Disparition de Jean-Baptiste Béhi : L'hommage du président de la Fic

Allah Kouamé Président de la Fédération ivoirienne de cyclisme. (DR)
Allah Kouamé Président de la Fédération ivoirienne de cyclisme. (DR)
Allah Kouamé Président de la Fédération ivoirienne de cyclisme. (DR)

Disparition de Jean-Baptiste Béhi : L'hommage du président de la Fic

Le 28/04/20 à 17:30
modifié 28/04/20 à 20:39
« J’ai rencontré Jean-Baptiste Béhi entre 1995 et 1996 au cours d’une compétition de cyclisme organisée par Feu Roger Tra Bi et Botti Hervé. Cette compétition se déroulait en 2 étapes. La 1ère était un circuit fermé Divo-Divo et la 2e était une course en ligne entre Divo et Oumé. C’était le grand prix SDV. La société dans laquelle je travaillais à l’époque était le sponsor leader de cette compétition et c’est donc en tant que représentant du sponsor que j’étais présent sur la course. A cette période, la Fédération ivoirienne de cyclisme était dirigée par Feu le Colonel Oulé Gono; Eugène Kacou jouait le rôle de speaker.

Le jeune journaliste qu’était Jean-Baptiste Béhi en ce temps-là, était intrigué par le fait que la société dans la laquelle je travaillais avait accepté d’associer son nom à une compétition qui se déroulait hors d’Abidjan, à un endroit où il n’y avait pas de port, alors qu’il s’agit d’une société maritime. Nous avions longuement échangé sur les motivations de mon employeur et il a partagé la vision de mes patrons. Séduit par sa façon de se comporter, nous avons discuté sur divers sujets durant les 3 (trois) jours que nous avions passés ensemble.

Jean-Baptiste Béhi a définitivement rangé sa plume, le samedi 25 avril 2020. (DR)
Jean-Baptiste Béhi a définitivement rangé sa plume, le samedi 25 avril 2020. (DR)



A la fin de la compétition, je me suis dit qu’en tant que représentant du sponsor leader il fallait faire un geste pour les journalistes. Tout naturellement, c’est à Jean-Baptiste Béhi que je me suis adressé pour lui parler de mon projet. Il m’a dit que ce n’était pas une obligation, mais si cela ne me posait pas de problème, je pouvais faire le geste. Je lui ai donc remis la somme de cent mille francs (100.000 FCfa) pour la presse écrite. Personne n’a été témoin de notre discussion et de la remise de cette somme d’argent.

Ce qui va se passer après cet entretien est l’élément qui va sceller à jamais mon estime pour Jean-Baptiste Béhi. Deux ou trois jours après notre retour à Abidjan en lisant Fraternité Matin, je vois que Jean-Baptiste Béhi fait le bilan de l’activité. Il a écrit que non seulement le sponsor a tenu sa parole vis-à-vis des organisateurs de la compétition, mais en plus il indique le montant de la somme reçue pour les journalistes.

Fraternité matin, l'entreprise où travaillait Jean-Baptiste Béhi. (DR)
Fraternité matin, l'entreprise où travaillait Jean-Baptiste Béhi. (DR)



Quand on sait que « les coupeurs de route » sont nombreux, cette transparence du jeune journaliste m’a séduit à jamais. Jusqu’à sa disparition, nous avons gardé des relations très amicales et courtoises. Il m’a toujours appelé grand frère et moi je l’appelais petit frère.

Quand je suis devenu président de la Fédération ivoirienne de cyclisme en 2012 après la démission d’Eugène Kacou pour convenance personnelle, il m’a exprimé sa joie de me voir accéder à ces fonctions. Lui aussi grâce à son travail, ses patrons l’avaient promu, de sorte qu’il n’avait plus le temps de suivre les courses cyclistes, ni même le Tour de Côte d’Ivoire. Mais chaque fois que j’ai eu besoin de ses services, il a toujours répondu favorablement.

A sa famille, je voudrais dire que ces mots ne remplaceront pas votre peine. Ils serviront juste à témoigner de ce que Jean-Baptiste Béhi était quelqu’un de bien. Que mon témoignage vous soutienne et apaise un peu votre chagrin.

ALLAH-KOUAME Yao

Président de la Fédération ivoirienne de cyclisme



Le 28/04/20 à 17:30
modifié 28/04/20 à 20:39