Bingerville : Les maquis pris d'assaut après la levée de la restriction

Image de maquis ouvert à Bingerville (DR)
Image de maquis ouvert à Bingerville (DR)
Image de maquis ouvert à Bingerville (DR)

Bingerville : Les maquis pris d'assaut après la levée de la restriction

Le 17/05/20 à 11:14
modifié 17/05/20 à 13:27
Au regard de la mise en œuvre satisfaisante de la stratégie de riposte du gouvernement à la Covid-19, le Conseil national de sécurité (Cns) a décidé le jeudi 14 mai 2020, la réouverture des maquis et restaurants le 15 mai 2020, dans le Grand Abidjan.

Une nouvelle qui a réjoui plus d’un, surtout ces personnes qui vivent de ces activités. Toutefois, comme il est dit dans ce milieu, sans consommateurs il n’y a pas de maquis ni de restaurant, ces jeunes filles et garçons qui permettent à ces pme d’exister, ce vendredi 15 soir, ont envahi les maquis.

A Bingerville, d’un maquis à un autre, jeunes comme adultes dansaient autour des tables superbement garnies de boissons de toutes sortes et de toutes qualité (vin mousseux, valpierre, bière, sucreries)

Une randonnée dans la ville de 21h à 24h, nous a permis de voir et de savoir que les jeunes gens étaient vraiment fatigués de rester cloitrés entre les quatre murs de leur maison et surtout d’aller au lit à partir de 21h

Au maquis le procureur, les places assises étaient bouclées. Pourtant il n’était que 21h 17 mn. “Mon amie et moi sommes sortis pour nous épanouir. Nous étions étouffés depuis que cette histoire de covid-19 nous a envahis et qu’on ne pouvait plus sortir. Enfin la vie devient belle », lançait avec un visage joyeux, le jeune Mesmin Kadio assis côte à côte avec une séduisante fille qui à son tour va laisser entendre : « Coronavirus à les foutaises. Elle (maladie) voulait nous emprisonner. Mais elle a échoué, nous allons la vaincre ».

Sur ces 1m 85, la jeune belle Sonia, d’un teint claire de lune, toute seule débout dans une robe rose moulante qui laissait entrevoir sa belle forme de guitare, donnait envie à tout homme qui jetait un regard perdu vers elle, l’envie de l’inviter.

« Je suis venue m’égailler comme tout le monde. Après une longue période sans nous amuser, il est quand même bon de sortir et partager un petit temps avec des amis. Mes camarades arrivent », disait Sonia quand un jeune homme vient à sa table pour l’inviter à une danse.

« Merci, j’attends des amis. Ils ne vont pas tarder à arriver », a-t-elle répondu poliment à celui qui se fait appeler Romaric Ségnon. Pas convaincu de la réponse de Sonia, il insiste.

Il n’a pas fini de terminer sa phrase, qu’une voix grave derrière lui, lui demande. « Mon ami, y a-t-il un souci ? C’est ma meuf. »

« Frangin non juste que je voulais lui tenir compagnie le temps que tu viennes. Tu es un frère après tout. Dans cette période de coronavirus, notre seul ennemi c’est la maladie. Allez, je vous laisse », a dit gentiment Romaric avant de prendre congé de Sonia et de son ami.

Même scénario au maquis Sol béni situé au carrefour station de Bingerville. Là, il est 22h 33. Au son d’un titre endiablé (fan act2) de Serge Beynaud, tout le monde se trémousse. Chacun y va de ses pas de dance. D’autres tenant leur bouteille de boisson dans la main, faisant semblant de fredonner la chanson. Le tout dans une ambiance festive qui laisse penser à une fête particulière.

« C’est un rattrapage. Votre coronavirus nous a privés de nos soirées. Mon anniversaire devrait être célébrer depuis la fin du mois d’Avril. Tout ça à cause de Covid-19. Nous allons nous éclater jusqu’au petit matin. Merci au gouvernement qui nous libère nos sorties. Mais il reste les bars à rouvrir pour que la boucle soit bouclée », a lancé Sidonie Ahiwa, moulée dans une jupette qui laissait le vent caresser cette jambes.

Aux maquis Power et Aboli, scènes identiques. Danse, dragues et consommation d’alcool sans modération dans l’ignorance des mesures barrières contre la covid-19.

« Laisses-toi aller ma chérie. Ce soir, ce sont les retrouvailles après deux mois d’emprisonnement. Après ici nous irons voir du côté de la rivera 2. Nous terminerons notre soirée au rond-point de la 2. Ne crains rien. L’argent est là. Pendant les deux mois que nous ne sommes pas sortis. Les ont été gardés. Ce soir c’est la fête », dit Moses pour inviter sa compagne et ses amis à s’amuser comme il se doit.

A noter que cette nuit du vendredi 15 mai, les tenanciers et tenancières de maquis à Bingerville ont veillé. « Je suis très contente de cette réouverture, c'est vraie on ne pouvait pas vendre parce qu'il s'agissait de notre santé. Ce soir que c'est chose faite, nous remercions le bon Dieu, et les autorités. Nous allons enfin avoir de quoi à nourrir nos petites familles. C’était dur ces deux mois de chômage. Nous sommes prêtes à veiller », s’est réjoui Lobo Jeannette, tenancière de maquis.

Le 17/05/20 à 11:14
modifié 17/05/20 à 13:27