Lutte contre le coronavirus: Tidjane Thiam se félicite de la mobilisation de l’Afrique face à cette pandémie
« Je suis impressionné par le niveau d’engagement des chefs d’Etat africains : Macky Sall, au Sénégal, Cyril Ramaphosa en Afrique du Sud, Uhuru Kenyatta au Kenya, Paul Kagame au Rwanda. Ils sont disponibles, nous faisons des vidéoconférences régulières. Pour une fois en Afrique, on a tout le monde dans ces réunions avec les Chefs d’État, mais aussi le secteur privé avec les hommes d’affaires. Il y a une mobilisation du continent qui rassure ».
Dans la même veine, il a déclaré que l’Afrique a réagi de façon très énergique face à cette crise. Et que ce qui serait dommage, c’est qu’une chose exogène, dans laquelle l’Afrique n’a aucune responsabilité, cause des dégâts économiques permanents.
A cet égard, il a précisé qu’en Afrique, la crise économique a commencé avant la crise sanitaire. « La nature des marchés fait que les mécanismes de transmission que sont les prix sont instantanés. Dès que la crise a commencé en Occident, les cours des matières premières, en particulier qui intéressent l’Afrique, se sont effondrés. Le tourisme s’est arrêté, de même que le transport aérien, affectant aussi les exportations qui sont vitales pour l’économie africaine », a-t-il expliqué.
A la question de savoir ce qu’il redoute le plus pour les économies du continent noir, Tidjane Thiam a soutenu que le Covid-19 est à la base de la baisse des recettes de l’Etat avec une démographie qui ne va pas s’arrêter. Pour lui, l’Etat est face à des recettes en chute libre et des dépenses en croissance. Et que, par conséquent, cet effet de ciseau est terrible. Il faut donc trouver un moyen de passer cet écueil.
Parlant de son mandat, Tidjane Thiam a informé : « La manière dont je définirai notre mandat, c’est de s’assurer que face à cette crise, des mesures soient prises de sorte qu’il n’y ait pas de dommages économiques permanents en Afrique et qu’elle puisse continuer à croître. Parce qu’il n’y a que la croissance qui, à la fin, nous permettra d’améliorer le sort des populations, de traiter les problèmes d’éducation et de santé que nous avons. Je me serais senti très mal, si j’avais refusé cet appel à l’aide, même si la mission est difficile ».