Décès du Pr Laurence Adonis Koffi: « Ses projets ne doivent pas mourir »

Pr Timité Marguerite-Pr pédiatrie (Dadie Véronique)
Pr Timité Marguerite-Pr pédiatrie (Dadie Véronique)
Pr Timité Marguerite-Pr pédiatrie (Dadie Véronique)

Décès du Pr Laurence Adonis Koffi: « Ses projets ne doivent pas mourir »

Le 26/05/20 à 21:00
modifié 26/05/20 à 17:17
Laurence Adonis épouse Koffi, professeur titulaire de pédiatrie, et directrice de l’unité de néphrologie pédiatrique du Chu de Yopougon, était son étudiante, son disciple et même sa « fille ». Plus qu’un vide, le décès accidentel de la jeune femme est une symphonie inachevée pour le maître Timité Adjoua Marguerite née Konan, pédiatre, professeur honoraire de l’Ufr des Sciences médicales d’Abidjan, qui plaide pour la réalisation de ses projets.
En effet, Laurence Adonis Koffi nourrissait l’espoir de mettre en place un institut multicentrique de prise en charge des maladies chroniques de l’enfant. Outre la néphrologie pédiatrique sa spécialité, il comprendrait le traitement de la drépanocytose, des maladies hématologiques, du diabète et bien d’autres pathologies de l’enfant. Le maître appelle les décideurs à matérialiser ses chantiers. « En sa mémoire, si les autorités peuvent faire aboutir ce projet, ce sera un grand hommage pour elle », souhaite-t-elle. Très avancée dans son projet, la défunte avait obtenu les assurances des spécialistes chargés de la lutte contre le diabète, à savoir le professeur Abodo et Dr Amos Ankotché de l’unité du Chu de Treichville. Elle avait noué également des contacts avec ceux de la lutte contre la tuberculose, le cancer, la drépanocytose, etc. Ceci, pour éviter que les mômes touchés par ce mal ne soient exposés à une catastrophe. En sa qualité d’ancienne présidente de la Société ivoirienne de pédiatrie ayant collaboré avec les grands maîtres de la discipline, Pr Timité attire le regard des autorités sur les pathologies pédiatriques, avec leurs corollaires de taux d’abandon élevés et les décès. C’est pourquoi, toujours dans la même logique, elle plaide pour la subvention de la dialyse de l’enfant. « Au niveau de l’hémodialyse, on a fait un tarif pour les adultes, pourquoi pas pour les enfants quand l’on sait que la priorité des gouvernants porte sur la mère et l’enfant ?». Pr Adonis Koffi était une professionnelle passionnée, selon son maître. Elle avait réussi à imprimer ses marques à la pédiatrie en Côte d’ivoire et au-delà des frontières ivoiriennes. Première néphropédiatre en Côte d’Ivoire spécialisée dans la prise en charge des maladies rénales de l’enfant, elle était l’initiatrice de la dialyse péritonéale de l’enfant en Côte d’Ivoire depuis janvier 2009 et initiatrice de la pratique de l’hémodialyse pédiatrique depuis mars 2016. Porte-parole des chefs de service du Chu de Yopougon, elle était sur le plan international, membre de l’Association francophone de pédiatrie, et également membre de l’Association internationale des néphropédiatres.


Encadré
Une interpellation aux parents dans l’éducation des enfants
Si tout décès relève avant tout de la loi divine, pour professeur Timité, celui de Laurence Adonis Koffi et sa famille, au vu du contexte, est une interpellation aux parents dans l’éducation des enfants, afin qu’ils soient plus regardants. « Il n’est pas normal que des enfants prennent les véhicules de leurs parents pour aller s’imbiber d’alcool et tuer des citoyens. Certains achètent des bouteilles de champagne, versent les contenus dans des seaux, y trempent les pieds et se font filmer ». En effet, les exemples d’adolescents ayant soustrait les véhicules de leurs parents à leur insu pour des virées nocturnes sont légion à Abidjan. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, des accidents graves se sont produits. Certains y ont laissé leur vie. Dans d’autres cas, ce sont les parents eux-mêmes qui, par laxisme, encouragent les dérives de leurs enfants, en leur permettant de conduire leurs engins, sans permis. Toujours est-il qu’ici la responsabilité des parents est engagée, selon Pr Timité. Qui, par ailleurs, plaint les auteurs de l’accident, parce que leur conscience sera chargée à jamais.


Le 26/05/20 à 21:00
modifié 26/05/20 à 17:17