Covid-19 : Comment les acteurs de distribution de boisson vivent la crise sanitaire ?

Assalé Aney Lucas, directeur général de la Société de commercialisation de boissons (Socob). (Photo : Sébastien Kouassi)
Assalé Aney Lucas, directeur général de la Société de commercialisation de boissons (Socob). (Photo : Sébastien Kouassi)
Assalé Aney Lucas, directeur général de la Société de commercialisation de boissons (Socob). (Photo : Sébastien Kouassi)

Covid-19 : Comment les acteurs de distribution de boisson vivent la crise sanitaire ?

Le 17/04/20 à 19:59
modifié 17/04/20 à 20:09
Les opérateurs économiques du domaine de distribution de la boisson vivent une mauvaise passe depuis l’apparition du Covid-19 en Côte d’Ivoire.

Ce 17 avril, au cours d’une rencontre avec la presse, à la Rivieria 3 (Cocody), Assalé Aney Lucas, directeur général de la Société de commercialisation de boissons (Socob), visiblement abattu, a insisté sur l’impact du coronavirus sur leur secteur. « Depuis quelque temps, les maquis point de vente sont fermés. Notre activité, la vente des boissons, est au ralenti. Nous vivons cette triste réalité due au Covid-19 qui impacte gravement notre existence. Nous avions commencé une année excellente, avec des prévisions très optimistes, mais hélas, la crise du Covid-19 est venue nous menacer dans notre existence. Car depuis lors, nous vendons à perte », a-t-il déploré.

Précisant que la pandémie du Covid-19 qui a empêché la célébration de la fête des Pâques a véritablement bouleversé les prévisions et le chiffre d’affaires des acteurs exerçant de ce secteur. « Les mois de mars et d’avril nous permettent d’équilibrer nos comptes ; mais si vous ratez ces périodes de fêtes, vos années sont perturbées. C’est un moment très important d’autant que nous en profitons pour faire de bonnes affaires », a-t-il révélé.

Il a saisi cette occasion pour féliciter les autorités pour les mesures annoncées le 31 mars 2020, en vue de soutenir à hauteur de 100 milliards de FCfa les Pme frappées de plein fouet par la crise sanitaire du coronavirus. « Le gouvernement fait beaucoup. Nous saisissons cette opportunité pour le remercier d’avoir pensé à nous. Je me félicite de ces bonnes mesures », a-t-il laissé entendre.

Toutefois, il s’est préoccupé de la clé de répartition de ce financement car, à l’en croire, toutes les Pme ne sont pas impactées de la même manière par le Covid-19. « Nous travaillons avec des gens qui sont dans l’informel ; ce secteur nécessite de gros investissements. Nous livrons nos boissons à crédit et avons beaucoup d’argent dehors. Comment l’Etat va-t-il prendre en compte toute cette perte ? », s’est-il interrogé.

Assalé Aney Lucas a profité de l’occasion pour inviter tous les acteurs du secteur à parler d’une seule voix, de faire des propositions aux autorités afin de traverser cette mauvaise passe sans trop de casse.

Pour Fredy Ago, opérateur économique dans ce secteur et par ailleurs propriétaire d’un maquis, l’activité broie du noir. C’est pourquoi il a également salué les mesures du gouvernement. « C’est la bienvenue. Nous attendons leur application avec impatience pour nous relancer et faire face aux charges de nos employés qui sont au chômage technique, leur venir en aide. Notre chiffre d’affaires a chuté, rien ne marche, les maquis sont fermés, nous broyons du noir », a-t-il dit tout dépité.

Le 17/04/20 à 19:59
modifié 17/04/20 à 20:09