Lutte contre le coronavirus : Quatre fonds spéciaux mis en place

Le conseil des ministres s’est tenu dans son nouveau format. Des ministres au Palais autour du Président et d’autres en visioconférence. 
(photo: présidence)
Le conseil des ministres s’est tenu dans son nouveau format. Des ministres au Palais autour du Président et d’autres en visioconférence. (photo: présidence)
Le conseil des ministres s’est tenu dans son nouveau format. Des ministres au Palais autour du Président et d’autres en visioconférence. (photo: présidence)

Lutte contre le coronavirus : Quatre fonds spéciaux mis en place

Le 15/04/20 à 19:58
modifié 15/04/20 à 23:25
Le Chef de l’État, Alassane Ouattara et le gouvernement se sont retrouvés, mercredi, au Palais présidentiel pour leur rencontre hebdomadaire. La guerre contre le Covid-19 était au centre des échanges de ce Conseil des ministres.
Dans le même format que le dernier Conseil des ministres, c’est-à-dire présence de quelques ministres au Palais présidentiel, le reste en visioconférence, le Chef de l’État, Alassane Ouattara, et les membres du gouvernement ont tenu le deuxième Conseil des ministres depuis l’intrusion de la maladie à coronavirus en Côte d’Ivoire.

Ce sujet était donc en bonne place sur la table du gouvernement. Dans son point-presse, le porte-parole de l’équipe gouvernementale, Sidi Touré, ministre de la Communication et des Médias, a annoncé que le gouvernement mettait en place quatre fonds spéciaux pour soutenir les populations.

Le premier est le fonds spécial de solidarité et de soutien d’urgence humanitaire, dénommé Fonds spécial de solidarité Covid-19. ‘’Conformément au plan national de riposte sanitaire à la pandémie du Covid-19, notamment dans son volet social et humanitaire, ce fonds est destiné à financer les actions de solidarité du gouvernement à l’égard des personnes rendues vulnérables par les effets de la pandémie du Covid-19 et leur famille, particulièrement les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Il prend également en compte les malades indigents, les familles des personnes indigentes décédées des suites de la maladie à coronavirus, les enfants et adolescents vulnérables des orphelinats, pouponnières et les enfants en situation de rue confinés du fait de cette pandémie’’, a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Ce fonds sera constitué par des dotations budgétaires, des dons de particuliers, de pays, d’institutions, d’entreprises. Il permettra d’assurer la sécurité alimentaire et psychosociale de la population par son approvisionnement en vivres et non vivres et un appui psychologique durant la pandémie.

Le deuxième fonds spécial est destiné aux grandes entreprises. Il s’agit du Fonds de soutien aux grandes entreprises (Fsge Covid-19).

Le troisième fonds concerne la prise en charge des petites et moyennes en entreprises. Il est dénommé Fonds de soutien aux petites et moyennes entreprises (Fspme Covid 19). Ces deux fonds, selon le porte-parole du gouvernement, sont dotés d’une enveloppe globale de 250 milliards de FCfa dont 150 milliards pour le Fspme Covid-19. L’État apporte ainsi un appui financier tant aux grandes entreprises qu’aux petites. Le gouvernement veut ainsi protéger l’outil de production et les emplois pour garantir l’équilibre de l’économie nationale.

Le quatrième fonds prend en compte le secteur informel. Un fonds dénommé Fonds d’appui aux acteurs du secteur informel. Avec une enveloppe de 100 milliards, l’État ne veut pas laisser sur le bas-côté l’ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent au regard ou à la régulation de l’État. Les acteurs du secteur informel seront identifiés. Ils pourront bénéficier de prêts. Avec ce fonds, l’État procédera au refinancement des institutions de crédit intervenant dans le cadre de la mise en œuvre des projets de financement. La gestion de l’ensemble de ces fonds fera l’objet d’un contrôle de l’inspection générale des finances et d’un cabinet international d’audit.

Autre mesure du gouvernement, c’est la suspension de certaines procédures dans le domaine de l’habitat. ‘’Le Conseil a adopté une ordonnance portant suspension des procédures d’expulsion des locataires et de révision à la hausse du loyer des baux d’habitation ainsi que son projet de loi de ratification.

Compte tenu de la situation exceptionnelle engendrée par le Covid-19 qui affecte fortement le portefeuille des ménages, cette ordonnance institue une dérogation provisoire au dispositif légal en matière de révision à la hausse de loyer et d’expulsion pour les baux à usage d’habitation. Elle interdit toute augmentation des loyers pendant la période allant du 1er avril 2020 au 31 juin 2020 et suspend, sur la même période, toute procédure d’expulsion de locataire’’, a fait savoir le porte-parole du gouvernement.

Le Conseil a également adopté, hier, un décret portant prorogation de l’état d’urgence. En raison du nombre croissant de personnes contaminées par la maladie, ce décret proroge l’état d’urgence déclaré le 23 mars sur l’ensemble du territoire national pour une nouvelle période allant du 15 avril au 30 avril, en vue de consolider le dispositif opérationnel de prévention et de prise en charge des malades.

Le Conseil a aussi entendu et adopté une communication relative à la prorogation de la fermeture des établissements scolaires et universitaires. Le gouvernement a décidé de proroger la fermeture des établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire, technique et supérieur, décidée le 16 mars, pour une nouvelle période allant du 17 avril au 17 mai en vue de contrer la propagation de la maladie.

Au cours de la rencontre d’hier, le Conseil a adopté un décret portant plafonnement des prix du gel hydro-alcoolique. Cette mesure, selon le ministre Sidi Touré, vise à lutter contre les pratiques spéculatives qui entraînent une augmentation abusive du coût de ces produits indispensables à l’observation des mesures barrières contre la pandémie du Covid-19.

A cet effet, a-t-il dit, ‘’ce décret fixe, pour une période de trois mois, des prix plafonds pour la commercialisation du gel hydroalcoolique destiné à l’hygiène corporelle, quelle que soit leur dénomination commerciale. Toutefois, les commerçants sont autorisés, conformément au principe de la libre concurrence, à pratiquer des prix en deçà des prix maxima fixés’’.


Le 15/04/20 à 19:58
modifié 15/04/20 à 23:25