Réflexion d’un confiné/Covid 19, Médiacratie et Communication : Il est temps de se ressaisir !

Rémi Coulibaly, Journaliste, communicant, consultant en Sciences sociales (DR)
Rémi Coulibaly, Journaliste, communicant, consultant en Sciences sociales (DR)
Rémi Coulibaly, Journaliste, communicant, consultant en Sciences sociales (DR)

Réflexion d’un confiné/Covid 19, Médiacratie et Communication : Il est temps de se ressaisir !

« Le verbe est créateur, il maintient l’homme dans sa nature propre. Dès que l’homme change de verbe, il change de moule, de nature et se mue dans un autre moule qui fait qu’il devient une espèce qui n’est plus l’homme ». Cette pensée du Sage Ahmadou Hampâté Ba, m’est revenue à l’esprit dans mes méditations d’un confiné, à temps partiel et en télétravail, sous couvre-feu, pour cause de pandémie à Coronavirus/Covid 19. Et j’ai donc décidé de demeurer dans mon moule, en usant du verbe créateur et communiquer. Aux communicants.

Communicants du monde entier, en sommes-nous arrivés à nos limites ? Quid de l’anticipation ? Qu’en est-il de la prospective dans notre domaine ? Quelle est la portée de nos stratégies en période de crise ? Sommes-nous vraiment à l’écoute de notre société ? Laquelle, du reste muée en village planétaire depuis le début de ce siècle, et qui a coïncidé, à la fin du siècle précédent, avec la fin de la dualité permanente, Est Vs Ouest, Nord Vs Sud ? Et qui a, tout aussi, vu la disparition de cette notion-outil et non-opérante de Tiers-monde ?

Liant ainsi, à maints égards, le destin de l’humanité à l’instantanéité de l’information avec la révolution cybernétique ! Internet, cet outil mis à notre disposition ne devrait pas nous asservir au point de perdre le Nord.

Communicants, journalistes, publicistes, marqueteurs, face à cette crise du Covid 19, en mêlant nos savoirs pratiques et théoriques, à l’aune des médias sociaux, la problématique à élucider est de savoir quelles sont les effets de nos stratégies en cette période de crise...mondiale

Le pragmatisme devrait-il l’emporter sur les postulats académiques ? Il y a plus de 20 ans, l’un des éminents éditorialistes francophone s’interrogeait en interrogeant : « Les incessants progrès de la chirurgie, de la médecine et de la pharmacie sont angoissants : de quoi mourra-t-on dans vingt ans ? ». Dixit Philippe Bouvard in « Journal de Bouvard » (édition 1997).

Dans le même élan, une décennie avant lui, un autre éminent journaliste français, François-Henri De Virieu, dans une édition de sa célèbre émission, « L’Heure de vérité », prévenait que nous entrions dans l’ère de la « Médiacratie ». La médiacratie désignant un régime politique ou une organisation sociale dont le mode d'organisation et le mode de fonctionnement seraient censés être placés, de fait, sous l'empire des médias. N’est-ce pas le cas, corrélativement à la situation actuelle ?

Il est donc temps, grand temps, de revoir nos copies et nous replacer au cœur de la riposte contre le Covid 19 ! Et ne pas subir les effets pervers des thèses complotistes et/ou populistes, clientélistes et/ou partisanes, mais, a contrario, en donnant la voie à suivre.

Ne faisons pas de la communication en cette période de crise comme de la chirurgie esthétique. Car, quand ça se voit c’est que c’est raté ! Il n’est pas tard, pas du tout.

Dans cette offensive contre la pandémie, barrons aussi la route aux nombreux « experts » qui pensent faire notre travail d’information et de communication à notre place ! Renouons la confiance avec le public, le peuple ! Ce n’est pas un débat, c’est notre devoir, notre responsabilité !

Assumons nos faiblesses, faisons appel à d’autres intelligences pour calibrer nos messages en fonction de notre cible : tout le monde ! En ces temps qui tanguent, c’est nous qui devons mener à bon port la barque de la Com, les scientifiques et politiques font leur travail, donnons-leur de comprendre la portée heuristique et sociétale du nôtre. Sachons capter avec eux la bonne information, le bon axe de communication et la stratégie pour la diffuser se fera de façon évidente. La vérité n’a pas de contraire mais elle a un opposé : le mensonge. Ne mentons pas, ne nous mentons pas et la vérité, tel le bon sens, pour paraphraser Descartes, sera, du Monde, la chose la mieux partagée. Bien à vous.

Fraternellement et confraternellement.


  1. Rémi Coulibaly
Journaliste, communicant, consultant en Sciences sociales