Covid-19/Fonds de soutien aux PME : Une opportunité pour structurer l’écosystème financier des PME
Pour la majorité des Pme, les fonds représentent une opportunité pour structurer l’écosystème financier des Petites et moyennes entreprises (PME). C’est la position de la Plateforme unique des PME exprimée par son porte-parole, Moussa Diomandé Elias Farakhan, que nous avons rencontré.
« Distribuer les fonds per capita, ne va permettre ni de conserver les emplois ni de maintenir l’outil de production », soutient-il. La plateforme a ainsi conçu un tableau dans lequel elle définit ce à quoi ces fonds devraient servir maintenant et après la pandémie du Covid-19.
Les fonds de soutien et de garantie doivent répondre aux difficultés majeures des Pme, accentuées par la pandémie du Covid-19. Selon M. Diomandé, ces difficultés sont, entre autre : l’accès aux marchés publics ou à la demande publique; l‘accès aux financements ; la fiscalité ; les délais de règlements des factures clients; l’outil d’exploitation ; la faiblesse du capital humain.
Pour la Plateforme, les fonds créés par le gouvernement doivent aider à atteindre trois objectifs à savoir maintenir les emplois, maintenir l’outil de production et relancer l’économie post-covid19. Chaque instrument des fonds appelle des réponses indexées à une ou plusieurs difficultés répertoriées pour mitiger l’impact sur les PME selon leur cycle d’exploitation, explique M. Diomandé. Par exemple, pour mitiger la difficulté de l’accès aux marchés, la Plateforme recommande dans le cadre du Fonds de garantie aux PME, des outils comme la caution solidaire, le crédit de fonds de roulement, la subvention cautionnée ou le prêt cautionné. S’agissant des financements sous fonds de garantie, les PME préconisent qu’ils prennent la forme de crédits de fonds de roulement, d’opérations de leasing, de crédits Covid-19, avec des taux bonifiés pour les membres de la plateforme des PME.
Placements conservatoires, crédits import-export
Pour ce qui est du Fonds de soutien aux PME, la plateforme ne veut pas de remises de fonds per capita, mais préconise plutôt comme financements, les placements conservatoires ou les placements financiers, les structures mutualistes, ou encore des crédits à l’import et à l’export, qui auraient, selon elle, davantage d’impact positif sur la poursuite de l’activité et le maintien de l’emploi. Pour contourner la difficulté de l’exploitation mise à mal par les effets de la pandémie et des mesures prises pour lutter contre sa propagation, il est recommandé la constitution d’une centrale d’achat, la mise en œuvre d’assurances pertes d’exploitation, des financements à long terme, des financements cautionnés, des prises de participation croisées, des recapitalisations ou des allocations de financement.
Les critères d’éligibilité, les procédures d’accès doivent être du ressort d’un comité de négociation Plateforme unique des Pme et Etat, plaide le porte-parole.
Pour que les PME survivent et soient aptes à rebondir après la crise, il faut maintenir l’activité autant que possible, en respectant les mesures barrières édictées par le gouvernement, poursuit le porte-parole : « Nous suggérons qu’on ouvre les restaurants, les hôtels, salles de cinémas en accompagnant ces réouvertures de mesures strictes à respecter pour éviter la propagation du virus. C’est la reprise de l’activité qui permettra à ces établissements de vivre car, pour nous, les mesures de l’Etat sont des aides, mais elles ne doivent pas se substituer au travail. Nous sommes d’accord pour les mesures barrières mais pas pour l’arrêt du business, d’autant plus que certains corps de métiers, comme les transports et autres, continuent de travailler ».
Il faut simplement déployer les mesures barrières dans les organisations et laisser du temps pour le faire, et les subventions, ou crédits d’impôts pourraient aider à réaliser ces nouveaux aménagements. « Si les marchés sont ouverts et tournent, nous ne comprenons pas pourquoi les autres secteurs de l’économie ne fonctionneraient pas. Nous devons être réalistes et lancer le débat », prône M. Diomandé Farakhan.
Dressant un premier bilan, la Plateforme estime qu’« à mi-parcours, l’on observe que les grandes entreprises, n’ont pas répondu à l’appel du gouvernement en anticipant le paiement des factures des Pme non échues, seul l’Etat essaye de faire quelque chose dans ce sens ».
Les banques, s’en désole-t-il, ne prennent aucuns risques, et les conditions d’accès aux financements n ‘ont pas changé, pareil pour les assurances.
