Système de récépissé et d’entreposage: Pr Justin Koffi appelle les parties prenantes à saisir les opportunités qu’il offre

Le directeur général de l’Autorité de régulation du système de récépissés d’entreposage (Arre), Pr Justin Koffi veut une structure forte pour accompagner le développement socio-économique du pays.
(Véronique Dadié)
Le directeur général de l’Autorité de régulation du système de récépissés d’entreposage (Arre), Pr Justin Koffi veut une structure forte pour accompagner le développement socio-économique du pays. (Véronique Dadié)
Le directeur général de l’Autorité de régulation du système de récépissés d’entreposage (Arre), Pr Justin Koffi veut une structure forte pour accompagner le développement socio-économique du pays. (Véronique Dadié)

Système de récépissé et d’entreposage: Pr Justin Koffi appelle les parties prenantes à saisir les opportunités qu’il offre

Le 30/01/20 à 17:43
modifié 31/01/20 à 10:39
Pr Justin Koffi, directeur général de l’Autorité de régulation du système de récépissé d’entreposage (Arre), était le jeudi 30 janvier 2020 dans les locaux de Fraternité Matin, à Adjamé. Il intervenait dans le cadre de la tribune phare du quotidien de service public « L’invité des rédactions » sur le thème:« Le Système de récépissé d’entreposage (Sre), opportunité pour la transformation locale des matières premières ».
Répondant aux questions des journalistes, le premier responsable de cette structure a appelé l’ensemble des acteurs à saisir « l’opportunité offerte par le gouvernement ivoirien et son partenaire technique au développement, le Système de récépissé d’entreposage ». Ce système, explique le patron de l’Arre, « est la mère de la future bourse des matières premières agricoles ». Et, toujours selon Pr Justin Koffi, il vient pour contribuer efficacement au financement de la transformation locale des produits agricoles mais aussi à l’industrialisation des zones de production en Côte d’Ivoire.
Avec ses importantes ressources agricoles, ce pays a pour ambition la transformation d'une très bonne partie de ses produits agricoles. Ce secteur représente entre 25 et 35% du Pib, entre 40 et 70% des recettes d’exportations selon les années. Il offre 2/3 des emplois et induit les 3/4 de la croissance économique du pays.
Transformation des produits
En développant le Système de récépissé et d’entreposage, l’hôte de Fraternité Matin a expliqué aux journalistes, lors de son intervention, que cette démarche devrait aussi permettre à « la chaîne de valeur ajoutée qui nous échappe aujourd’hui d’assurer effectivement la transformation structurelle de notre économie et de changer la vie de nos braves paysans et bien entendu de maintenir la sécurité alimentaire en ce qui concerne les produits vivriers ». Rien que pour la transformation de l’anacarde, l’ambition de l’Arre est de parvenir à 100 000 tonnes. Premier producteur mondial avec 761.000 tonnes environ, la Côte d’Ivoire ne transforme que moins de 10% de ce produit. L’ambition pour les autorités est d’atteindre au moins 50% de la transformation de sa production de cajou à l’horizon 2020, en plus de plusieurs autres produits comme le cacao, le café, l’hévéa, les fruits, etc.

Pour mener à bien le projet de Sre pour lequel 23 produits sont éligibles, Pr Justin Koffi a rappelé qu’en plus de travailler avec les organisations privées, la structure qu’il dirige collabore également avec des structures ou organisations professionnelles intervenant dans les filières de l’hévéa, palmier à huile, le coton, l’anacarde, maïs, le vivrier, la mangue, l’ananas, etc. « Nous sommes en contact avec tout ce monde », soutient-il.
Protection des producteurs
Créée en 2015, l’Arre a pour missions de mettre en place un système de contrôle des récépissés d’entreposage électroniques fiable et sécurisé, notamment en conformité avec les objectifs de la Bourse des matières premières agricoles (Bmpa), de réguler et contrôler le fonctionnement du Sre, conformément à la règlementation en vigueur, pour en assurer l’efficacité, l’efficience, la transparence et l’intégrité. L’Arre qui est également constituée d’un Conseil d’administration (État et secteur privé) a également pour missions de promouvoir et appuyer le développement durable du Sre pour les marchandises, de contribuer à la définition de la politique de l’Etat en matière d’échanges et entreposage de marchandise. Cette structure a aussi pour mission la construction d’un système de stockage intelligent pour les produits agricoles de Côte d’Ivoire (anacarde), de contribuer à la formation des différents acteurs du Sre. « Le Sre vient pour développer l’agriculture, transformer les produits agricoles et garantir le revenu de nos braves paysans et transformer les zones rurales en zones de prospérité. Leur permettre d’échapper aux mains des pisteurs véreux», soutient le directeur général.

Lors de son intervention, Pr Justin Koffi a appelé les investisseurs à s’impliquer dans le financement des entrepôts, qui seront dédiés à la gestion des produits agricoles. Sur les 1033 entrepôts recensés sur le territoire national, 266 ont été identifiés comme pouvant accompagner l’Arre dans ses missions. Il faudra 39 milliards de FCfa pour les mettre aux normes. Actuellement, l’Arre qui a déjà délivré 33 récépissés à des opérateurs à travers le pays, a pour ambition de construire 108 entrepôts dans les zones de production de l’anacarde.

Dans un contexte marqué par le déploiement des activités de l’Arre, son directeur général n’a pas manqué de partager ses ambitions ( à court et moyen termes) avec les journalistes. Selon lui, il est nécessaire de continuer les études relatives aux 23 produits éligibles au Sre, de faire la promotion de l’industrialisation et de parvenir à la signature d’accords avec les différentes filières éligibles au Sre.

Encadré 1 : La bourse des matières premières agricoles en juin

Au cours de son intervention, le directeur général de l’Arre a annoncé qu’en juin prochain, la bourse des matières premières agricoles devrait voir le jour en Côte d'Ivoire. Elle entend démarrer avec trois produits que sont l’anacarde, le cola, et le maïs. Pour ces cultures, la Côte d’Ivoire produit respectivement environ 761 000 tonnes, 280 000 tonnes et 800 000 tonnes. Cette bourse devrait permettre de renforcer les revenus des producteurs qui auront la latitude de vendre leurs récoltes sur un marché qui présente de nombreux avantages. Prenant l’exemple de l’Ethiopie (plus de 100 millions d’habitants), important producteur de café, lorsque les autorités de ce pays ont démarré la bourse des matières premières agricoles avec le café, près d’un million de personnes sont sorties de la pauvreté à la première année. Aujourd’hui, explique Pr Justin Koffi, une campagne de sensibilisation progressive est menée sur tout le territoire afin de susciter l’intérêt des populations et des producteurs au Sre, puis à la mise en place de la bourse.

Encadré 2 : Sources de financement

Comment cette jeune structure se finance-t-elle ? Pour le tout premier directeur général de l'Arre, la structure qu’il dirige s’appuie sur plusieurs sources de financements, à savoir : les frais de dossiers relatifs aux demandes d’agrément , les droits perçus au titre de la délivrance des agréments, la quote-part sur tarifs des prestations des acteurs du Sre, la contribution des organes de régulation des filières des marchandises éligibles au Sre, les subventions d’organismes publics ou privés, nationaux ou internationaux mais aussi toute dotation budgétaire de l’Etat.

Le 30/01/20 à 17:43
modifié 31/01/20 à 10:39