Foulabougou (Tengrela): Un village malien en plein territoire ivoirien
Nous y allons en compagnie de Guindo Seïni, qui fait office de consul du Mali à Tengrela. L’homme est habitué au village. Il multiplie les rencontres avec toute la communauté malienne aux frontières. «Nous demandons à nos ressortissants de faire attention, des fois où il y aurait des infiltrations.» Il veille au grain sur tout ce qui pourrait avoir un lien avec les djihadistes qui sévissent au Mali. À l’entrée de Foulabougou, trône le drapeau ivoirien. C’est le mat de l’école primaire publique que le Conseil régional de la Bagoué a fini par construire.
L’État ivoirien a aussi électrifié le village. Alors qu’est-ce qui n’est pas ivoirien ici? « La population. Tous ceux qui habitent ici sont Maliens », nous dit le consul.
Nous sommes accueillis par le chef du village qui réunit rapidement sa notabilité composée essentiellement d’hommes nés avant 1963, date de naissance du village. « Nous sommes tous des Maliens ici. Certains sont arrivés ici en transitant par le Burkina Faso mais il n’y a pas d’autres nationalités ici ».À Foulabougou, pas de bureau de vote. Pas de représentant de partis politiques ivoiriens. L’autorité administrative s’adresse à la population par l’entremise du consul.
Depuis quelques années, la population veut bien intégrer définitivement le pays. À commencer par l’acquisition de la nationalité. « Nous sommes ici depuis plus de cinquante ans. On ne peut plus retourner au Mali. On veut devenir Ivoiriens ».
Pour l’instant, les démarches entreprises par la notabilité n’ont pas encore abouti à la naturalisation.
Le quotidien à Foulabougou? C’est le quotidien normal d’un village de Peulhs. Élevage essentiellement. La communauté n’entretient aucun rapport particulier avec les villages sénoufo qui l’entourent. Cependant, aucune animosité particulière n’existe dans la zone.
envoyé spécial dans la Bagoué