« Au niveau des charges sociales, il aurait fallu simplement passer en pertes et profits les charges des Pme, d’autant plus que la plus-value réalisée par les organismes de sécurité sociale en regardant leurs états financiers, aurait pu couvrir ces charges sans les déséquilibrer. Cette façon de faire aurait eu du sens », fait-il encore remarquer.
« Pour les impôts non payés, le dégrèvement total est la piste qui a du sens ; cela n’aurait aucune incidence sur la trésorerie de l’Etat car l’argent conservé serait réinvesti dans les outils de production pour relancer la machine économique. Dans une situation pareille, la logique d’exigibilité doit laisser la place à la logique de trésorerie ».
Pragmatisme et prospective pour plus d’efficacité
La Plateforme des PME recommande que le pragmatisme et la prospective soient de mise, pour que les mesures arrêtées dans les cadre des plans de soutien face au Covid19 aient l’efficacité attendue sur les Pme et l ‘économie en général. Il faut profiter de la situation actuelle pour régler le problème des PME dans son ensemble, soutient-elle. « Dans une période d’incertitude, les aides économiques sont les bienvenues, mais elles ne sont pas la panacée. Elles doivent servir de leviers de compétitivité pour les PME Ivoiriennes. »
L’Etat ayant fait sa part en créant des mécanismes de soutien en faveur des PME et des grandes entreprises, il appartient au secteur privé de faire la sienne. « Il est grand temps pour le secteur privé ivoirien de passer à une autre étape avec des Pme en première ligne dans une stratégie cohérente et mesurables dans la performativité. Au niveau de la plateforme unique des Pme de Côte d’Ivoire, nous anticipons dans la réflexion, et dans l’action. Nous travaillons à prendre toute notre place dans l ‘environnement économique de notre pays », assure le porte-parole de cette instance.
La plateforme unique des PME de Côte d’Ivoire se veut toutefois optimiste : « Les crises, nous en aurons, mais nous devons construire les piliers de la résilience c’est-à-dire : une industrie innovante qui produit moins de déchets, un savoir-faire marketing et commercial de haut vol, une diplomatie pro-business avec des Ambassadeurs pro business rompus aux arcanes du business et commercialement agressifs, des outils financiers d’accompagnement import-export, et un capital humaine solide, le tout s’appuyant sur nos avantages intrinsèques. Nous avons bon espoir que la tendance va s’inverser et que les Pme unies très bientôt prendront toutes leurs places dans notre système économique ».
Valentin Mbougueng
Les fonds de soutien et de garantie doivent répondre aux difficultés majeures des Pme, accentuées par la pandémie du Covid-19. Selon M. Diomandé, ces difficultés sont, entre autre : l’accès aux marchés publics ou à la demande publique; l‘accès aux financements ; la fiscalité ; les délais de règlements des factures clients; l’outil d’exploitation ; la faiblesse du capital humain.
Pour la Plateforme, les fonds créés par le gouvernement doivent aider à atteindre trois objectifs à savoir maintenir les emplois, maintenir l’outil de production et relancer l’économie post-covid19. Chaque instrument des fonds appelle des réponses indexées à une ou plusieurs difficultés répertoriées pour mitiger l’impact sur les PME selon leur cycle d’exploitation, explique M. Diomandé. Par exemple, pour mitiger la difficulté de l’accès aux marchés, la Plateforme recommande dans le cadre du Fonds de garantie aux PME, des outils comme la caution solidaire, le crédit de fonds de roulement, la subvention cautionnée ou le prêt cautionné. S’agissant des financements sous fonds de garantie, les PME préconisent qu’ils prennent la forme de crédits de fonds de roulement, d’opérations de leasing, de crédits Covid-19, avec des taux bonifiés pour les membres de la plateforme des PME.
Placements conservatoires, crédits import-export
Pour ce qui est du Fonds de soutien aux PME, la plateforme ne veut pas de remises de fonds per capita, mais préconise plutôt comme financements, les placements conservatoires ou les placements financiers, les structures mutualistes, ou encore des crédits à l’import et à l’export, qui auraient, selon elle, davantage d’impact positif sur la poursuite de l’activité et le maintien de l’emploi. Pour contourner la difficulté de l’exploitation mise à mal par les effets de la pandémie et des mesures prises pour lutter contre sa propagation, il est recommandé la constitution d’une centrale d’achat, la mise en œuvre d’assurances pertes d’exploitation, des financements à long terme, des financements cautionnés, des prises de participation croisées, des recapitalisations ou des allocations de financement.
