Dans deux ans, la quantité d’eau potable distribuée aux populations de la ville de Bondoukou et les localités environnantes va augmenter énormément pour mettre fin aux différents désagréments. Selon nos sources, de 4200 m3 jour, cette capacité va passer à 11000 m3. Cela sera possible grâce au barrage dont la construction a débuté sur la rivière Kanon entre les localités de Samporo et Sorobango, à une quarantaine de km de Bondoukou. Mais, avec le début des travaux de terrassement, les populations des différentes localités (Sorobango, Samporo, Sianhodi...) émettent quelques inquiétudes relativement à la purge des droits coutumiers des propriétaires terriens et l’indemnisation des propriétaires de plantations à détruire. Face à cette situation, le sous-préfet de Sorobango, Kouadio Nestor, s’est voulu rassurant : «
Le processus est en cours et les indemnisations seront faites selon les normes. Nous demandons aux populations de faire preuve de patience », a-t-il dit. Soutenant être solidaire des populations face à leurs préoccupations. «
L’Etat a prévu des mesures compensatoires qui seront respectées pour que les populations tirent profit de la réalisation de ce projet avec l’appui financier de la Banque islamique de développement( Bid). C’est pourquoi nous leur demandons de s’impliquer à toutes les étapes des travaux », a-t-il ajouté.
Le sous-préfet de Sorobango dit avoir eu déjà plusieurs rencontres avec les représentants des différents villages concernés. Ce que confirment les populations, mais visiblement impatients. « Nous avons donné notre accord pour ce projet. C’est pourquoi les chefs de terre ont demandé et obtenu les moyens pour faire les rituels traditionnels nécessaires et les libations pour que les travaux se déroulent dans de bonnes conditions. Mais n’ayant pas encore obtenu les indemnisations de nos terres et des plantations, nous constatons que les travaux ont commencé. Cette situation nous inquiète », a confié Nanan Kouadio Kra, chef de terre de Sianhodi. Même son de cloche avec Ouattara Souleymane, planteur à Sorobango qui lance un cri du cœur : « Ces terres qui nous permettent de nous nourrir et scolariser nos enfants constituent également leur héritage. Nous sommes donc inquiets et demandons au gouvernement de venir régler notre problème ».
Selon le président de la mutuelle de développement de Sianhodi, l’adjudant-chef Kobenan N’Guettia, toutes les étapes ont été franchies, sauf l’enquête foncière pour déterminer la délimitation du territoire de chaque village impacté par le projet et la parcelle de chacun des propriétaires de plantations concernées. « Ce que nous demandons, c’est la réalisation de cette enquête pour que dans les différents villages, chacun soit situé sur son sort », explique-t-il. Celui-ci indique que les populations ont salué la construction de ce barrage qui sera bénéfique pour tous.