Rigo Gervais : « Le football doit reprendre en Côte d’Ivoire »
Pensez-vous qu’arrêter le championnat pénaliserait des clubs comme l’ont indiqué certains dirigeants ?
Ce sera effectivement pénalisant parce qu’il y a des clubs qui sont encore mal positionnés et qui espéraient sortir de la zone rouge. On ne sait pour le moment quelle sera la formule pour déterminer le classement en cas d’arrêt définitif. Mais les grands perdants, ce sont les joueurs. Nous qui avons notre club en division régionale, nous rêvons de la montée en D3 pour bénéficier de la subvention l’année prochaine. Ceux qui militent pour qu’on arrête doivent savoir que cela n’arrange pas la majorité des acteurs.
Le titre de champion sera-t-il mérité pour une équipe comme le Racing en cas d’arrêt du championnat ?
Au football, il y a deux temps: les moments forts et les moments faibles. Ils ont mené le championnat à leur moment fort et le championnat a connu une cassure. Il faut avoir les ressources nécessaires pour terminer surtout que le travail est presque achevé. Quand je pense au Racing, je pense également au Stella qui est leader de sa poule en 2e division. Ces équipes doivent pouvoir préparer leurs athlètes pour la reprise et terminer le travail. Le Racing a des jeunes et une homogénéité. Il peut gagner le championnat et il le mériterait sur l’ensemble de la saison. On les voyait venir déjà l’année dernière. Cette saison, ils ont gagné en expérience et ont gardé l’ossature de leur équipe et renforcé les secteurs faibles. Ils ont le même encadrement, tout cela a créé une osmose. Même s’ils reprennent, ils pourront toujours tenir cette cadence parce qu’ils ont un groupe jeune et dynamique qui a envie de prouver. S’arrêter là enlèverait même un peu de charme à leur sacre, je pense. Il faut qu’ils acceptent de reprendre pour montrer à tout le monde qu’ils méritent leur titre.
Quel est votre avis sur la question des salaires des joueurs par rapport à cette période de crise ?
Il faut reconnaître que les joueurs vivent dans une certaine précarité. Le Smig n’est pas respecté dans beaucoup de clubs. Il y en a qui payent difficilement les salaires de leurs joueurs. Les joueurs vivent beaucoup de primes de matchs qui n’existent pas aujourd’hui parce qu’il n’y a plus de compétitions. Venir couper ce petit salaire qu’ils ont est très dur, alors que leurs dépenses fixes demeurent inchangées. Au lieu de refondre les salaires de moitié, j’aurais souhaité qu’ils perçoivent les ¾. En Europe, c’est possible de réduire les salaires de moitié parce qu’ils sont élevés.