Livre/‘‘La mémoire du vin’’ : La vérité du vin, à travers sa mémoire
Il y a quelques années, des chrétiens décrétèrent que la Côte d’Ivoire était devenue la nouvelle patrie du Christ. Le Christ qui, rappelons-le, transforma l’eau en vin. Vin qui, soit dit en passant, a été adopté depuis très longtemps dans sa forme un peu brute par une certaine population du centre de notre pays. Mais depuis quelques années, le vin, surtout celui de grande qualité, est en train de conquérir une autre partie de notre population, plutôt bien éduquée, un peu bourgeoise ou y aspirant, et qui transcende toutes nos régions.
C’est à ces amateurs de bon vin que je voudrais recommander le livre du général Marc Paitier « La mémoire du vin, entre héritage et transmission » (éditions Mareuil). Écoutons l’auteur : « On ne déguste pas un vin de la même façon quand on connaît la mémoire historique dont il est porteur, le caractère du lieu dont il est issu et la personnalité de celui qui l’a fait...L’amateur véritable est précisément celui qui est le plus sensible à cet aspect. Il recherche dans le vin une forme d’évasion, ou plutôt d’élévation, comme le mélomane dans la musique ou le passionné de littérature dans la fréquentation des grands auteurs. »
Marc Paitier, ancien général de l’armée française, connaît bien la Côte d’Ivoire qui fut son dernier poste avant sa retraite en 2013. Et depuis lors, il vient régulièrement animer des conférences sur le vin à Abidjan, à la demande d’un grand passionné de vin, M. Karim Fakhry, dont la cave est l’une des plus réputée de notre pays. J’ai personnellement assisté à plusieurs conférences du général Marc Paitier qui, avouons-le, m’honore de son amitié, née de notre amour commun pour le vin et la littérature.
Le vin, Marc Paitier y est tombé tout petit comme Obélix dans la potion magique du druide Panoramix. Il a passé son enfance sur les bords de la Loire, dans l’aire du muscadet-coteaux-de-la-Loire dans la région de Nantes, et son adolescence à accompagner son père et ses oncles dans leurs visites de caves.
Mais la révélation, il l’eut, comme Saint Paul eut la sienne sur le chemin de Damas, lorsque, élève-officier à Saint-Cyr, il rencontra à l’automne 1978, un pommard Grands Epenos 1969 : « j’avais la gorge nouée, raconte-t-il, les yeux humides et le cœur qui battait la chamade. J’avais bien du mal à traduire ce que je ressentais avec des mots. Ce qui dominait, c’était un sentiment d’harmonie et de plénitude qui me rendait heureux. Je fus frappé par la complexité de ce vin à la fois charnel et spirituel. Il mêlait les parfums de fruits les plus subtils à ceux de la terre et de l’humus...Il ne s’agissait pas seulement d’une sensation physique, j’avais l’impression que ce vin me parlait, qu’il me transmettait un message, qu’il s’adressait à ce que je portais en moi de plus intime et de plus élevé... je compris que le vin était beaucoup plus qu’une simple boisson, qu’il était une forme d’expression faite pour émouvoir, au même titre que la peinture, la sculpture, la poésie ou la musique. Ce fut une révélation. Je n’aurais de cesse désormais de chercher à retrouver ce moment de grâce. J’avais tout à apprendre et je savais que mon apprentissage du vin serait la quête de toute une vie. »
Alors, tout en menant sa carrière de militaire, Marc Paitier a cherché à tout savoir sur le vin, à étoffer sa culture en fréquentant les vignerons et, plus tard, à transmettre ses connaissances en commençant par ses enfants.
Ce livre est le fruit de toutes ses recherches qui ont fait de lui un grand érudit du vin dont les conférences affichent toujours complet. L’histoire du vin que nous conte Marc Paitier dans sa « mémoire du vin » commence par un voyage dans le temps, depuis le Caucase où il serait né, jusqu’en France, pays considéré aujourd’hui comme sa première patrie, en passant par la Mésopotamie, l’Égypte ancienne, la Phénicie, la Grèce, Rome...
Puis l’auteur nous fait découvrir le lien entre le cépage, le terroir et les hommes qui font le vin. C’est la bonne alchimie entre ces trois éléments qui font ce que l’on appelle le grand vin, ce que résume Jacques Puisais, un œnologue président de l’Institut français du goût dans cette formule : « un vin juste doit avoir la gueule de l’endroit et de l’année où il est né et les tripes du bonhomme qui l’a fait. »
Au fil des pages, l’auteur nous enseigne comment se fabrique le vin, comment il s’apprécie, et ses associations avec certaines valeurs telles que l’amitié, l’amour, le sacré, ou ses relations avec la littérature, la musique, ou plutôt les musiques, car autant tous les vins ne se marient pas avec tous les plats, il y a différents types de vins pour chaque type de musique.
