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Comédie musicale: Dans l’antre de Sotheca...
En effet, loin du bruit de la grand’ville, Hyppolitte Anoh et son groupe travaillent. Ils sont en pleine répétition pour un spectacle. Ils prévoient une fresque pour Fraternité Matin, lors de son dîner-gala, dans le cadre de ses 55 ans d’existence.
« Ce jour-là, il faut qu’on montre que Fraternité Matin demeure, depuis la nuit des temps, le journal de toutes les générations... ». Ces propos sont de Hyppolite Anoh, lead vocal du groupe artistique Sotheca.
En fait, avant d’en arriver à la fresque, sous la conduite de Arnaud Kouakou, jeune chorégraphe, les pensionnaires du village se donnent une bonne heure de mise en forme, sous le préau. Les tam-tams crépitent, encouragent et commandent les différents mouvements du groupe sur la scène. « Nous exécutons des mouvements de gymnastique, des échauffements, des étirements, mais aussi des mouvements qui font partie de la danse », dit Arnaud Kouakou.
Une petite pause s’impose à eux, avant les ateliers. Ici, les danseurs composent deux groupes, échangent entre eux, pendant une heure sur ce qu’il y a à faire ou à corriger. Puis suivent les ballets sous la conduite du chef du village Anoh. Là, tous les rythmes ivoiriens sont passés en revue, tels que le Boloye (du nord), le Goly (du centre), le masque Gla de l’Ouest et le Grolo, danse de réjouissance du Sud-Est. La nouvelle tendance, avec le zouglou, le coupé-décalé, est un autre tableau dans la fresque qu’Anoh et son groupe sont en train de monter et qui prend fin par la prestation du Zaouli, que le Père fondateur Félix Houphouët-Boigny a aimé de son vivant.
N’entre pas qui
veut à Sotheca !Dans le groupe Solidarité théâtre club d’Abidjan, on ne fait pas que danser. Le chef et ses notables sont très stricts sur les conditions d’admission dans le groupe. « Ici, on forme, on éduque et on permet à la jeunesse de se ressourcer en vue de préserver nos valeurs traditionnelles qui sont en train de disparaître », explique Anoh. « Ici, nos apprenants sont soumis à des règles, on éduque à la manière du village. On ne veut pas de percing, de tatouage sur le corps, de dreadlocks, de tenues vestimentaires extravagantes... », ajoute Mambo Yapi Claude.
Actuellement, Hyppolyte Anoh et ses notables encadrent 40 danseurs dont la majorité est logée au sein du village, à la charge du chef. « Ce n’est pas facile, surtout quand il n’y a pas de subventions. La prise en charge des apprenants est lourde à supporter. Le groupe ne vit que par des contrats de prestation qui ne courent pas les rues ces temps-ci. Il faut que les dirigeants soutiennent celui qui fait de la promotion et la préservation de nos valeurs ses priorités », plaide Kabala Show, un chorégraphe, pur produit de Sotheca et qui revient lui apporter de temps en temps un coup de mains.
GERMAINE BONI
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#accroche
Le groupe artistique dirigé par Hippolyte Anoh prépare des surprises pour le dîner-gala de Fraternité Matin, prévu le 21 décembre.