Film-documentaire : « Henriette, l’Ivoirienne » ou le parcours d’une femme engagée
Ce film est le « portrait de la vision d’une femme engagée, une mère de famille, une universitaire travaillant sur la mémoire linguistique et l’histoire des ethnies, ‘‘tombée’’ dans la politique, du fait de ses convictions, en matière de défense des droits des femmes et de démocratie ».
Dans son discours, il n’a cessé de magnifier Henriette Dagri-Diabaté. « Vous êtes pour de nombreuses femmes, une icône authentique, un modèle à imiter tant par des valeurs intellectuelles, humaines, morales et spirituelles que vous incarnées... ». Poursuivant, il a emprunté la citation du moraliste et essayiste français, Joseph Joubert : « C’est par l’exemple et non par de vains discours que l’on devient crédible ».
Pour lui, la Grande Chancelière se « situe dans le sillage des grandes pionnières à l’instar de Hortense Aka Anghui, Jeanne Gervais, Rose Gladys Anoma... dont le cœur a battu ou bat au rythme de notre chère Côte d’Ivoire et qui ont su donner le meilleur d’elles-mêmes », dit-il.
Le vice-Président a, ainsi, salué cette femme battante qu’il décrit comme étant de ceux qui battent des records dans l’adversité. « Accepter de partager le témoignage d’une vie accomplie me paraît être l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à ses contemporains », estime Kablan Duncan. Avant de remercier les personnalités coutumières, politiques et administratives qui ont effectué le déplacement.
Le « déclic » qui a tout enclenché
Le représentant du maire de la commune de Treichville, Yaro Kou, 4e adjoint au maire, s’est dit heureux de prendre part à la projection de l’avant-première de ce film de 75 min. Aussi a-t-il rappelé ce que représente cette icône pour la nation ivoirienne. « L’évocation de son nom rime avec combativité et elle est sans doute le modèle de la fidélité et de la conviction en un idéal de lutte pour la liberté, la démocratie et la justice sociale », affirme-t-il.
Le Pr. Idriss Diabaté, co-réalisateur du film, a témoigné sa joie au vu de cette grande mobilisation lors de la projection. La salle archicomble a ému ce dernier. Poursuivant, il a expliqué la difficulté de réaliser un film-documentaire et mis en exergue les traits qui doivent primer pour qu’il soit non seulement de qualité, mais également accrocheur. « Un film-documentaire n’est pas une fiction. C’est une confrontation avec le personnage central. Si la personne n’est pas engagée, le film ne peut pas aboutir », a-t-il souligné.
Le co-réalisateur Philippe Calderon révèle l’origine de la conception de ce film. Il a déclaré que tout est parti d’un « déclic » lorsque dans le journal Le monde, la carrière de la Chancelière fut résumée. « La trajectoire de la Grande Chancelière engage quelque chose de très universelle, à savoir l’étude des racines, celle des langues oubliées (...), cette capacité qu’elle a de traduire un message universel. C’est pourquoi nous avons décidé de faire ce film », fait-il savoir.
« Une grande dame qui a marqué la Côte d'Ivoire »
Pour le Pr Idriss Diabaté, ce film est une œuvre collective. Ajoutant qu’il a été tourné il y a 8 ans. Après s’en est suivi un travail minutieux pour donner ce résultat. Ce film-documentaire retrace le parcours de Henriette Dagri-Diabaté. « Première femme ministre d'Etat, première femme présidente d'institution, Professeur émérite d'histoire, cette grande dame a marqué la Côte d'Ivoire par son parcours et ses convictions qui lui valent le respect de tous les fils de notre pays », a témoigné le ministre de la Communication et des Médias, Sidi Tiémoko Touré.
Pour ce film-documentaire, les réalisateurs ont sillonné plusieurs villes qui ont marqué cette personnalité. De Gagnoa où elle a fait son enfance, en passant par Jacqueville, Aboisso, Grand-Bassam, toute sa vie été scrutée et rien n’a échappé aux réalisateurs. La carrière de son père, son mariage, sa soutenance de thèse, son poste en tant que ministre d’Houphouët, sa lutte politique, son arrestation rien n’a été omis, etc.
A en croire le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, la Grande Chancelière est un monument vivant. C’est pourquoi il a invité à célébrer ces monuments qui, note-t-il, sont des « héros de notre temps qui se sont illustrés par leurs parcours exceptionnels ». Pour lui donc, ces icônes méritent d’être montrées en exemple à la société et surtout à la jeunesse.