Lutte contre la pratique de l'excision : L’Association Acza présente sa méthode à des étudiants

Des exciseuses sensibilisées. (DR)
Des exciseuses sensibilisées. (DR)
Des exciseuses sensibilisées. (DR)

Lutte contre la pratique de l'excision : L’Association Acza présente sa méthode à des étudiants

Le 18/02/20 à 16:29
modifié 18/02/20 à 18:04
Dans le but de sensibiliser les populations à la pratique de l’excision et ses conséquences sur la santé morale et physique des personnes, l’Association culturelle zassa d’Afrique (Acza) a organisé une conférence à l’intention des étudiants le lundi 17 février, à l’amphithéâtre B de faculté de médecine, en vue de leur présenter sa méthode.

Martha Diomandé, présidente fondatrice de l’association, conférencière à cette occasion, dans un langage adapté, a informé, formé et instruit l’assistance sur sa méthode de sensibilisation.

Selon elle, la sensibilisation doit se faire en tenant compte des réalités de notre pays. « L’excision est plus profonde que ce que nous croyons. Nous devons plutôt l’adapter à notre réalité. Il faut approfondir le sujet, travailler sur des méthodes différentes en tenant compte de chaque culture. Il faut toucher les personnes concernées. Notamment les matrones, leurs acolytes, la communauté », a-t-elle expliqué. Avant de relever : « si aujourd’hui l’excision persiste, c’est parce qu’elle reste et fait partie des valeurs culturelles dans certaines régions. Il faut donc en tenir compte. Je pense que la répression, l’emprisonnement des personnes qui la pratiquent, n’est pas la solution », a défendu Martha Diomandé.

Pour ce faire, elle propose le changement de mentalité de façon progressive sans toutefois l’imposer. « Nous maintenons la tradition, sans que les filles ne soient excisées. Notre objectif est de contribuer à enrayer la pratique de l’excision en travaillant par la sensibilisation, la formation-éducation et l’autonomie financière des matrones et leurs acolytes par la mise en place de divers projets », renchérit la présidente d'Acza.

A l’en croire, sa méthode qu’elle juge efficace est mise en application dans l’ouest montagneux. Notamment à Kabakouma, Mangouin et Blapleu. Depuis plus d’une dizaine d’années, plus d’une centaine d’enfants devenues jeunes filles aujourd’hui, sont épargnées de l’excision.

Martha Diomandé qui s’est réjouie de la participation de l’assistance dit compter sur chacun pour que la lutte porte ses fruits sans que les mœurs ne soient écorchées. Car, selon elle, l’excision fait partie intégrante de la culture chez certains peuples.

A sa suite, Balaphourini Saur, médecin homéopathe à Rennes, membre active de l’association, a expliqué les conséquences médicales de la pratique.

Satisfaite, Maelle Koffi, étudiante en master 2 de médecine, avoue avoir beaucoup appris sur l’excision. « J’ai appris assez de bonnes choses sur la pratique. Je repars avec une nouvelle idée de l’excision », a-t-elle dit.

A noter que l’excision est une mutilation qui consiste en une ablation du clitoris et parfois des petites lèvres, pratiquée chez certains peuples sur les petites filles.

En Côte d’Ivoire, selon l’enquête démographique et de santé à indicateurs multiples de 2011-2012, les 38% des femmes âgées de 15 à 45 ans ont été excisées. La pratique touchant plus de 70% des femmes dans les régions du nord et du nord-ouest du pays. 57% à l’Ouest, 50% au Centre-Nord, 21% au Nord-Est, 20% au Centre-Est et 13% au Centre.

L’Association culturelle zassa d’Afrique (Acza) a pour but de lutter contre la pratique de l’excision en France et en Côte d’Ivoire, et d’apporter une aide aux femmes démunies de Côte d’Ivoire par le biais de projets de développement local et durable. Elle mène ses activités en Côte d’Ivoire depuis plus d’une dizaine d’années.



Le 18/02/20 à 16:29
modifié 18/02/20 à 18:04