Moyen-Orient: La Turquie renouvelle ses menaces contre l'armée syrienne
Une escalade depuis début février
Quatorze soldats turcs ont été tués et 45 blessés depuis début février dans des attaques du régime dans la région d'Idleb, dernier bastion rebelle en Syrie, où la Turquie dispose d'une douzaine de postes d'observation aux termes d'accords conclus avec la Russie.
Les bombardements du régime syrien, appuyés par Moscou, se sont intensifiés ces dernières semaines dans la région d'Idleb, permettant à Damas de reprendre plusieurs secteurs dans la province, au grand dam d'Ankara. "Les avions qui frappent les populations civiles à Idleb ne pourront désormais plus mener les actions tranquillement comme avant", a asséné Recep Tayyip Erdogan, sans préciser les moyens qui seraient mis en œuvre à cette fin ou si les avions russes seraient aussi visés.
La Turquie, qui soutient des groupes rebelles, a envoyé ces derniers jours d'importants renforts et des blindés dans le nord-ouest de la Syrie pour les déployer sur de nouvelles positions militaires.
Sauvegarder la relation avec Moscou ?
Un communiqué du Kremlin se veut rassurant sur l'état des relations entre la Turquie et la Russie. Selon ce dernier, les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, continuent de souhaiter "la mise en œuvre complète" des accords de désescalade russo-turc en Syrie.
Au cours d'une conversation téléphonique, les deux dirigeants "ont souligné l'importance de la mise en œuvre complète des accords russo-turcs", a indiqué le Kremlin, en évoquant en particulier la zone démilitarisée créée dans la région syrienne d'Idleb (nord-ouest), où les forces turques et syriennes se sont affrontées violemment ces derniers jours. Le communiqué, qui précise que le coup de téléphone a eu lieu à l'initiative d'Ankara, ajoute que les deux leaders ont aussi discuté de "divers aspects du règlement de la crise syrienne". Pour éviter une plus grande escalade, Ankara multiplie les contacts avec Moscou, principal allié du régime de Damas avec qui il avait conclu un accord pour une "zone démilitarisée" sous contrôle russo-turc dans cette région, resté lettre morte. Depuis début décembre, les violences dans les provinces voisines d'Idleb et d'Alep ont déplacé 689 000 personnes, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Ankara craint que les opérations du régime ne provoquent un nouvel afflux de réfugiés vers son territoire.
Avec AFP