Pr Kassi Komenan (président de l’Ong Vliac): "Nous sommes engagés dans la prévention des maladies cancéreuses des albinos"
Spécialiste de chirurgie plastique et cutanée au Chu de Treichville mais aussi président d’une Ong, le professeur Kassi parle de l’importance du changement de comportement des populations face aux maladies cancéreuses des albinos, ainsi que des pathologies dites négligées.
Professeur, vous avez créé une Ong spécialisée dans la prévention des cancers cutanés des albinos. Pourquoi vos actions sont plus orientées vers les albinos ?
L’Ong Vliac (Volontarisme et leadership à action communautaire ) que je dirige œuvre pour la prévention des cancers cutanés chez les albinos; donc pour le bien-être de ces personnes marginalisées à cause de la couleur de leur peau. En plus des albinos, nous intervenons dans différents types de cancers (peau, vagin, sein, etc.) de même que des maladies dites négligées; notamment l’ulcère de Buruli, jadis appelé maladie de Gagnoa. Dans les années 2000, cette maladie qui se caractérise par des ulcérations chroniques constituait un fléau. Face à cette situation, un programme a été mis en place par l’ancien président Henri Konan Bédié pour le vaincre. Nous agissons aussi dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des maladies endémiques telles que la tuberculose et le paludisme. Notre objectif est de réduire le taux de morbidité et de mortalité lié à ces endémies en Côte d’Ivoire.
Que faites-vous concrètement pour prévenir ce type de cancer ?
Nous donnons aux populations des informations et leur apprenons des attitudes à adopter pour éviter, à la longue, le cancer de la peau pour lequel il n’existe aucun traitement, sauf la chimiothérapie, ne serait-ce que pour le cancer du sein et non celui de la peau. Depuis plus de sept ans, nous travaillons avec cinq associations d’albinos. Avec elles, nous faisons des consultations gratuites de la peau, des yeux; mieux, en collaboration avec certains laboratoires, nous leur offrons des écrans protecteurs, gratuitement, en plus des conseils. Comment porter par exemple des habits qui puissent couvrir tout le corps. Quand le corps est bien protégé, la peau de l’albinos est magnifique. Nous leur demandons de porter des chapeaux (femmes, enfants) et faire en sorte que les équipements de protection individuels entrent dans leur style vestimentaire.
Les enfants albinos, ces êtres fragiles, sont-ils beaucoup touchés par ce type de cancer ?
Tout à fait. S’agissant du cancer de l’albinos, on parle de degré d’intensité, d’exposition qui est fonction du lieu de résidence de la personne. Ce degré d’intensité est plus élevé ou non selon qu’on est au Sahel ou en Côte d’Ivoire. Si à 8 ans, l’enfant n’est pas protégé, c’est sûr qu’à 20 ans, 25 ans, il développera des lésions précancéreuses et à 30 ans, il sera atteint du cancer de la peau. Il faut donc commencer la prévention depuis le bas-âge. On procède au recensement des albinos, surtout les enfants. Les parents albinos viennent avec leurs enfants et ils sont suivis.
Vous avez dit œuvrer également dans la prévention des maladies négligées. C’est quoi une maladie négligée?
Ce sont des pathologies qu’on ne trouve nulle part sauf dans les zones tropicales, arides et chaudes d’Afrique subsaharienne, dans certains pays en développement d’Asie du Sud-Est, l’Amérique Latine. L’ulcère de Buruli sévit surtout dans les régions tropicales d’Afrique subsaharienne (Ouganda). En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est le pays le plus touché suivi du Ghana, du Togo et de l’Afrique centrale ; et à un degré moindre, le Cameroun, le Congo. En Amérique Latine, le Chili est le plus touché. Il y a aussi des cas en Australie. C’est une maladie dite endogène car son germe est semblable à celui qui donne la tuberculose.
Pouvez-vous faire le point sur sa prévalence en Côte d’Ivoire, aujourd’hui ?
