Campagne de commercialisation de la noix de cajou: Le ministre Kobénan Adjoumani donne le top départ

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani (face), 
a pris part à la cérémonie de lancement. ( DR).
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani (face), a pris part à la cérémonie de lancement. ( DR).
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani (face), a pris part à la cérémonie de lancement. ( DR).

Campagne de commercialisation de la noix de cajou: Le ministre Kobénan Adjoumani donne le top départ

Le 08/02/20 à 17:47
modifié 08/02/20 à 17:55
La campagne 2020 de commercialisation de la noix de cajou a officiellement été lancée depuis hier, au siège du Conseil du coton et de l'anacarde, au Plateau, en présence de la presse nationale et internationale et également du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani. A l’occasion, le président du conseil d’administration du Conseil du coton et de l’anacarde, Ouattara Blida, a souhaité « à tous et à chacun des acteurs de la filière anacarde une campagne fructueuse, paisible et sans fuite par les frontières... ».
Le démarrage de la campagne de commercialisation de la noix de cajou, intervient moins de 72 heures après le Conseil hebdomadaire des ministres du 5 février 2020. Au cours de cette rencontre, le gouvernement fixait le prix minimum obligatoire bord champ de la noix de cajou bien triée et séchée et ne comportant aucune matière étrangère à 400 FCfa le Kg. Quant au prix plancher obligatoire magasin intérieur et prix plancher obligatoire magasin portuaire, selon le Pca du Conseil du coton et de l’anacarde, ils ont respectivement été fixés à 425 FCfa et 484 FCfa le Kg. « Ces prix en hausse de 25 FCfa/Kg par rapport à 2019 ont été possibles grâce à un effort de réduction du Droit unique de sortie (dus) de 7% à 5% du prix Caf, soit 37,05 FCfa/Kg contre 50,96 FCfa/Kg en 2019 », explique Ouattara Blida. Selon lui, cet effort traduit encore la volonté du gouvernement de prendre en compte des difficultés de la filière constatées au cours des deux dernières années de campagne. Une position que partagent le ministre Kobénan Kouassi Adjoumani et le directeur général du Conseil du coton et de l'anacarde, Dr Adama Coulibaly.

Sur la base d’un prix Coût, assurance, fret (Caf) de référence de 1 300 Us/tonne (plus de 650 000 FCfa), le prix minimum bord champ de la campagne 2019 avait été fixé à 375 FCfa/Kg. Par rapport à 2018, ce chiffre est en baisse de 125 FCfa.

Lutte contre le commerce illégal

En lançant cette campagne de commercialisation, le directeur général et le Pca du Conseil du coton et de l’anacarde, mais également le ministre de l’Agriculture et du Développement rural ont promis d'accentuer la lutte contre le trafic illicite de la noix de cajou qui se déroule à certains postes frontaliers du pays mais aussi de mener la lutte contre les mauvais acheteurs. « Nous travaillons à peaufiner la stratégie de lutte. Le gouvernement a fixé un prix. Il faudrait que nos parents fassent que ce prix soit respecté en chassant les acheteurs véreux », rappelle le ministre. « Tous ceux qui ne respecterons pas les prix seront pourchassés. Ils pourront perdre l’agrément. Nous allons redoubler d’effort pour ne pas que les produits prennent une autre destination », se veut rassurant le ministre.

Cette sortie qui sonne comme un avertissement a le soutien de tout le gouvernement. D’autant plus que celui-ci a instruit, au cours du dernier Conseil hebdomadaire des ministres, les services en charge de la protection des frontières à l’effet de « prendre toutes les mesures de lutte contre la fuite » des noix de cajou par les frontières terrestres. Le Conseil a par ailleurs autorisé le Conseil du coton et de l’anacarde à prendre des mesures de lutte contre les exportations frauduleuses, allant jusqu’à la saisie et à la vente immédiate des produits saisis et instruit le ministre de la Justice à l’effet de mettre en œuvre, en relation avec le Conseil du coton et de l’anacarde, des procédures d’urgence dans l’application de l’ordonnance n°2018-437 du 03 mai 2018 portant répression de la commercialisation et l’exportation illicites des produits agricoles soumis à agrément.

Il y a urgence d’agir, et pour cause, selon le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, ce sont entre 150 mille et 200 mille tonnes de cajou qui sortent frauduleusement du pays. Cette situation entraîne, en termes de fiscalité et de parafiscalité, un manque à gagner de 17 milliards de FCfa à l’État.

Premier producteur mondial de noix de cajou devant l’Inde, la Côte d’Ivoire, avec une production estimée à 761 mille tonnes en 2018, transforme à peine 10% de ce produit d’exportation. Pour cette année, l’État table sur une production de 800 tonnes. Grâce aux offensives du gouvernement, « il y a une dynamique au niveau de la transformation », selon le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde. L’an dernier, en effet, neuf unités industrielles ont vu le jour et fin 2020, neuf autres devraient également être opérationnelles. Ce qui permettra de franchir le seuil de 100 mille tonnes de produits transformés. En 2023, la capacité opérationnelle installée du pays devrait, quant à elle, franchir le cap des 500 mille tonnes.

Le 08/02/20 à 17:47
modifié 08/02/20 à 17:55