Libération de Rokia Traoré : L'Association des comédiennes africaines de l'image salue la décision

Rokia Traoré est déterminée à obtenir la garde exclusive de sa fille. (DR)
Rokia Traoré est déterminée à obtenir la garde exclusive de sa fille. (DR)
Rokia Traoré est déterminée à obtenir la garde exclusive de sa fille. (DR)

Libération de Rokia Traoré : L'Association des comédiennes africaines de l'image salue la décision

Le 28/03/20 à 16:08
modifié 28/03/20 à 22:53
La justice française a ordonné, le 25 mars, la libération sous contrôle judiciaire de la chanteuse franco-malienne Rokia Traoré. Après avoir exprimé son soutien à la célèbre chanteuse, l'Association des comédiennes africaines de l'image (Acai) a publié, vendredi, un communiqué pour saluer cette « décision empreinte d’humanité de la justice française dans une affaire où les droits et la dignité d’une femme, d’une mère, n’ont pas été toujours privilégiés », peut-on lire dans le communiqué signé par Naky Sy Savané, présidente de l’Acai, qui a réaffirmé le soutien de son association à Rokia Traoré qui selon elle, fait face à une injustice.

« Car, nous pensons que sa fille vit depuis sa naissance au Mali entourée des soins vigilants de Rokia et de sa famille. Et que si le père obtenait la garde de l’enfant, l'intégrité physique de la petite fille pourrait ne pas être garantie ».

C’est pourquoi, l’Acai félicite toutes les comédiennes africaines de l'image, les organisations de droits de l’Homme, la Société civile, les Ong, et les féministes du monde entier pour leur extraordinaire mobilisation. En outre, Naky Sy Savané a rappelé que rien n’est encore gagné dans cette lutte pour la restauration de la dignité et des droits de Rokia Traoré. Et d’inviter « les féministes du monde entier, les organismes des droits de l’Homme, la société civile et toutes les Ong à rester mobilisés pour que l’artiste internationale sorte libre de la prison française. Qu’elle ne soit pas remise en tant qu’accusée et captive à la justice belge. Mais, qu’elle puisse accepter librement de se rendre à son procès », a conclu la présidente de l’Acai.

Pour rappel, une cour d'appel de Paris, doit statuer ultérieurement sur la question de savoir si la chanteuse malienne, peut être extradée vers la Belgique, où elle a été condamnée à remettre sa fille de cinq ans à son ex-partenaire, un ressortissant belge. La France a indiqué avoir agi sur un mandat d'arrêt de la Belgique lorsqu'elle avait arrêté la chanteuse à son arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris le 10 mars dernier.

La chanteuse malienne était visée par un mandat d'arrêt européen émis par un juge d'instruction de Bruxelles, pour "enlèvement, séquestration et prise d'otage", qui découle du non-respect d'un jugement rendu fin 2019 exigeant à Rokia Traoré la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, de qui l'artiste est séparée. Elle persiste à ne pas vouloir rendre l’enfant à son ancien compagnon, le dramaturge belge Jan Goosens, arguant que celui-ci a fait subir des attouchements à leur petite fille. Depuis son arrestation, Rokia Traoré avait entamé une grève de la faim jusqu’à cette décision de justice.

La cour d'appel de Paris a approuvé la remise de Rokia Traoré à la justice belge mais elle a décidé de la placer d'ici là, sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions de l'avocat général. La chanteuse malienne a donc été libérée sous contrôle judiciaire. Elle est libre de ses mouvements.

Domiciliée à Paris, elle ne pourra pas quitter le territoire français jusqu’à la fin de la procédure engagée par son avocat Kenneth Feliho. Celui-ci après avoir obtenu cette liberté conditionnelle en évoquant l’état de santé de sa cliente, a décidé de se pourvoir en cassation afin que Rokia Traoré puisse se rendre libre à l’audience qui l’attend à Bruxelles.

SERGES N’GUESSANT


Le 28/03/20 à 16:08
modifié 28/03/20 à 22:53