Prières allons à la paix de l’Église catholique/N’Da Evra: «Nous avons la garantie des autorités que notre activité sera bien sécurisée»

N'da Ebra parle de la prière "Allons à la paix" de l'église Catholique. (Sébastien Kouassi)
N'da Ebra parle de la prière "Allons à la paix" de l'église Catholique. (Sébastien Kouassi)
N'da Ebra parle de la prière "Allons à la paix" de l'église Catholique. (Sébastien Kouassi)

Prières allons à la paix de l’Église catholique/N’Da Evra: «Nous avons la garantie des autorités que notre activité sera bien sécurisée»

Le 10/02/20 à 08:57
modifié 10/02/20 à 11:48






Vous organisez le 15 février, en collaboration avec l’Association des femmes catholiques (Afec), une séance de prière dénommée « Allons à la paix », qui a provoqué des attaques contre l’Église catholique sur les réseaux sociaux. Pourquoi n’avez-vous pas parlé de procession pour la paix en Côte d’Ivoire, mais plutôt de marche ?
Le terme marche n’est pas nouveau dans l’Église. Dans l’Église, la marche priante existe, c’est un exercice spirituel. Ce que les gens ne savent pas, c’est que le pèlerinage est une marche priante. Parce qu’on part d’un lieu A, et on marche pour aller sur un site. Pour nous, procession, marche, pèlerinage, c’est la même chose, ce sont des suppliques que nous devrons adresser à Dieu durant la marche.

Vous allez prier pour la paix, les partis politiques seront-ils associés ?

Pour ceux qui ont vu le dossier de présentation des activités, à l’origine nous avions dit que c’était une affaire de jeunes, nous avions prévu d'inviter tous les jeunes des partis politiques, Rhdp, Pdci, Lider, Gps, etc. Le message de l’envoi en mission du cardinal devait être adressé à nous les jeunes. Mais également aux leaders des partis politiques. On avait aussi prévu que dans le lancer de la colombe, qu’ils soient autour du cardinal comme une seule personne pour lancer cette colombe, pour dire qu’eux aussi réclament cette paix, et sont pour la paix. Nous avons la garantie des autorités que notre activité sera bien sécurisée. Nous appelons toutes les personnes qui, après ce qui s’est passé sur les réseaux sociaux, ont encore une crainte, de venir prier, parce que la sécurité sera garantie.

Ce qui a dérangé, c’est la coïncidence de cet évènement avec les messages des évêques, ainsi que la récupération politique qui s’est ensuivie ?

Dommage que des journalistes et autres aient fait ce rapport. Parce que nous, en tant qu’institution de jeunes, depuis octobre 2019, en assemblée générale, nous avions déjà établi notre programme de l’année. Dans ce programme, sont prévues des actions et des activités. En termes d’actions, il y avait « Allons à la paix » qui est la marche priante, et « La caravane de la vie ». Nous avons mené des enquêtes, il en résulte qu’au niveau des hôpitaux, les gens meurent à cause d’une poche de sang. Nous nous sommes donc engagés cette année à donner de la vie à travers cette opération qui est la caravane de la vie. Ensuite, nous nous sommes dit que si nous les jeunes prenons conscience que nous sommes l’avenir de ce pays, et que nous décidons de prôner la paix, c’est sûr qu’il y aura la paix. Parce que s’il y a une entité qui est utilisée pour semer le désordre, ce sont les jeunes. On n’ira pas chercher des adultes pour marcher pour tel ou tel parti politique. Alors pourquoi ne pas sensibiliser les jeunes, en leur disant que nous jeunes ne sommes pas pour la guerre, mais pour la paix, pour des élections apaisées. Quand cette activité a été validée en Assemblée générale, il fallait la soumettre au cardinal, qui est notre supérieur hiérarchique, et qui l’a validée; mais ce n’est pas lui qui a demandé aux jeunes d’aller marcher. Nous voulions, à l’issue de cette marche, lancer un message fort, appeler les jeunes à aller à des élections apaisées.

Le cardinal a finalement décidé que la prière se fasse dans l’enceinte de la cathédrale.

Pour nous, l’objectif est toujours le même: la prière. Il était question de prier, de demander à Dieu de nous aider, de toucher les jeunes pour qu’ils aient un cœur rempli de paix. Que ce soit la procession de la place de la République jusqu’à la cathédrale, ou la prière à l’intérieur de la cathédrale, rien ne change. C’est pour cela que dans le programme, nous avons gardé les mêmes activités qui devaient se dérouler. La marche priante est un effort dans toutes les religions, il y a toujours un effort qu’on fait pour demander pardon à Dieu. Avec la sagesse du cardinal, qui nous a demandé de prier à l’intérieur de la cathédrale, nous avons gardé les mêmes activités : une procession avec sept prières, au nombre desquelles la dévotion au saint -sacrement, les prières pour la paix, les intentions pour une jeunesse responsable, etc. Après la messe, il est prévu la flamme de la paix. Nous avons demandé à tous les participants de venir avec une bougie, ou une votive que le cardinal va bénir, et chacun retournera chez lui avec cette bougie pour l’allumer sur sa paroisse, ou dans son lieu d’habitation afin de continuer à prier pour la paix jusqu’aux élections, et même après. Il est aussi prévu le lancer de la colombe de la paix pour l’envoi en mission afin de propager la paix partout où nous sommes.


Le 10/02/20 à 08:57
modifié 10/02/20 à 11:48