Football : Ces championnats qui refusent de mourir du Covid-19
Malgré la propagation de la pandémie du coronavirus qui touche plus de 180 pays à travers la planète, il se trouve des pays qui n’ont pas encore jugé utile d’arrêter la pratique du sport collectif.
En Afrique, tous les championnats sont suspendus, sauf ceux du Burundi. Un pays où Pierre N’kurunziza, Président de la République, ancien professeur de sport, a érigé le football, son sport de cœur, en religion. En tout cas, pour les beaux yeux de l’ancien Chef de l’Etat, personne ne veut arrêter la pratique dans le pays. Même pas pour la pandémie qui fait ravage dans le monde.
Le dernier bastion du football africain« Après concertation et éclaircissements sanitaires et techniques du ministre de la Santé, l’assemblée générale a décidé que les championnats de première et deuxième divisions continuent à être joués tout en observant les mesures d’hygiène sur les stades et la distanciation », a annoncé le 5 avril dernier Thaddée Ndikumana, président de la Fédération de football et du Sénat burundais.
Alors qu’au même moment, il faisait état de la découverte de trois premiers cas avérés de coronavirus dans le pays. Le patron du football et du Sénat recommande plutôt la poursuite du championnat en mettant en place « des mesures de prévention comme le lavage des mains et la prise de température des spectateurs avant leur entrée dans les stades».
Quelques voix ont tenté d’expliquer le bien-fondé de suspendre le championnat comme presque tous les États du monde l’ont fait. Des présidents de club soutiennent qu’ils s’alignent sur la décision venue « d’en haut ». D’autres, selon l’Agence France Presse, disent avoir eu peur d’exprimer ce qu’ils pensaient. Surtout que le ton du président de la Fbf cité était plus que menaçant : « Tout club qui ne va pas jouer aura un forfait et subira d’autres sanctions ».
C’est un secret de polichinelle, le football, plus qu’un sport roi, est une religion au Burundi. On se souvient qu’il y a deux ans (en février 2018), au cours d’une partie de football, des joueurs de l’équipe de Kiremba avaient attaqué de front le Président Pierre Nkurunziza, alors qu’il avait la balle au pied. L’administrateur de la commune, Cyriaque Nkezabahizi et son adjoint chargé du sport avaient été écroués pour « complot contre le Chef de l’État ». Dans un tel contexte, personne n’ose priver le chef suprême des matchs nationaux dont il est passionné.
Pendant ce temps, l’Afrique, de plus en plus touchée par le coronavirus doit, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), « se préparer au pire ». Plus d’une quarantaine de pays du continent sont désormais contaminés par le virus, avec une forte augmentation ces derniers jours dans certains pays en particulier.
Les joueurs, eux, devront observer certaines précautions, comme l’interdiction des « salutations en se touchant les mains », l’interdiction des « groupements pour célébrer le marquage de but » ou encore la « prise de distance des arbitres lors des constats de fautes sur le terrain ». Mais comme si de rien n’était, la compétition tire allègrement vers sa fin le week-end prochain. Et ce, en dépit des menaces de propagation que font peser de tels rassemblements et de l’impossibilité de faire appliquer la distanciation sociale. Une ultime semaine qui devrait voir l’équipe Le Messager Ngozi, leader du championnat avec 55 points, être sacrée championne, devant Musongati (51 points).
Le Burundi n’est pas le seul sur la terre à laisser évoluer ses championnats de football.
Au Bélarus, pas de restrictions strictesCoincé entre la Lettonie au nord, l’Ukraine au sud, la Russie à l’est et la Pologne à l’ouest, le Bélarus est l’un des derniers États à ne pas imposer de restrictions strictes à sa population en dépit de la propagation du coronavirus à travers le monde. Il est donc logique que le pays qui compte 9,5 millions d’habitants maintienne son championnat de football.
« Nous faisons pleinement confiance à notre système de santé et il n’y a actuellement aucune raison de suspendre la ligue. La situation en Biélorussie n’est vraiment pas critique au point d’arrêter la compétition », a assuré Serguei Zhardetski, secrétaire général de la fédération biélorusse, expliquant que le football représentait « un moyen de se détendre dans le flux permanent d’informations anxiogènes sur l’épidémie ». Dans cette partie de l’Europe, les rencontres se déroulent le plus normalement du monde et les supporteurs assistent en toute quiétude aux manifestations sportives.
Alors que les derniers chiffres officiels font état de 4204 infections et 40 décès du Covid-19 dans le pays. Pourtant, face à cette propagation du coronavirus, la Fédération biélorusse a tout de même annoncé la suspension des championnats dans les catégories de jeunes.
Le football tadjik, malgré le Covid 19À l’instar du Bélarus, autre ancienne république soviétique qui a maintenu son championnat, le Tadjikistan, qui n’a pas encore déclaré un seul malade du Covid-19, a préféré maintenir sa saison de football. Contrairement au Bélarus, les matches sont disputés à huis clos, mais se terminent par des embrassades et des poignées de main entre les joueurs des deux équipes lors de la remise du trophée.
Ce pays d’Asie centrale est pourtant entouré de l’Afghanistan, de la Chine, du Kirghizistan et de l’Ouzbékistan. Mais tout cela est loin d’inquiéter le régime tadjik, qui compte bien faire profiter ses administrés des joies du football. Nicaragua, la dictature
du football.
Enfin dans un Nicaragua qui compte à ce jours 9 cas positifs et 1 décès, aucune mesure drastique n’a pour l’instant été prise pour contrer la propagation de l’épidémie. Dans ce pays, le baseball, sport roi et le football se jouent toujours à huis clos depuis un mois. Symbole de la déconnexion de l’ancien révolutionnaire et répressif, le championnat pinolero se poursuit. Et ce, malgré l’avertissement alarmant de l’Imperial College de Londres.
