Pour dynamiser le marché des capitaux de l’Uemoa : Les cinq propositions d’Amadou Gon Coulibaly
Ouvrant le lundi, à Abidjan, la Conférence internationale sur les marchés financiers, le Premier ministre a souligné l’impératif de la mobilisation d’une épargne importante et durable pour le développement de nos économies.
J-Cap. L’acronyme est inhabituel pour une initiative portant sur les marchés de capitaux, dont le lexique est d’ordinaire plutôt peu ouvert à la compréhension du profane. Le groupe de la Banque mondiale - et particulièrement, son institution dédiée au financement du secteur privé, à savoir la Société financière internationale - a voulu sans doute démystifier ces marchés nécessaires au financement des économies en privilégiant la simplicité pour mieux faire passer le message : développer les marchés de capitaux dans les pays cibles dont les huit États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Créé en 2017 par la Banque mondiale et l’IFC dans le but d’aider les pays en développement à bénéficier des avantages que procure l’établissement de marchés financiers locaux solides, le Programme conjoint pour le développement des marchés financiers (J-Cap, selon son acronyme anglais) tient à Abidjan, depuis hier, sa première grande conférence. Avec pour thème : « Investir pour la croissance ».
Ouvrant cette rencontre à laquelle prennent part plus de 350 experts de la finance et des décideurs gouvernementaux en provenance de la Banque mondiale, des pays de l’Uemoa et d’ailleurs, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a d’abord mis en exergue les « remarquables progrès de notre marché financier régional commun à huit États partageant une unique monnaie et une même règlementation », avant de préconiser cinq actions fortes à mettre en œuvre, en coordination avec la Brvm (Bourse régionale des valeurs mobilières) et le Conseil régional pour l’épargne publique et les marchés financiers (transformé récemment en Autorité des marchés financiers) pour « aller encore plus loin ».
En tête de liste de ces actions, le chef du gouvernement ivoirien a souligné la nécessité de favoriser une plus grande disponibilité de l’information financière pour tous les investisseurs.
L’accès à une information financière fiable et de qualité représentant un aspect fondamental du processus décisionnel de l’investisseur, y faire droit dans l’espace Uemoa accroîtrait sans doute l’attractivité de la zone. Il conviendrait aussi, sur ce chapitre, de veiller à rendre ces informations disponibles également en anglais, langue de prédilection de la finance contemporaine.
En deuxième lieu, il faut réduire les coûts et les délais d’obtention de visa et de cotation pour les émetteurs et les coûts d’accès au marché pour les investisseurs, a ajouté le Premier ministre.
Consolider le marché des titres publics par syndication est la troisième mesure préconisée par Gon Coulibaly. La syndication dans le monde de la finance, faut-il le rappeler, renvoie à un regroupement de plusieurs partenaires, généralement des Sgi (Sociétés de gestion et d’intermédiation), dans le but de réaliser une opération financière. C’est le rassemblement de ces établissements financiers qui est dénommé « syndicat ». Les opérations de syndications financières concernent surtout le placement d’un emprunt obligataire auprès d’investisseurs ou la mutualisation d’un financement bancaire.
Au niveau de la zone Umoa, souligne l’Agence Umoa-Titres spécialisée sur la question de l’endettement souverain, quand une société ou un État souhaite se financer directement sur le marché en émettant des obligations, elle/ou il fait appel à un chef de file, qui prend en charge l’organisation de cet appel de fonds, après approbation de l’opération par le Crempf.
Quatrièmement, il faudra diversifier les sources de financement des États et des entreprises tout en élargissant la base des investisseurs.
La cinquième action proposée consiste à renforcer l’éducation financière des investisseurs et la sensibilisation des émetteurs à la communication financière.
Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de mobiliser une épargne importante et durable indiquant que celle-ci constituait « un impératif majeur pour le développement de nos économies, confirmant le lien étroit entre l’épargne et le taux de croissance économique des États, à travers notamment le taux d’investissement ».
Selon les chiffres du Fonds monétaire international, en 2019, le taux d’épargne dans la zone euro était de 13 % contre plus de 40 % pour les pays asiatiques, tandis que l’Afrique subsaharienne se situe autour de 16 %.
Un taux d’épargne à 20% du PIB
Pour la Côte d’Ivoire, a indiqué le chef du gouvernement, « malgré un taux de croissance économique annuel moyen de 8 % sur la période 2012-2018, le taux d’épargne s’établit à 20 % du Pib en 2018 ». Il y a donc lieu de développer davantage l’épargne domestique afin de l’établir à un niveau proche des ambitions de développement de la zone Uemoa.
Gon Coulibaly a ainsi émis le vœu que la conférence permette de jeter les bases d’un marché de capitaux à long terme, financé par l’épargne des ménages et permettant la distribution de la croissance de nos économies auprès des populations.
Rappelant que c’est grâce au développement des marchés financiers dans les années 80, que les pays émergents, notamment ceux de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Europe de l’Est ont connu une croissance économique spectaculaire se taillant ainsi une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale, le Premier ministre a appelé la zone à s’en inspirer.