Le vin n’est pas que le compagnon de la fête. C’est toute une poésie que Marc Paitier a su rendre à travers ce livre passionnant qui vous aidera, soit à rester confiné chez vous avec du bon vin, soit à célébrer bientôt la fin de la pandémie qui endeuille le monde avec de bonnes bouteilles. Et vous apprécierez encore plus votre vin si vous en connaissez la mémoire
Marc Paitier, ancien général de l’armée française, connaît bien la Côte d’Ivoire qui fut son dernier poste avant sa retraite en 2013. Et depuis lors, il vient régulièrement animer des conférences sur le vin à Abidjan, à la demande d’un grand passionné de vin, M. Karim Fakhry, dont la cave est l’une des plus réputée de notre pays. J’ai personnellement assisté à plusieurs conférences du général Marc Paitier qui, avouons-le, m’honore de son amitié, née de notre amour commun pour le vin et la littérature.
Le vin, Marc Paitier y est tombé tout petit comme Obélix dans la potion magique du druide Panoramix. Il a passé son enfance sur les bords de la Loire, dans l’aire du muscadet-coteaux-de-la-Loire dans la région de Nantes, et son adolescence à accompagner son père et ses oncles dans leurs visites de caves.
Mais la révélation, il l’eut, comme Saint Paul eut la sienne sur le chemin de Damas, lorsque, élève-officier à Saint-Cyr, il rencontra à l’automne 1978, un pommard Grands Epenos 1969 : « j’avais la gorge nouée, raconte-t-il, les yeux humides et le cœur qui battait la chamade. J’avais bien du mal à traduire ce que je ressentais avec des mots. Ce qui dominait, c’était un sentiment d’harmonie et de plénitude qui me rendait heureux. Je fus frappé par la complexité de ce vin à la fois charnel et spirituel. Il mêlait les parfums de fruits les plus subtils à ceux de la terre et de l’humus...Il ne s’agissait pas seulement d’une sensation physique, j’avais l’impression que ce vin me parlait, qu’il me transmettait un message, qu’il s’adressait à ce que je portais en moi de plus intime et de plus élevé... je compris que le vin était beaucoup plus qu’une simple boisson, qu’il était une forme d’expression faite pour émouvoir, au même titre que la peinture, la sculpture, la poésie ou la musique. Ce fut une révélation. Je n’aurais de cesse désormais de chercher à retrouver ce moment de grâce. J’avais tout à apprendre et je savais que mon apprentissage du vin serait la quête de toute une vie. »
Alors, tout en menant sa carrière de militaire, Marc Paitier a cherché à tout savoir sur le vin, à étoffer sa culture en fréquentant les vignerons et, plus tard, à transmettre ses connaissances en commençant par ses enfants.
Ce livre est le fruit de toutes ses recherches qui ont fait de lui un grand érudit du vin dont les conférences affichent toujours complet. L’histoire du vin que nous conte Marc Paitier dans sa « mémoire du vin » commence par un voyage dans le temps, depuis le Caucase où il serait né, jusqu’en France, pays considéré aujourd’hui comme sa première patrie, en passant par la Mésopotamie, l’Égypte ancienne, la Phénicie, la Grèce, Rome...
Puis l’auteur nous fait découvrir le lien entre le cépage, le terroir et les hommes qui font le vin. C’est la bonne alchimie entre ces trois éléments qui font ce que l’on appelle le grand vin, ce que résume Jacques Puisais, un œnologue président de l’Institut français du goût dans cette formule : « un vin juste doit avoir la gueule de l’endroit et de l’année où il est né et les tripes du bonhomme qui l’a fait. »
Au fil des pages, l’auteur nous enseigne comment se fabrique le vin, comment il s’apprécie, et ses associations avec certaines valeurs telles que l’amitié, l’amour, le sacré, ou ses relations avec la littérature, la musique, ou plutôt les musiques, car autant tous les vins ne se marient pas avec tous les plats, il y a différents types de vins pour chaque type de musique.
Le vin n’est pas que le compagnon de la fête. C’est toute une poésie que Marc Paitier a su rendre à travers ce livre passionnant qui vous aidera, soit à rester confiné chez vous avec du bon vin, soit à célébrer bientôt la fin de la pandémie qui endeuille le monde avec de bonnes bouteilles. Et vous apprécierez encore plus votre vin si vous en connaissez la mémoire