Présidentielle, réconciliation nationale, Cei... : Ces sujets au menu des échanges entre Kablan Duncan et Affi N’Guessan
Daniel Kablan Duncan a échangé hier avec Pascal Affi N'Guessan, le président du Front populaire ivoirien (Fpi). Au cours de cette rencontre qui s’est déroulée au Palais de la Présidence de la République, à Abidjan-Plateau, plusieurs sujets relatifs à l’actualité politique en Côte d’Ivoire ont été évoqués. «Nous sommes venus parler de la Côte d’Ivoire et de la situation des Ivoiriens», a indiqué Affi N'Guessan, à la fin de l’audience.
«Nous avons évoqué toutes les questions liées à la future échéance électorale», a-t-il ajouté, en précisant que ce processus «exige que l’opposition et le gouvernement accordent leurs violons». Entre autres, sur la Commission électorale indépendante (Cei), le Code électoral et toutes les conditions générales liées à la préparation du scrutin présidentiel. A ce niveau, Affi N'Guessan a fait savoir qu’il subsiste encore des préoccupations telles que le manque d’engagement total de certains acteurs.
Pour lui, il faut donc mettre tout en œuvre pour que ces questions trouvent des solutions idoines. «Nous sommes venus nous ouvrir au Chef de l’État. Mieux, nous avons fait des propositions», a-t-il fait remarquer; en indiquant par exemple que les acteurs majeurs de la vie politique soient parties prenantes de l’institution en charge de l’organisation des élections. Aussi bien au niveau de la commission nationale que des commissions locales. Affi N’Guessan soutient qu’il convient de faire en sorte que «la Cei soit une structure suffisamment équilibrée de manière à représenter toutes les sensibilités politiques du pays».
Toujours en ce qui concerne la présidentielle, le chef du parti à la rose a noté que diverses autres préoccupations ont été évoquées. Il s’agit notamment de l’enrôlement, de la carte nationale d’identité, du financement des candidats à la présidentielle. S’il reconnaît que ces sujets ont déjà fait l’objet de discussions, il admet qu’il faut suffisamment sensibiliser les autorités pour que des décisions majeures soient prises, «parce qu’il s’agit de préoccupations majeures qui participent à la modernisation de notre pays et à la réforme de l’État».
Pascal Affi N'guessan a ajouté, par ailleurs, qu’il a été aussi question de la libération des détenus de la crise ivoirienne. Pour lui, l’État de Côte d’Ivoire doit mettre tout en œuvre pour que la loi d’amnistie de 2018 «ne soit pas une symphonie inachevée». Affi N’Guessan a donc souhaité que le Chef de l’État aille jusqu’au bout de sa décision, en faisant en sorte que tous les détenus recouvrent la liberté.
Il a également demandé que le gouvernement s’implique dans la libération de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Blé Goudé, détenus à la Cpi. Le président du Fpi assure que cela permettra de tourner définitivement la page de la crise. Comme argument, il avance « qu’à l’heure actuelle, rien ne justifie leur maintien hors de la Côte d’Ivoire», après leur acquittement. «Il nous appartient, en tant qu’Ivoiriens,de nous entendre pour capitaliser cette décision de la Cpi », a-t-il exhorté.
Du reste, «il appartient au gouvernement de reprendre la main sur ce dossier», a-t-il suggéré, en ajoutant que la libération de ces deux hommes participera à la dynamique de la réconciliation nationale.
Plusieurs membres du gouvernement, dont Hamed Bakayoko, ministre d’État, ministre de la Défense, Sidiki Diakité, en charge de l’Administration du territoire, Patrick Achi, secrétaire général de la Présidence, ont pris part à cette rencontre. Côté Fpi, on notait la présence du secrétaire général Issiaka Sangaré, Christine Kra, vice-présidente...
«C’est un entretien qui fait suite à une demande d’audience au Président de la République. En attendant cette rencontre, il a demandé au vice-Président de nous recevoir», a précisé d’emblée Affi N’Guessan. «Nous restons ouverts si le Président de la République souhaite nous rencontrer», a-t-il conclu.