Côte d’Ivoire/musique tradi-moderne : Allah Thérèse ou l’acte de chanter, inspiré de l’enfantement

Allah Thérèse, l’arbre tutélaire de la musique tradi-moderne baoulé. (DR)
Allah Thérèse, l’arbre tutélaire de la musique tradi-moderne baoulé. (DR)
Allah Thérèse, l’arbre tutélaire de la musique tradi-moderne baoulé. (DR)

Côte d’Ivoire/musique tradi-moderne : Allah Thérèse ou l’acte de chanter, inspiré de l’enfantement

Le 20/01/20 à 12:02
modifié 20/01/20 à 20:28
Allah Thérèse, l’arbre tutélaire de la musique tradi-moderne baoulé, s’est couchée à jamais. La musique tradi-moderne en Côte d’Ivoire lui doit une fière chandelle.

A propos de sa principale source d’inspiration, l’artiste révèle sans équivoque. « À partir du moment où j'ai constaté que nous n'arrivions pas à faire d'enfant, j'ai décidé d'en faire mon métier. Dans notre culture baoulé, quand quelqu'un n'a pas d'enfant, le jour où la personne décède, au bout d'une semaine, elle est oubliée par tous. J'ai décidé de marquer mon temps avec la chanson (...) Pour moi, l'acte de chanter, c'est une façon de remplacer cet enfant. Aujourd'hui, on me considère comme une “maman”. Si vous m'interviewez aujourd'hui, c'est grâce à la chanson. Cela représente tout pour moi. C'est pour cela que j'y suis venue », rapporte le point.fr.

Allah Thérèse, ici en prestation. (DR)
Allah Thérèse, ici en prestation. (DR)



Du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara, l’actuel Chef de l’Etat, l’artiste aura marqué de son style original ces personnalités. Si elle accompagnait souvent le Président Houphouët-Boigny dans ses tournées, son successeur Alassane Ouattara n’a pas attendu pour l'honorer de son vivant. Cette promotion des arts et de la musique nationale aura permis d’apprécier la richesse musicale de la communauté baoulé. Inspiratrice de nombre de chanteurs de la musique tradi-moderne baoulé, Allah Thérèse a marqué d’une tache indélébile la culture ivoirienne.

Depuis la production de sa première œuvre « Ahoumo N'Seli » en 1956, elle n’a cessé de bercer de nombreux ivoiriens avec son compagnon et accompagnateur à l’accordéon, son mari N’Goran la Loi. Allah Thérèse, c’est l’artiste qui se distinguait aussi bien par sa coiffure que par sa tenue vestimentaire.

Honorée de son vivant, l’Etat ivoirien s’est engagé à lui offrir une villa, un véhicule, en plus d’une pension mensuelle. L’artiste a été distinguée en 2014, Chevalier de l’Ordre du Mérite ivoirien.

La native du village de Gbofia dans la sous-préfecture de Toumodi s’est endormie, dans la nuit du 19 janvier au 20 janvier 2020, dans sa 84e année après le décès de son mari N’Goran la Loi qui a tiré sa révérence le 20 mai 2018.



Le 20/01/20 à 12:02
modifié 20/01/20 à 20:28