Coronavirus : Il y aura d'autres décès

Selon le Professeur Paul Serge Eholié, la Côte d’Ivoire ne permettra jamais, qu’un vaccin ou un test, se fasse sur les patients du Covid-19. (DR)
Selon le Professeur Paul Serge Eholié, la Côte d’Ivoire ne permettra jamais, qu’un vaccin ou un test, se fasse sur les patients du Covid-19. (DR)
Selon le Professeur Paul Serge Eholié, la Côte d’Ivoire ne permettra jamais, qu’un vaccin ou un test, se fasse sur les patients du Covid-19. (DR)

Coronavirus : Il y aura d'autres décès

Le 05/04/20 à 17:25
modifié 05/04/20 à 22:22
Invité du journal de 13h de ce dimanche 5 avril, le Professeur Paul Serge Eholié, chef de service des maladies infectieuses et tropicales du Chu de Treichville, a insisté sur ce point.
Invité par la RTI 1 sur le plateau de 13h, le Professeur Paul Serge Eholié, chef de service des maladies infectieuses et tropicales du Chu de Treichville, s'est voulu plutôt franc et sincère. "La maladie est là. Elle est prise en charge. Mais il y aura certainement des morts encore. Il faut qu’on soit clair là-dessus. On en aura d’autres", a-t-il prévenu.

Toutefois, a-t-il rassuré, la Côte d'Ivoire mettra tout en oeuvre pour limiter les dégâts. A la question de savoir pourquoi les malades et la patients déjà guéris du Covid-19 ne sont pas présentés à la télévision, il a répondu ceci : "En Europe, ce sont les malades eux-mêmes qui viennent se faire voir. Ici, nos malades ne veulent pas le faire, pour une raison toute simple. On a transformé les patients atteints de Covid en coupables plutôt qu’en victimes. On les a stigmatisés et on en a fait une maladie honteuse. Sinon, actuellement, beaucoup de patients viennent d’eux-mêmes, vers nous, pour se faire dépister. Il y a même un afflux de patients", a-t-il souligné. Ajoutant que c'est après deux tests négatifs, espacés de 48h, qu’on peut déclarer un patient guéri.

A propos des médicaments utilisés pour le traitement du Covid-19, il a indiqué que la Côte d'Ivoire n'a pas encore eu recours à la chloroquine. "Car au jour d’aujourd’hui, on est encore dans de l’empirisme. On ne prendra pas de risque à proposer un traitement à quelqu’un qui est bien portant, et qui, sans traitement peux même guérir. On ne va pas faire des essais avec des molécules que nous ne connaissons pas".

Concernant le vaccin BCG, qui selon des rumeurs devrait être essayé en Afrique, le chef de service des maladies infectieuses et tropicales du Chu de Treichville a été catégorique : "D’abord la Côte d’Ivoire n’a pas été partie prenante de cet essai vaccinal. Nous, en tant que chercheurs, n’avons pas été associés. Ce vaccin BCG qui est destiné aux soignants d’abord, pour protéger les soignants, est validé pour la France. Ils vont le faire pour les soignants français. Donc ce n’était pas destiné qu’à l’Afrique. Ici en Côte d’Ivoire, on ne permettra jamais, qu’un vaccin, ou un test, se fasse sur les patients. Soyez rassurés".


Le 05/04/20 à 17:25
modifié 05/04/20 à 22:22