« Ce n’est pas le gouvernement qui paie mon carburant. Je prends le nombre de passagers que je veux. Vieux père (monsieur), si tu ne veux pas t’assoir auprès des gens, descends ». Tels sont les propos d’un apprenti de "gbaka" interpellé par un passager sur le non-respect des consignes du gouvernement. C'était ce mercredi 25 mars 2020, à Bingerville.

Poursuivant, l’apprenti qui répond au nom d’Abou, intime l’ordre au passager « bavard » de descendre de son véhicule. Ce, avec l'approbation du chauffeur qui défend son apprenti : « Mon petit a raison. Hier (ndlr : le mardi 24 mars), nous avons respecté ces consignes, est-ce que le Dioulachtè (propriétaire du véhicule) a diminué la recette que nous versons? Nous sommes rentrés à la maison sans rien en poche. Nous travaillons travaillons pourquoi ? »

Aucun passager n’a osé se plaindre pour ne pas subir le même traitement. « Chauffeur, pardon arrête de bavarder, conduis-nous, moi je suis en retard, il y a quelqu’un qui m’attend », s’est exclamé une dame assise juste derrière le chauffeur.

Le véhicule en question avait toutes ses 20 places occupées. Pourtant, selon les recommandations du Haut conseil, les sièges du milieu ne seront plus occupés durant cette période d'interdiction. C’est-à-dire faire occuper 14 places.

Malheureusement, la plupart des "gbaka" qui font la ligne Adjamé-Bingerville, ne respectent pas cette consigne, malgré la sensibilisation des éléments de la police municipale et des syndicalistes. C’est le constatation faite ce jour concernant une trentaine de véhicules. Où seulement une douzaine essaie de se conformer aux mesures.