Les critères d’éligibilité, les procédures d’accès doivent être du ressort d’un comité de négociation Plateforme unique des Pme et Etat, plaide le porte-parole.
Pour que les PME survivent et soient aptes à rebondir après la crise, il faut maintenir l’activité autant que possible, en respectant les mesures barrières édictées par le gouvernement, poursuit le porte-parole : « Nous suggérons qu’on ouvre les restaurants, les hôtels, salles de cinémas en accompagnant ces réouvertures de mesures strictes à respecter pour éviter la propagation du virus. C’est la reprise de l’activité qui permettra à ces établissements de vivre car, pour nous, les mesures de l’Etat sont des aides, mais elles ne doivent pas se substituer au travail. Nous sommes d’accord pour les mesures barrières mais pas pour l’arrêt du business, d’autant plus que certains corps de métiers, comme les transports et autres, continuent de travailler ».
Il faut simplement déployer les mesures barrières dans les organisations et laisser du temps pour le faire, et les subventions, ou crédits d’impôts pourraient aider à réaliser ces nouveaux aménagements. « Si les marchés sont ouverts et tournent, nous ne comprenons pas pourquoi les autres secteurs de l’économie ne fonctionneraient pas. Nous devons être réalistes et lancer le débat », prône M. Diomandé Farakhan.
Dressant un premier bilan, la Plateforme estime qu’« à mi-parcours, l’on observe que les grandes entreprises, n’ont pas répondu à l’appel du gouvernement en anticipant le paiement des factures des Pme non échues, seul l’Etat essaye de faire quelque chose dans ce sens ».
Les banques, s’en désole-t-il, ne prennent aucuns risques, et les conditions d’accès aux financements n ‘ont pas changé, pareil pour les assurances.
« Au niveau des charges sociales, il aurait fallu simplement passer en pertes et profits les charges des Pme, d’autant plus que la plus-value réalisée par les organismes de sécurité sociale en regardant leurs états financiers, aurait pu couvrir ces charges sans les déséquilibrer. Cette façon de faire aurait eu du sens », fait-il encore remarquer.
« Pour les impôts non payés, le dégrèvement total est la piste qui a du sens ; cela n’aurait aucune incidence sur la trésorerie de l’Etat car l’argent conservé serait réinvesti dans les outils de production pour relancer la machine économique. Dans une situation pareille, la logique d’exigibilité doit laisser la place à la logique de trésorerie ».
Pragmatisme et prospective pour plus d’efficacité
La Plateforme des PME recommande que le pragmatisme et la prospective soient de mise, pour que les mesures arrêtées dans les cadre des plans de soutien face au Covid19 aient l’efficacité attendue sur les Pme et l ‘économie en général. Il faut profiter de la situation actuelle pour régler le problème des PME dans son ensemble, soutient-elle. « Dans une période d’incertitude, les aides économiques sont les bienvenues, mais elles ne sont pas la panacée. Elles doivent servir de leviers de compétitivité pour les PME Ivoiriennes. »
L’Etat ayant fait sa part en créant des mécanismes de soutien en faveur des PME et des grandes entreprises, il appartient au secteur privé de faire la sienne. « Il est grand temps pour le secteur privé ivoirien de passer à une autre étape avec des Pme en première ligne dans une stratégie cohérente et mesurables dans la performativité. Au niveau de la plateforme unique des Pme de Côte d’Ivoire, nous anticipons dans la réflexion, et dans l’action. Nous travaillons à prendre toute notre place dans l ‘environnement économique de notre pays », assure le porte-parole de cette instance.
La plateforme unique des PME de Côte d’Ivoire se veut toutefois optimiste : « Les crises, nous en aurons, mais nous devons construire les piliers de la résilience c’est-à-dire : une industrie innovante qui produit moins de déchets, un savoir-faire marketing et commercial de haut vol, une diplomatie pro-business avec des Ambassadeurs pro business rompus aux arcanes du business et commercialement agressifs, des outils financiers d’accompagnement import-export, et un capital humaine solide, le tout s’appuyant sur nos avantages intrinsèques. Nous avons bon espoir que la tendance va s’inverser et que les Pme unies très bientôt prendront toutes leurs places dans notre système économique ».
Valentin Mbougueng