Il
est composé des communes du Plateau, d’Adjamé, Attécoubé, Cocody, et Bingerville. Ce district a à sa tête un
surintendant, (ndlr : un pasteur responsable). Au niveau des districts, le
synode est une assemblée générale d’ecclésiastiques pour délibérer sur leurs
affaires. Notamment les activités menées au cours des années précédentes, par
les structures des églises locales et les différentes entités. Nous allons plancher sur le bilan financier,
et présenter le projet du budget 2020, et les activités à mener durant cette
année. Des débats sont menés avec les forces vives. On procède ensuite au vote.
Les projets adoptés seront mis en œuvre au cours de l’année.
Le district
d’Abidjan Nord est-il aussi pourvoyeur de ressources financières de l’Église méthodiste unie de Côte d’Ivoire ?
C’est en termes de contributions. C’est l’un des districts qui
contribue le plus par rapport aux 24 autres districts. Dans l’année, nous apportons
plus de 300 millions de FCfa, à la Conférence de l’Église méthodiste unie de
Côte d’Ivoire (Emuci) pour l’œuvre de Dieu. C’est l’ensemble des contributions
des districts qui vont constituer le budget global de la conférence de l’Emuci.
Le sous-thème du synode est Église et sécurité alimentaire, bilan et
perspectives. Le thème a été mis en œuvre durant deux années successives, début
2018, et reconduit ensuite en 2019.
Pourquoi le
thème a-t-il été reconduit ?
Le thème est ainsi
formulé : « Église et sécurité
alimentaire, donnez-leur vous-mêmes à manger ». Il a été tiré de l’évangile
de Mathieu au chapitre 14, les versets 13-16. Le Seigneur Jésus avait prêché à une foule immense. Il est
arrivé un moment où la foule avait faim. Lorsqu’elle a réclamé à manger, les disciples
de Jésus lui ont dit de la renvoyer pour qu’elle aille se nourrir à cause de
son grand nombre. Plus de 5000 âmes. Alors Jésus a répliqué en leur
disant : « donnez-leur
vous-mêmes à manger ». C’est ainsi qu’il leur a demandé s’ils avaient
quelque chose sous la main. Ils lui ont présenté cinq poissons et deux pains.
Jésus a multiplié ce qu’ils avaient. Tout le monde a mangé et la nourriture est
restée en abondance.
Est-ce un
message que Jésus adressait à l’église, concernant ses rapports avec son
peuple ?
Il a voulu dire que l’église de par ses fonctions,
d’évangélisation, de gagner des âmes, ne peut pas se cantonner uniquement sur cet
aspect. Elle doit s’occuper de l’homme dans son entité sociale et holistique.
C’est-à-dire, la foi par les œuvres. Le Bishop Benjamin Boni nous parle de la
foi par les actes. Si un homme a faim, il ne comprendra pas tout ce que vous
allez lui dire parce qu’il a une préoccupation. Il faut le mettre dans des
conditions optimales pour qu’il soit dans une situation d’écoute. Les pasteurs
ont aussi pour rôle d’écouter tous ceux qui ont des problèmes sociaux afin
qu’ils puissent être édifiés et se laisser imprégner par ce qu’on leur dit. Le
thème a donc amené les églises locales à réaliser plusieurs projets. Des
plantations, du commerce etc. pour leur permettre de faire face à un certain
nombre de besoins. Aussi bien dans leurs structures spécifiques qu’en dehors. Le
samedi 11 janvier dernier, nous avons inauguré une usine de production d’attiéké
à Attingué. Ce type de projets, nous en avons plusieurs dans certaines
localités. Vu l’importance de ce thème, l’Église a décidé de le reconduire.
Qu’est-ce que vous attendez de l’usine d’attiéké ? C’est un
projet d’envergure nationale.
Cette usine va occuper un certain nombre de femmes. C’est une
activité nationale. Elle va être pourvoyeuse d’emplois pour un certain nombre de
femmes qui se spécialisent dans le domaine de l’attiéké. Les coopératives de
vente d’Attiéké seront aussi pourvues en matière de production. Il y aura également des circuits de
distribution dans les supermarchés ; et d’autres structures qui auront
besoin d’attiéké. C’est l’attiéké national de la Côte d’Ivoire, fabriqué chez
nous, pour y être consommé d’abord, avant d’être exporté à l’étranger.
Concernant
le thème, « donnez-leur vous-mêmes à
manger », avez-vous enregistré des avancées dans votre district depuis
qu’il a été adopté?
Nous avons beaucoup fait dans ce sens. Nous avons des églises
locales qui ont des plantations.
D’autres ont investi dans l’immobilier par exemple, pour créer des
richesses leur permettant de faire des investissements. Certains ont créé des
coopératives de vivriers, notamment les
femmes pour apporter un soutien aux personnes démunies. Des actions ont
également été menées en faveur des veuves. Nous pensons qu’au terme du bilan,
nous allons ressortir les grands axes de
ce thème et tirer les leçons qui s’imposent pour voir comment apporter une
amélioration, et accroître ce qui est fait par d’autres activités. Le bâtiment que nous avons inauguré à M’Badon est un
investissement qui va accroître nos ressources, et elles seront réinvesties
dans d’autres réalisations.
Vous parlez avec passion et détermination, l'année2020 ne vous fait-elle pas
peur ?
L’église a pour vocation de ne pas effrayer les gens, de ne pas
installer le doute dans leurs cœurs. Avec Dieu, nous ferons des exploits. Lorsque Dieu
est au contrôle d’une action, il a toujours une solution. Dieu seul saura nous
épargner de tout ce que nous redoutons.