Dans cette publication, il est mentionné clairement que « sans mesure de confinement, 24 000 personnes mourront du coronavirus (sur une population de 6,4 millions d’habitants) » .
Le dernier bastion du football africain« Après concertation et éclaircissements sanitaires et techniques du ministre de la Santé, l’assemblée générale a décidé que les championnats de première et deuxième divisions continuent à être joués tout en observant les mesures d’hygiène sur les stades et la distanciation », a annoncé le 5 avril dernier Thaddée Ndikumana, président de la Fédération de football et du Sénat burundais.
Alors qu’au même moment, il faisait état de la découverte de trois premiers cas avérés de coronavirus dans le pays. Le patron du football et du Sénat recommande plutôt la poursuite du championnat en mettant en place « des mesures de prévention comme le lavage des mains et la prise de température des spectateurs avant leur entrée dans les stades».
Quelques voix ont tenté d’expliquer le bien-fondé de suspendre le championnat comme presque tous les États du monde l’ont fait. Des présidents de club soutiennent qu’ils s’alignent sur la décision venue « d’en haut ». D’autres, selon l’Agence France Presse, disent avoir eu peur d’exprimer ce qu’ils pensaient. Surtout que le ton du président de la Fbf cité était plus que menaçant : « Tout club qui ne va pas jouer aura un forfait et subira d’autres sanctions ».
C’est un secret de polichinelle, le football, plus qu’un sport roi, est une religion au Burundi. On se souvient qu’il y a deux ans (en février 2018), au cours d’une partie de football, des joueurs de l’équipe de Kiremba avaient attaqué de front le Président Pierre Nkurunziza, alors qu’il avait la balle au pied. L’administrateur de la commune, Cyriaque Nkezabahizi et son adjoint chargé du sport avaient été écroués pour « complot contre le Chef de l’État ». Dans un tel contexte, personne n’ose priver le chef suprême des matchs nationaux dont il est passionné.
Pendant ce temps, l’Afrique, de plus en plus touchée par le coronavirus doit, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), « se préparer au pire ». Plus d’une quarantaine de pays du continent sont désormais contaminés par le virus, avec une forte augmentation ces derniers jours dans certains pays en particulier.
Les joueurs, eux, devront observer certaines précautions, comme l’interdiction des « salutations en se touchant les mains », l’interdiction des « groupements pour célébrer le marquage de but » ou encore la « prise de distance des arbitres lors des constats de fautes sur le terrain ». Mais comme si de rien n’était, la compétition tire allègrement vers sa fin le week-end prochain. Et ce, en dépit des menaces de propagation que font peser de tels rassemblements et de l’impossibilité de faire appliquer la distanciation sociale. Une ultime semaine qui devrait voir l’équipe Le Messager Ngozi, leader du championnat avec 55 points, être sacrée championne, devant Musongati (51 points).
Le Burundi n’est pas le seul sur la terre à laisser évoluer ses championnats de football.
Au Bélarus, pas de restrictions strictesCoincé entre la Lettonie au nord, l’Ukraine au sud, la Russie à l’est et la Pologne à l’ouest, le Bélarus est l’un des derniers États à ne pas imposer de restrictions strictes à sa population en dépit de la propagation du coronavirus à travers le monde. Il est donc logique que le pays qui compte 9,5 millions d’habitants maintienne son championnat de football.
« Nous faisons pleinement confiance à notre système de santé et il n’y a actuellement aucune raison de suspendre la ligue. La situation en Biélorussie n’est vraiment pas critique au point d’arrêter la compétition », a assuré Serguei Zhardetski, secrétaire général de la fédération biélorusse, expliquant que le football représentait « un moyen de se détendre dans le flux permanent d’informations anxiogènes sur l’épidémie ». Dans cette partie de l’Europe, les rencontres se déroulent le plus normalement du monde et les supporteurs assistent en toute quiétude aux manifestations sportives.
Alors que les derniers chiffres officiels font état de 4204 infections et 40 décès du Covid-19 dans le pays. Pourtant, face à cette propagation du coronavirus, la Fédération biélorusse a tout de même annoncé la suspension des championnats dans les catégories de jeunes.
Le football tadjik, malgré le Covid 19À l’instar du Bélarus, autre ancienne république soviétique qui a maintenu son championnat, le Tadjikistan, qui n’a pas encore déclaré un seul malade du Covid-19, a préféré maintenir sa saison de football. Contrairement au Bélarus, les matches sont disputés à huis clos, mais se terminent par des embrassades et des poignées de main entre les joueurs des deux équipes lors de la remise du trophée.
Ce pays d’Asie centrale est pourtant entouré de l’Afghanistan, de la Chine, du Kirghizistan et de l’Ouzbékistan. Mais tout cela est loin d’inquiéter le régime tadjik, qui compte bien faire profiter ses administrés des joies du football. Nicaragua, la dictature
du football.
Enfin dans un Nicaragua qui compte à ce jours 9 cas positifs et 1 décès, aucune mesure drastique n’a pour l’instant été prise pour contrer la propagation de l’épidémie. Dans ce pays, le baseball, sport roi et le football se jouent toujours à huis clos depuis un mois. Symbole de la déconnexion de l’ancien révolutionnaire et répressif, le championnat pinolero se poursuit. Et ce, malgré l’avertissement alarmant de l’Imperial College de Londres.
Dans cette publication, il est mentionné clairement que « sans mesure de confinement, 24 000 personnes mourront du coronavirus (sur une population de 6,4 millions d’habitants) » .