Je ne saurai vous donner exactement le nombre de cas. Seuls les responsables du Programme national de lutte contre l’ulcère de Buruli peuvent le faire. En tant qu’organisation non gouvernementale, nous venons en appui à ce Programme qui est une structure étatique. Nous traitons des cas. A l’intérieur du pays, des Ong de sœurs catholiques ont installé des structures médicales sociales qui prennent en charge les cas que nous avons détectés. Il faut noter que lorsque le Programme était piloté par des spécialistes au niveau du centre universitaire, le nombre de nouveaux cas était de 2000 par an. Aujourd’hui, nous enregistrons un peu moins. Les statistiques de 2002 donnaient environ 1700 cas, chaque année. A l’heure actuelle, nous ne disposons pas de statistiques.
Que faites-vous concrètement pour prévenir ce type de cancer ?
Nous donnons aux populations des informations et leur apprenons des attitudes à adopter pour éviter, à la longue, le cancer de la peau pour lequel il n’existe aucun traitement, sauf la chimiothérapie, ne serait-ce que pour le cancer du sein et non celui de la peau. Depuis plus de sept ans, nous travaillons avec cinq associations d’albinos. Avec elles, nous faisons des consultations gratuites de la peau, des yeux; mieux, en collaboration avec certains laboratoires, nous leur offrons des écrans protecteurs, gratuitement, en plus des conseils. Comment porter par exemple des habits qui puissent couvrir tout le corps. Quand le corps est bien protégé, la peau de l’albinos est magnifique. Nous leur demandons de porter des chapeaux (femmes, enfants) et faire en sorte que les équipements de protection individuels entrent dans leur style vestimentaire.
Les enfants albinos, ces êtres fragiles, sont-ils beaucoup touchés par ce type de cancer ?
Tout à fait. S’agissant du cancer de l’albinos, on parle de degré d’intensité, d’exposition qui est fonction du lieu de résidence de la personne. Ce degré d’intensité est plus élevé ou non selon qu’on est au Sahel ou en Côte d’Ivoire. Si à 8 ans, l’enfant n’est pas protégé, c’est sûr qu’à 20 ans, 25 ans, il développera des lésions précancéreuses et à 30 ans, il sera atteint du cancer de la peau. Il faut donc commencer la prévention depuis le bas-âge. On procède au recensement des albinos, surtout les enfants. Les parents albinos viennent avec leurs enfants et ils sont suivis.
Vous avez dit œuvrer également dans la prévention des maladies négligées. C’est quoi une maladie négligée?
Ce sont des pathologies qu’on ne trouve nulle part sauf dans les zones tropicales, arides et chaudes d’Afrique subsaharienne, dans certains pays en développement d’Asie du Sud-Est, l’Amérique Latine. L’ulcère de Buruli sévit surtout dans les régions tropicales d’Afrique subsaharienne (Ouganda). En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est le pays le plus touché suivi du Ghana, du Togo et de l’Afrique centrale ; et à un degré moindre, le Cameroun, le Congo. En Amérique Latine, le Chili est le plus touché. Il y a aussi des cas en Australie. C’est une maladie dite endogène car son germe est semblable à celui qui donne la tuberculose.
Pouvez-vous faire le point sur sa prévalence en Côte d’Ivoire, aujourd’hui ?
Je ne saurai vous donner exactement le nombre de cas. Seuls les responsables du Programme national de lutte contre l’ulcère de Buruli peuvent le faire. En tant qu’organisation non gouvernementale, nous venons en appui à ce Programme qui est une structure étatique. Nous traitons des cas. A l’intérieur du pays, des Ong de sœurs catholiques ont installé des structures médicales sociales qui prennent en charge les cas que nous avons détectés. Il faut noter que lorsque le Programme était piloté par des spécialistes au niveau du centre universitaire, le nombre de nouveaux cas était de 2000 par an. Aujourd’hui, nous enregistrons un peu moins. Les statistiques de 2002 donnaient environ 1700 cas, chaque année. A l’heure actuelle, nous ne disposons pas de statistiques.