Hommage de Michel Koffi à Lebry: Tu seras à la droite du Père !
Encore un jour triste pour la presse en Côte d’Ivoire ! Dans la nuit de lundi à mardi, en France, le journaliste Lebry Léon Francis, que j’aimais à appeler « le spécialiste des affaires papales » s’en est allé. Il était doublement mon aîné, tant dans la profession que dans l’âge. S’il me tolérait cette... outrecuidance, c’était davantage parce qu’il me prenait pour son petit frère, d’autant que son jeune frère, Léonard, aujourd’hui Procureur général, est mon ami et frère, de surcroît de la même promotion, ayant fait aussi la belle cité Mermoz du temps de Jean Vincent Zinsou. Quel jour triste !Fraternité Matin n’a pas encore fini de pleurer Hien Solo, Gaoussou Kamissoko mis en terre il y a tout au plus trois semaines, et voilà que la mort, l’inévitable, survint, jetant une fois de plus, le grand froid dans ses familles. Celle biologique, d’abord ; celle de la presse en Côte d’Ivoire, ensuite et, enfin, celle du clergé ivoirien.C’est en 1987, plus principalement, que je fis sa connaissance. Journaliste à Fraternité Matin, il couvrait, entre autres reportages, en compagnie de Jean-Pierre Ayé (Paix à son âme!), Lambert Aka, les grands et petits évènements du monde ecclésiastique, d’ici et d’ailleurs. C’étaient de grands croyants, des défroqués pour ainsi dire, qui avaient contracté très tôt le virus de la presse, cette drogue qui ronge et bouffe la vie. Journalistes, ils payaient en quelque sorte leurs dettes envers ce monde qui les avait formatés.
Combien d’écrits, combien de reportages et d’enquêtes n’ont-ils pas noirci les pages du quotidien à la grande joie des fidèles chrétiens et croyants ? Des centaines et des centaines, de grands sujets, notamment. Comme celui du schisme provoqué par Mgr Lefebvre. (Le dimanche 29 août 1976, Mgr Lefebvre avait défié Paul VI lors d’une messe célébrée à Lille devant 6 000 fidèles, marquant ainsi la rupture des intégristes avec l’ensemble de l’Église catholique. Rejetant le concile Vatican II, l’ancien supérieur général des Spiritains avait été suspendu « a divinis » par le pape Paul VI). Comme encore les arrivées (il y en a eu trois) du Pape Jean-Paul II en Côte d’Ivoire, la première surtout qui a vu la pose, en 1980, de la première pierre de la cathédrale St-Paul d’Abidjan, construite par l’architecte italien Aldo Spirito (Paix à son âme!). Jean-Pierre Ayé (Paix à son âme!), en a sorti un document précieux, un beau livre sur ce premier voyage du souverain pontife en terre ivoirienne « qu’il était bon de consigner dans un livre ». Tous deux, ils ont servi Dieu, en croyants.
Pas un endroit de Lourdes (La basilique du Rosaire où affluent des milliers de malades ; les fontaines d’eau où 8500 mètres cubes d’eau de source, pure et potable sont consommées chaque année aux piscines et aux fontaines), pas un endroit d’Israël, terre sainte, pas un endroit, presque, où souffle le vent de la chrétienté ne fut inconnu à Lebry Léon Francis qui part. Il avait fait tant et tant de pèlerinages ! Á la grotte de Lourdes, « la capitale mondiale de la prière », il avait touché le rocher, s’est lavé avec l’eau de source et a brûlé un cierge, comme tant et tant de chrétiens. Il meurt en Christ, LLF !Je le revois encore, ce bel homme d’élégance verbale et vestimentaire, raffiné qui avait tant de frères dans le monde chrétien et dans la sphère politique. Il avait même été le responsable de la Communication à l’Assemblée nationale sous Charles Bauza Donwahi. Même si ce fut de courte durée. Je revois surtout les conditions dans lesquelles il part du journal. Définitivement. J’ai trouvé ce départ injuste. Et je le pense encore, davantage aujourd’hui. J’avais écrit un article « professionnellement correct » (Dixit Jean-Baptiste Akrou), mais politiquement inacceptable pour le tenant du pouvoir, qui voulait sans doute « la peau » de celui qui avait remplacé Honorat De Yedagne contre toute attente. C’était à l’époque de la déchirure entre le Premier ministre Charles Konan Banny et le président Laurent Gbagbo, dont l’origine remonte au scandale du Probo Koala. La Une était : « Gbagbo et Banny : ils se sont rencontrés jeudi nuit. Ils se sont compris. La 1721, seule voie de sortie de crise » (FM du 25-26 novembre 2006).