Par ailleurs, « il est essentiel d’adopter des politiques communautaires structurelles, visant à améliorer la compétitivité et l’inclusivité de la croissance, pour réduire la vulnérabilité aux chocs extérieurs, constituer des coussins d’amortissement, stimuler une croissance tirée par le secteur privé et pérenniser sa dynamique », a conclu le Premier ministre.
L’on saura, à la clôture de la Conférence aujourd’hui, si les ovations ayant accompagné les propositions du Premier ministre auront été traduites dans les faits, à travers les recommandations finales
Ouvrant cette rencontre à laquelle prennent part plus de 350 experts de la finance et des décideurs gouvernementaux en provenance de la Banque mondiale, des pays de l’Uemoa et d’ailleurs, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a d’abord mis en exergue les « remarquables progrès de notre marché financier régional commun à huit États partageant une unique monnaie et une même règlementation », avant de préconiser cinq actions fortes à mettre en œuvre, en coordination avec la Brvm (Bourse régionale des valeurs mobilières) et le Conseil régional pour l’épargne publique et les marchés financiers (transformé récemment en Autorité des marchés financiers) pour « aller encore plus loin ».
En tête de liste de ces actions, le chef du gouvernement ivoirien a souligné la nécessité de favoriser une plus grande disponibilité de l’information financière pour tous les investisseurs.
L’accès à une information financière fiable et de qualité représentant un aspect fondamental du processus décisionnel de l’investisseur, y faire droit dans l’espace Uemoa accroîtrait sans doute l’attractivité de la zone. Il conviendrait aussi, sur ce chapitre, de veiller à rendre ces informations disponibles également en anglais, langue de prédilection de la finance contemporaine.
En deuxième lieu, il faut réduire les coûts et les délais d’obtention de visa et de cotation pour les émetteurs et les coûts d’accès au marché pour les investisseurs, a ajouté le Premier ministre.
Consolider le marché des titres publics par syndication est la troisième mesure préconisée par Gon Coulibaly. La syndication dans le monde de la finance, faut-il le rappeler, renvoie à un regroupement de plusieurs partenaires, généralement des Sgi (Sociétés de gestion et d’intermédiation), dans le but de réaliser une opération financière. C’est le rassemblement de ces établissements financiers qui est dénommé « syndicat ». Les opérations de syndications financières concernent surtout le placement d’un emprunt obligataire auprès d’investisseurs ou la mutualisation d’un financement bancaire.
Au niveau de la zone Umoa, souligne l’Agence Umoa-Titres spécialisée sur la question de l’endettement souverain, quand une société ou un État souhaite se financer directement sur le marché en émettant des obligations, elle/ou il fait appel à un chef de file, qui prend en charge l’organisation de cet appel de fonds, après approbation de l’opération par le Crempf.
Quatrièmement, il faudra diversifier les sources de financement des États et des entreprises tout en élargissant la base des investisseurs.
La cinquième action proposée consiste à renforcer l’éducation financière des investisseurs et la sensibilisation des émetteurs à la communication financière.
Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de mobiliser une épargne importante et durable indiquant que celle-ci constituait « un impératif majeur pour le développement de nos économies, confirmant le lien étroit entre l’épargne et le taux de croissance économique des États, à travers notamment le taux d’investissement ».
Selon les chiffres du Fonds monétaire international, en 2019, le taux d’épargne dans la zone euro était de 13 % contre plus de 40 % pour les pays asiatiques, tandis que l’Afrique subsaharienne se situe autour de 16 %.
Un taux d’épargne à 20% du PIB
Pour la Côte d’Ivoire, a indiqué le chef du gouvernement, « malgré un taux de croissance économique annuel moyen de 8 % sur la période 2012-2018, le taux d’épargne s’établit à 20 % du Pib en 2018 ». Il y a donc lieu de développer davantage l’épargne domestique afin de l’établir à un niveau proche des ambitions de développement de la zone Uemoa.
Gon Coulibaly a ainsi émis le vœu que la conférence permette de jeter les bases d’un marché de capitaux à long terme, financé par l’épargne des ménages et permettant la distribution de la croissance de nos économies auprès des populations.
Rappelant que c’est grâce au développement des marchés financiers dans les années 80, que les pays émergents, notamment ceux de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Europe de l’Est ont connu une croissance économique spectaculaire se taillant ainsi une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale, le Premier ministre a appelé la zone à s’en inspirer.
Par ailleurs, « il est essentiel d’adopter des politiques communautaires structurelles, visant à améliorer la compétitivité et l’inclusivité de la croissance, pour réduire la vulnérabilité aux chocs extérieurs, constituer des coussins d’amortissement, stimuler une croissance tirée par le secteur privé et pérenniser sa dynamique », a conclu le Premier ministre.
L’on saura, à la clôture de la Conférence aujourd’hui, si les ovations ayant accompagné les propositions du Premier ministre auront été traduites dans les faits, à travers les recommandations finales