Olivier Koffi (Président du Rupaci) : « Suite à l’impact du Covid-19, l’accompagnement de Brassivoire traduit son engagement sociétal »

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Olivier Koffi (Président du Rupaci) : « Suite à l’impact du Covid-19, l’accompagnement de Brassivoire traduit son engagement sociétal »

Le 05/05/20 à 05:19
modifié 05/05/20 à 05:34
En Côte d’Ivoire, l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19 est perceptible sur l’économie nationale qui connait une baisse d’activité. De nombreux secteurs clés de l’économie sont touchés et particulièrement celui de la restauration et des débits de boisson. Réunis au sein de Restaurateurs unis professionnels associés de Côte d’Ivoire (Rupaci), les acteurs de ce secteur ont lancé une opération de solidarité qu’accompagne Brassivoire dans le cadre de la responsabilité sociétale. Dans cet entretien, le président du Rupaci, Olivier Koffi aborde l’impact du Covid-19 et la relance du secteur. Il lance par ailleurs un appel aux entreprise ivoiriennes à soutenir l’opération solidarité du Rupaci.
Quels sont ses missions et objectifs de votre structure, Restaurateurs unis professionnels associés de Côte d’Ivoire (Rupaci).
L’association RUPACI est née de la volonté des acteurs du secteur de la restauration et débits de boissons de Côte d’Ivoire, de répondre aux diverses problématiques posées par leur secteur d’affaire.
Elle a pour mission d’œuvrer à l’assainissement de l’environnement entrepreneurial, en vue de la promotion d’une restauration durable et prospère. Ses objectifs sont de : mobiliser les acteurs et opérateurs économiques du secteur de la restauration autour de sujets d’intérêts communs, mobiliser l’action solidaire de partenaires sociaux ou au développement en vue de la mise en œuvre de solutions diverses, favoriser l’essor économique et social des membres et acteurs cibles, œuvrer au renforcement de la capacité des acteurs, en vue de leur professionnalisation, défendre et protéger les droits et intérêts communs des membres et des acteurs solidaires à l’enjeu des buts de l’association, mettre à la disposition de l’Etat ou de tout organisme privé ou public, un cadre de référence, en vue de projets de partenariat de type public-privé. Et enfin contribuer au développement de l’hôtellerie, du tourisme et des loisirs en Côte d’Ivoire.

Quel est l’état des lieux des entreprises du secteur de la restauration et débits de boissons dans le contexte exceptionnel de la pandémie du Covid-19 ?

Dans un objectif de préservation de la santé publique, le gouvernement a dû prendre des mesures restrictives inhérentes à la gestion de la crise sanitaire du Covid-19.

Frappées par ces mesures s, les entreprises du secteur de la restauration et des débits de boissons en Côte d’Ivoire, paient à présent le lourd tribut.

La brusque cessation de leurs activités, due au caractère d’urgence de la mesure de fermeture prise par le Gouvernement depuis le 23 mars 2020, a été pour beaucoup un véritable coup de massue, suscitant de nombreuses situations d’avarie et d’endettement.

A Abidjan comme dans la plupart des grandes villes, le décor est planté...Toutes les enseignes gastronomiques sont sous éteignoir. Maquis, restaurants, Caves, Night Clubs ont tous fermé pour cause du Covid-19.

Si la situation difficile énoncée plus haut semble occasionner par moment quelques cas d’indisciplines relevées par le Conseil National de Sécurité, force est de constater que les mesures prises par le Gouvernement sont respectées dans leur grande majorité.

De tout ceci, il est convenable de redouter une reprise difficile des activités dans le secteur, vu que le manque de ressources des uns et des autres, les conduira à une consommation certaine du capital.

Quel impact en termes de perte de chiffre d’affaire et de chômage technique ?

Au plan commercial, c’est un désastre pour les entreprises du secteur, astreintes à une mesure systématique de fermeture de leurs établissements.

Toutefois, dans la pratique, nous pouvons observer de plus en plus une certaine modulation au niveau du segment restauration, où il est de plus en plus question de négocier l’alternative de la vente à emporter.

Nous pouvons ainsi observer la continuité de l’exploitation de certaines chaines hôtelières, dans le mode « vente à emporter », où pour les plus petits aux abords des rues, les commerçants de choucouya, d’attiéké poissons, de restaurant africains etc...

L’impact économique et social du Covid-19 est lourd de conséquence. La fermeture systématique des établissements a consacré une mise au chômage des personnes travaillant dans le secteur. Patrons et employés ont été soustraits de leur seule source de revenus.

Ils devront ainsi faire face seuls, durant toute cette période du Covid-19, aux charges familiales, auxquelles vient se greffer les charges liées au Covid-19 (kits de protection, provisions alimentaires). Ils devront sans avoir exercé la moindre activité rémunératrice, faire face dans trois mois à leurs factures d’électricité et d’eau, mais aussi aux différents loyers.

Comment est-ce que vous vous organisez face à cette situation ?

Face aux conséquences désastreuses du Covid-19, les acteurs de la restauration et débits de boissons s’organisent aussi bien à l’échelle individuelle que collective.

Au plan individuel, c’est encore l’hécatombe pour les débits de boissons. Ils sont contraints sans autres formes de procès, d’observer le strict respect de la mesure de fermeture.

Quant aux restaurateurs, l’on observe progressivement une tentative de faire adapter aux conditions de gestion liée à la pandémie, leur modèle de vente pour proposer désormais des mets à emporter.

Au plan collectif, les acteurs de la restauration, réunis au sein de leur faitière la RUPACI, font de la sensibilisation et des demandes d’aides, auprès de partenaires publics et privés, en vue de collecter leur solidarité.

A ce niveau, nous voulons particulièrement remercier la Société Brassivoire, qui en cette période difficile que traversent les maquis, bars et restaurants, a tenu à accompagner l’opération de solidarité organiser par la RUPACI, en faveur des acteurs de la restauration et débits de boissons de Côte d’Ivoire. C’est un acte citoyen, qui traduit la pleine mesure de leur engagement sociétal aux côtés des acteurs.

Comment appréciez-vous les mesures financières annoncées par le gouvernement pour soutenir le secteur privé ?

Le gouvernement ivoirien a pris des mesures de soutien aux Petites et moyennes entreprises (Pme) pour une enveloppe globale de 200 milliards FCFA, dont 100 milliards FCFApour les Pme et 100 milliards FCFA pour les entreprises du secteur informel".

Les mesures financières annoncées par le gouvernement en soutien au secteur privé sont à saluer. L’Etat, en tant que garant du bien-être des populations, agit ainsi convenablement pour apporter le souffle perdu, dû à la pandémie Covid-19.

L’utilité d’une telle mesure se justifie encore davantage pour le secteur du tourisme en général, mais en particulier pour les acteurs de la restauration et débits de boissons, qui pour les besoins de la santé publique, ont été sommés de cesser toute activité.

Ensemble, avec la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière de Côte d’Ivoire, nous avons engagés la collecte d’information au niveau du secteur afin de faire évaluer les pertes et le besoin en financement utile à la relance.

Dans le même ordre, à travers l’opération solidarité aux acteurs de la restauration et débits de boissons contre le corona virus, nous sollicitons le concours de partenaires privés, en vue du soulagement de notre corporation.

C’est pourquoi, nous ne cesserons de saluer la main tendue de la Société Brassivoire, qui nous soutien dans ce moment difficile.


Le 05/05/20 à 05:19
modifié 05/05/20 à 05:34