Je crois que ce grand journaliste, premier secrétaire général du premier syndicat de Fraternité Matin, rédacteur en chef, puis Directeur général de courte durée (du 30 octobre au 26 novembre 2006), pas même un mois, ne s’en est plus remis. J’ai vu cet homme de foi qui traînait visiblement un mal qui le rongeait, qui avait fini par avoir raison de lui. Avait-il puisé assez dans la foi pour rebondir ? Sans aucun doute. Mais, la mort, personne n’en sort vainqueur !S’il se réfugiait dans ses écrits, c’était parce qu’il avait besoin d’espace d’expression pour se sentir vivre et vibrer, afin de ne pas mourir dans l’anonymat. Comme tant d’autres avant lui. Ses écrits, en quelque sorte, étaient des tentatives vaines de ne pas mourir : « Bernard Cardinal YAGO, Passionné de Dieu et de l’Homme », « Côte d’Ivoire, les « Confessions » du Cardinal Kutwa à Lebry Léon Francis », « Entretien avec Joseph Amichia, in Jean Paul II mon ami », « Lougah, coulisses d’un artiste », et le livre « prémonitoire sur la Libération de Gbagbo Laurent qui n’a pas encore été présenté au grand public.
Sa mort m’attriste vraiment, car je porte encore dans ma tête ce fardeau. Un article de...trop qui brise une carrière ! « Spécialiste des affaires papales », tu sais ce qui nous liait. Dors en paix, tu seras à la droite du Père ! Et, à la parousie, sûr, nous nous rencontrerons pour rire des insoutenables et arbitraires injustices. En bon chrétien qui sait la force du pardon.
Pas un endroit de Lourdes (La basilique du Rosaire où affluent des milliers de malades ; les fontaines d’eau où 8500 mètres cubes d’eau de source, pure et potable sont consommées chaque année aux piscines et aux fontaines), pas un endroit d’Israël, terre sainte, pas un endroit, presque, où souffle le vent de la chrétienté ne fut inconnu à Lebry Léon Francis qui part. Il avait fait tant et tant de pèlerinages ! Á la grotte de Lourdes, « la capitale mondiale de la prière », il avait touché le rocher, s’est lavé avec l’eau de source et a brûlé un cierge, comme tant et tant de chrétiens. Il meurt en Christ, LLF !Je le revois encore, ce bel homme d’élégance verbale et vestimentaire, raffiné qui avait tant de frères dans le monde chrétien et dans la sphère politique. Il avait même été le responsable de la Communication à l’Assemblée nationale sous Charles Bauza Donwahi. Même si ce fut de courte durée. Je revois surtout les conditions dans lesquelles il part du journal. Définitivement. J’ai trouvé ce départ injuste. Et je le pense encore, davantage aujourd’hui. J’avais écrit un article « professionnellement correct » (Dixit Jean-Baptiste Akrou), mais politiquement inacceptable pour le tenant du pouvoir, qui voulait sans doute « la peau » de celui qui avait remplacé Honorat De Yedagne contre toute attente. C’était à l’époque de la déchirure entre le Premier ministre Charles Konan Banny et le président Laurent Gbagbo, dont l’origine remonte au scandale du Probo Koala. La Une était : « Gbagbo et Banny : ils se sont rencontrés jeudi nuit. Ils se sont compris. La 1721, seule voie de sortie de crise » (FM du 25-26 novembre 2006).
Je crois que ce grand journaliste, premier secrétaire général du premier syndicat de Fraternité Matin, rédacteur en chef, puis Directeur général de courte durée (du 30 octobre au 26 novembre 2006), pas même un mois, ne s’en est plus remis. J’ai vu cet homme de foi qui traînait visiblement un mal qui le rongeait, qui avait fini par avoir raison de lui. Avait-il puisé assez dans la foi pour rebondir ? Sans aucun doute. Mais, la mort, personne n’en sort vainqueur !S’il se réfugiait dans ses écrits, c’était parce qu’il avait besoin d’espace d’expression pour se sentir vivre et vibrer, afin de ne pas mourir dans l’anonymat. Comme tant d’autres avant lui. Ses écrits, en quelque sorte, étaient des tentatives vaines de ne pas mourir : « Bernard Cardinal YAGO, Passionné de Dieu et de l’Homme », « Côte d’Ivoire, les « Confessions » du Cardinal Kutwa à Lebry Léon Francis », « Entretien avec Joseph Amichia, in Jean Paul II mon ami », « Lougah, coulisses d’un artiste », et le livre « prémonitoire sur la Libération de Gbagbo Laurent qui n’a pas encore été présenté au grand public.
Sa mort m’attriste vraiment, car je porte encore dans ma tête ce fardeau. Un article de...trop qui brise une carrière ! « Spécialiste des affaires papales », tu sais ce qui nous liait. Dors en paix, tu seras à la droite du Père ! Et, à la parousie, sûr, nous nous rencontrerons pour rire des insoutenables et arbitraires injustices. En bon chrétien qui sait la force du pardon.