Anne Ouloto a dirigé, elle-même, l'opération d'assainissement du site de l'ex-casse. (Dr)
Pour la 36e édition de l’opération nationale de propreté publique dénommée le ‘‘ Grand ménage’’, le ministère de l’Assainissement et de la Salubrité (Minass), avec à sa tête Anne Désirée Ouloto, et de nombreuses organisations bénévoles de la salubrité se sont donné rendez-vous le samedi 1er février sur le site de l’ex-casse d’Adjamé. Râteaux, pelles, balais et sacs-poubelles en mains, la ministre et son équipe, appuyés d’un engin de démolition et des camions de ramassage, ont nettoyé de fond en comble l’espace. Les carcasses et épaves de voitures, les pneus usés, les étals de fortune qui l’enlaidissaient ont été enlevés, sous le regard à la fois interrogateur et approbateur des occupants. Certains, finalement convaincus du bien-fondé de l’action, se sont joints aux groupes de balayage.
Les épaves de voitures ont été enlevées. (Dr)
Anne Ouloto a, au terme de l’opération, exhorté les occupants, vendeurs pour la plupart de pièces de rechange auto et de pneus d’occasion, à rejoindre le site de la nouvelle casse mis à leur disposition à Abobo N’Dotré par les autorités nationales. « Cet endroit a été retenu par l’équipe Grand ménage pour changer son image et le rendre propre. La Côte d’Ivoire est en pleine transformation, Abidjan surtout. Il faut que cela soit visible sur toutes les grandes artères », a relevé la ministre. Elle a appelé les Abidjanais à accompagner les efforts des deux opérateurs de la filière déchet, Eco Eburnie et Ecoti-Sa, qui œuvrent tous les jours à redonner à la capitale économique son lustre d’antan. « Nous devons maintenir les acquis en adoptant des gestes éco citoyens, à savoir, ne pas salir notre cadre de vie, éviter de jeter nos déchets partout dans la rue, respecter notre environnement et être ordonné », a souligné l’autorité gouvernementale.
Elle a demandé aux populations de s’approprier le ‘‘Grand ménage’’, qui a lieu le premier samedi de chaque mois et qui a pour ambition de transformer durablement le cadre de vie et le quotidien des Ivoiriens. Anne Ouloto a, par ailleurs, indiqué que le site de l’ex-casse d’Adjamé est pris en compte dans le programme d’embellissement des espaces urbains, initié par le gouvernement et piloté par les maires. « Dans un an, on reviendra ici, et on sera tous fier et heureux de voir ce qu’a été fait. Le ministre de l’Equipement, qui coordonne cette activité, et moi serons sur ce site dans les jours à venir pour que les choses prennent forme. Retenez cependant que nous n’accepterons plus que ce site soit recolonisé », a conclu la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité.
Gare internationale d’Abidjan : un projet mort-né
Le maire d’Adjamé, Soumahoro Farikou a, à son tour, salué l’action de salubrité menée par le Minass sur le site de l’ex-casse, recolonisé par les ferrailleurs. D’ailleurs, à propos de ce site qui devait abriter la nouvelle gare internationale d’Abidjan, le premier magistrat de la commune d’Adjamé soutient que le projet piétine parce que le promoteur, un privé, n’arrive pas à tenir son cahier des charges. «
La difficulté n’est pas à notre niveau. C’est un projet gouvernemental. L’opérateur a une convention avec l’État de Côte d’Ivoire. Depuis près de six ans, l’espace est inoccupé, il est devenu un nid de bandits. Nous avons écrit au gouvernement de nous céder le site pour que tous les ‘‘Gbaka’’ qui desservent notre commune y stationnent et pour qu’on y construise un marché », fait-il savoir.
Soumahoro Farikou se dit d’ailleurs convaincu qu’il sera impossible de bâtir une gare internationale sur l’espace dédié. «
En dessous, il y a les tuyaux de la Sodeci. Ça m’étonnerait qu’un tel projet puisse prospérer à cet endroit », explique-t-il. Avant d’ajouter qu’il a reçu et échangé avec le promoteur. Ce dernier, visiblement, ne peut pas exécuter le projet.