
Me Abdoulaye Ben Méité (au centre) a justifié la position de l’État devant la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. PHOTO : DR
Me Abdoulaye Ben Méité (au centre) a justifié la position de l’État devant la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. PHOTO : DR
Affaire Soro/ Décision de la Cadhp: Les avocats de l’État formels : ‘‘C’est un coup d’épée dans l’eau’’
Développant son idée, Me Abdoulaye Ben Meité a expliqué que Guillaume Soro fait l’objet d’un mandat d’arrêt introduit par un juge d’instruction qui a d’ailleurs été dessaisi de l’affaire au profit du tribunal correctionnel d’Abidjan. C’est cette juridiction, à l’en croire, qui jugera, le 28 avril, ce dernier pour recel de détournement de biens publics. « Toute chose sur laquelle l’ordonnance entreprise par la Cour africaine reste évidemment sans aucune incidence », a-t-il clarifié.
Parlant des 18 autres personnes concernées dans cette affaire, Me Abdoulaye Ben Meité a soutenu que chacune d’elle fait l’objet de poursuites individuelles. La Cour pouvait-elle valablement rendre à leur égard une décision collective ? s’est-il interrogé. Mieux, pour lui, par quel mécanisme peut-on surseoir à « l’exécution d’un mandat de dépôt déjà exécuté, étant entendu que le mandat de dépôt est l’ordre donné au régisseur d’une maison d’arrêt donnée de recevoir et de détenir une personne jusqu’à ce qu’il soit autrement ordonné par l’auteur de cet ordre ? ».
Il a indiqué que ses pairs et lui s’interrogent sur les motivations de cette décision rendue par la Cour africaine.
Son collègue, Patrice Gueu, a tenu à préciser que cette décision n’est d’ailleurs que provisoire. Par conséquent, aucune injonction n’est faite à l’État de l’exécuter immédiatement. Des journalistes présents se sont interrogés sur l’attitude des avocats de l’État qui ont salué récemment une décision de la Cadhp concernant la Cei et qui aujourd’hui conteste celle relative à Guillaume Soro et ses proches. Pour Me Meité, l’institution en charge d’organiser les élections était déjà installée et avait même commencé à travailler. « Par conséquent, la Cour ne pouvait que trancher en faveur de notre client qu’est l’État », a-t-il justifié.
Me Koné Mamadou et Me Samassy Mamadou étaient les deux autres avocats de l’État présents à la conférence de presse.