Production de biocarburant : Vers l’installation d’une usine de production à Dabou

L'ambassadeur (au centre) de Suède recevant un présent des mains du directeur de Cabinet adjoint en présence du Dg de l'Anader (à l'extrême gauche). (DR)
L'ambassadeur (au centre) de Suède recevant un présent des mains du directeur de Cabinet adjoint en présence du Dg de l'Anader (à l'extrême gauche). (DR)
L'ambassadeur (au centre) de Suède recevant un présent des mains du directeur de Cabinet adjoint en présence du Dg de l'Anader (à l'extrême gauche). (DR)

Production de biocarburant : Vers l’installation d’une usine de production à Dabou

Le 12/02/20 à 20:47
modifié 13/02/20 à 00:14
L’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) a organisé le 10 février à l’auditorium de l’ex-Caistab au Plateau, la cérémonie de restitution de l’étude de valorisation des sous-produits agricoles en Côte d’Ivoire.

Le projet est donc à l’étape de recherche de financements pour sa réalisation à Dabou où seront produits deux types de carburant. Ce sont le biodiesel (liquide) fabriqué à partir d’huiles végétales non-alimentaires, notamment celles obtenues de la graine d’hévéa ; et le bio-méthane (gazeux), tiré du mélange de résidus agricoles (banane, épluchures de manioc) et d’élevage (lisier porcin, fiente de volaille).

Le fruit de la coopération ivoiro-suédoise

Présidant la cérémonie au nom du ministre de l’Agriculture et du Développement rural qu’il représentait, Dr Yao N’Guetta René, directeur de cabinet adjoint, a appelé les partenaires techniques et financiers mais surtout le secteur privé à se mobiliser pour une mise en œuvre diligente du projet.

D’autant plus qu’en plus de rapporter des revenus supplémentaires aux producteurs et transformateurs des produits agricoles, le projet contribue significativement au respect des engagements pris par la Côte d’Ivoire lors de la Cop21 à Paris en 2015 en termes de réduction de gaz à effet de serre, a-t-il fait remarqué. Puisque l’étude montre que l’analyse de la qualité de l’air à Abidjan indique qu’environ 3000 tonnes de CO₂ sont émises quotidiennement par les véhicules dans la capitale économique (voitures personnelles, gbaka, woro-woro, etc) en plus d’une haute teneur en soufre (SO₂) dans le diésel.

Dr Yao N’Guetta René a également souligné que le projet fait entrer la Côte d’Ivoire dans le cercle très fermé des pays engagés dans l’économie circulaire. Il n’a pas manqué d’engager l’Anader et ses partenaires à travailler à la réalisation efficace du projet.

En outre, il a exprimé la gratitude du gouvernement au Royaume de Suède qui a financé l’étude à hauteur de 400 millions de F cfa à travers le Swedfund et le Groupe Scania. À l’occasion, l’ambassadeur de la Suède, Marie Leissner, a réitéré la volonté de son pays d’accompagner la Côte d’Ivoire dans son processus de développement, notamment sur les questions ayant trait à la protection de l’environnement, au changement climatique et à la durabilité de l’économie. Elle a félicité Sidiki Cissé, Dg de l’Anader pour son engagement dans la valorisation des sous-produits agricole. Mais également pour la qualité de la coopération entre les partenaires suédois du projet et l’Anader.

Les parties ivoirienne et suédoise ont convenu de travailler à la mise en œuvre rapide du projet. (DR)
Les parties ivoirienne et suédoise ont convenu de travailler à la mise en œuvre rapide du projet. (DR)



Un potentiel immense

L’optimisme exprimé par Dr. Yao N'Guetta René repose aussi sur le potentiel du projet. Concernant le biodiesel, il s’agit notamment d’une production de 63 millions de litres de biodiésel à partir des graines d’hévéa, 5,9 % de la consommation annuelle en diésel et la possibilité de développer d’autres produits à valeur ajoutée (peinture, savon, etc.). Cela représente un impact économique annuel de 42 milliards de F cfa à maturité (2 milliards F Cfa la première année) à travers la mobilisation d’une nouvelle chaîne de valeur basée sur les graines d’hévéa. C’est également la diminution des importations de diésel de 3 millions de litres par an pour la première usine et 63 millions de litres à terme. Sans oublier la création de 420 nouveaux emplois, soit 20 par usine de biodiésel et la création de 10 000 emplois saisonniers pour les femmes et jeunes - par usine - pour le ramassage des graines d’hévéa.

À cela s’ajoute la réduction globale par an des GES estimée à 120 000 t par année, du dioxyde de soufre (SO₂) de 140 t. Les importations de tourteaux de soja remplacées en partie par les tourteaux de graines d’hévéa seront revues à la baisse. Et l’on verra la mise en marché d’un substitut de l’engrais artificiel (glycérine – coproduit de la production de biodiésel) riche en potassium et la réduction de la déforestation par la substitution de charbon fait de bois coupé par des briquettes de coques de graines d’hévéa de qualité A1.

Quant au bio-méthane, son impact économique annuel est estimé à 78 milliards de F CFA d’ici 2030 par la mobilisation d’une nouvelle chaîne de valeur basée sur les sous-produits agricoles. Ce pan du projet permettra aussi l’augmentation des revenus de l’ensemble des exploitants agricoles de 1,3 milliards F cfa par an (39 milliards en 2030) et la création de 2 700 nouveaux emplois d’ici 2030 (78 emplois par usines).

En outre, le potentiel de la production du bio-méthane réside dans la réduction des GES de 140 000 tonnes et des importations d’engrais artificiel. Ce sera aussi 420 000 t de compost de bonne qualité offert aux producteurs agricoles. Toute chose qui conduira à la réduction de l’irrigation en raison d’un engrais naturel de meilleure qualité.



Le 12/02/20 à 20:47
modifié 13/02/20 à 00:14