Amani Yao (entraîneur) : « Je reviens dans l’élite pour jouer le titre »

Amani Yao César. (DR)
Amani Yao César. (DR)
Amani Yao César. (DR)

Amani Yao (entraîneur) : « Je reviens dans l’élite pour jouer le titre »

Le 13/06/20 à 20:54
modifié 13/06/20 à 22:37
Que devient coach Amani Yao après son départ du FC San Pedro ?

Comme tout le monde, nous sommes là, nous vivons avec le coronavirus. Je ne sais pas si la saison va se poursuivre ou s’arrêter. L’actualité, c’est également l’élection à la Fif. Mais dans tous les cas, au coup d’envoi de la prochaine saison, je serai dans un club.

Vous n’avez donc pas manqué de sollicitations depuis votre départ de San Pedro ?

J’ai reçu énormément de sollicitations d’ici et d’ailleurs. Je vais m’engager dans un club avec un vrai projet de construction pour repartir de plus belle. Je préfère débuter une saison où je m’occupe moi-même des recrutements. C’est encore plus facile. Ce qu’il faut retenir, c’est que je serai présent dans le championnat ivoirien.

Avez-vous déjà signé ou êtes-vous toujours en discussion ?

On a fait 90% du chemin, mais souffrez que je ne vous dévoile pas pour l’instant le nom du club. J’attends que l’élection à la Fif se termine avant de tout finaliser et commencer à travailler.

Un retour dans l’élite avec quel objectif ?

Partout où je passe en première division, c’est pour jouer le titre.

Ce sera donc dans un club très ambitieux, on se l’imagine ?

Quel que soit le club, c’est ce langage que je tiens : toujours le titre. Quand vous regardez le championnat ivoirien, le niveau des clubs est pratiquement le même. Prenez l’exemple d’un club comme le Racing qui se retrouve en tête du championnat après seulement deux ans dans l’élite. Le Wac avait un moment aussi bouleversé la hiérarchie. Je pense que tout le monde devait être capable de jouer le titre. Il ne faut pas avoir peur de le dire.

Avez-vous obtenu toutes les garanties avant de vous engager avec votre nouveau club ?

J’ai pris le temps de bien négocier, donc je sais où je mets les pieds. J’ai des garanties sûres sinon je ne serais pas allé. Mais rien n’est encore signé, les choses peuvent aussi évoluer.

Amani Yao a-t-il une revanche personnelle à prendre sur certains de ses détracteurs, en revenant en Ligue1 ?

Non pas du tout. Je pense avoir fait du chemin ici en Côte d’Ivoire, j’ai encore beaucoup à donner mais je n’ai rien à prouver à qui que ce soit. Mon ambition est de faire progresser l’équipe et les jeunes partout où je passe.

En tant que technicien, qu’est-ce qu’il faut à un club pour jouer le haut niveau ?

Tout entraîneur que vous êtes, vous n’êtes rien sans la qualité de votre effectif. Le premier combat est d’avoir des joueurs. Pour véhiculer votre projet de jeu, il faut des joueurs de qualité. Maintenant pour vous exprimer mieux dans le travail, il vous faut un club structuré avec un bon cadre d’entraînement. Malheureusement en Côte d’Ivoire, sur les 76 clubs qui vont bientôt élire le président de la Fif, il y en seulement que peut-être quatre qui sont structurés. La plupart fonctionne comme dans les années 1970. Le football a évolué et nous sommes honnêtement très en retard. Nous avons régressé. Pour que nous redevenions comme avant, il faut travailler mieux que ça. Le tout n’est pas de donner des subventions d’un milliard aux clubs, si ce n’est pas suivi de règlement ou d’un cahier de charges. La Caf l’a déjà imposé aux clubs. Si on ne va pas dans cette voie-là, on sera à la traîne. Des pays comme la Guinée ont une avance sur nous. De quatre places en coupe africaine nous sommes passés à deux, ce qui signifie que nous reculons.

Quel est votre avis sur l’arrêt définitif ou non de la saison ?

Cela fait bientôt trois mois que nous avons arrêté. Il ne faut pas se leurrer, nous n’avons pas l’organisation de l’Europe où les joueurs, même quand ils étaient confinés, s’entraînaient chez eux avec des préparateurs physiques, par visioconférence. Nous sommes très loin de cela. La Côte d’Ivoire n’est pas l’Allemagne, ni l’Espagne, l’Italie ou l’Angleterre. Nous sommes dans un système amateur. Personne n’a inventé la pandémie, c’est quelque chose qui est arrivée. Après trois mois d’arrêt, la meilleure des choses est d’arrêter le championnat et déclarer celui qui est en tête champion. On ne peut pas reprendre dans de telles conditions.


Le 13/06/20 à 20:54
modifié 13/06/20 à 22:37