Présidentielle 2020/Kandia Camara: “Renforçons notre cohésion autour de notre chef, le Président Ouattara”
Membre du Conseil politique et du Bureau politique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle parle sans détour.
Avec la disparition du Premier ministre à trois mois de la présidentielle, on peut dire que le Rhdp, votre parti, est à la croisée des chemins. Beaucoup de regards se tournent vers le président du parti, pour qu’il soit le candidat du Rhdp. Quel est votre avis sur cette position ?
Il est évident que le décès brusque du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly nous met dans un désarroi; ça, c’est une réalité. Compte tenu de la personnalité du défunt, de sa place dans le Rhdp et du rôle important qu’il jouait. Malheureusement, il n’est plus là et comme vous le dites, nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle, c’est-à-dire le 31 octobre 2020. Mais le Rhdp est toujours là; le Rhdp, je dirai, est la première force politique de Côte d’Ivoire. Le parti a toujours son président, Son Excellence Alassane Ouattara, ainsi que tous les membres du Conseil politique. Le Rhdp a encore sa direction exécutive, je veux dire que le Rhdp est encore là et constitue toujours cette force-là, avec toutes ses composantes. C’est vrai, ce que vous dites est une réalité! Depuis le départ du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, beaucoup de voix s’élèvent pour demander au Président Alassane Ouattara de revenir sur la décision qu’il avait prise devant le Congrès: celle de ne pas briguer un autre mandat. Pas plus tard que le week-end dernier, à Yamoussoukro, nous avons eu l’honneur d’assister à l’audience que le Président de la République a accordée à la délégation du Tonpki. Une délégation de près de 150 chefs traditionnels avec l’ensemble des élus et cadres. Cette forte délégation était représentée à cette audience par une dizaine de chefs, l’ensemble des ministres, des élus et cadres. A la tête de cette délégation se trouvait leur “Gloudêh premier“, c’est-à-dire le chef suprême. A cette occasion, au nom du Tonpki, le chef suprême a demandé au Président de la République de revenir sur sa décision, et de se présenter comme candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Tous les jours, ce sont des appels que nous recevons des hommes et des femmes. Parfois, ils se déplacent par groupes pour venir nous voir et nous demander de supplier le Président de la République pour qu’il revienne sur sa décision afin d’être le candidat pour le compte du Rhdp. Je voudrais remercier tous les Ivoiriens pour le grand amour qu’ils ont pour le Président de la République Alassane Ouattara, pour la grande considération, la reconnaissance qu’ils manifestent vis-à-vis de lui, parce que tous ces appels et sollicitations s’expliquent par le fait que les Ivoiriens reconnaissent ce que le Président Alassane Ouattara a fait pour la Côte d’Ivoire. Ces Ivoiriens sont satisfaits de sa gestion des affaires de l’État, la paix qu’il a ramenée en Côte d’Ivoire et le développement qu’il a amorcé dans toutes les régions de Côte d’Ivoire. Le bien-être des populations qu’il s’attelle à parfaire de jour en jour, en améliorant leurs conditions de vie à travers son programme économique et social. Je pense que c’est le message qu’il faut retenir de toutes ces sollicitations. C’est une manière de lui dire : “ Monsieur le président, vous avez commencé un travail qui nous satisfait, nous sommes heureux de votre gestion de l’État de Côte d’Ivoire. Vous n’avez pas encore terminé, nous vous supplions de continuer, parce que nous avons encore besoin de vous. La Côte d’Ivoire a besoin de vous. Toutes les régions ont encore besoin de vous“. Et je vous assure, malgré la douleur qui m’étreint avec la disparition de mon ami et frère Amadou Gon Coulibaly, c’est quelque chose qui me fait énormément plaisir. Je vous assure aussi que cette reconnaissance des Ivoiriens vis-à-vis du Président Ouattara atténue un peu ma douleur. Je me souviens qu’à l’inauguration du siège de la Chambre des rois et chefs traditionnels à Yamoussoukro, au nom des rois et chefs traditionnels, le président de la Chambre, sa Majesté Nanan Tanoé, a demandé au Président de briguer un autre mandat. A ce moment, beaucoup d’Ivoiriens avaient émis ce souhait. Mais malgré ces appels, le Président Ouattara a décliné toutes ces offres et annoncé devant le Congrès qu’il n’allait pas être candidat. Par la suite, le Président Alassane Ouattara a convoqué le Conseil politique pour demander aux membres de ce conseil de choisir un autre candidat, parce qu’il voulait passer la main à une nouvelle génération. Et c’est comme ça que le choix de façon unanime des membres du Conseil politique s’est porté sur le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, que nous estimions être le meilleur d’entre nous pour justement nous représenter à cette élection présidentielle. Mais malheureusement, Dieu en a décidé autrement. Maintenant qu’il n’est plus, il est vrai que le Président Ouattara a indiqué qu’une nouvelle génération gère les affaires de l’État, mais je voudrais dire qu’à mon avis, celui-là même qui peut permettre à la jeune génération de jouer pleinement son rôle dans la gestion des affaires de l’État, c’est bien le Président Alassane Ouattara. Parce que vous voyez, c’est un état d’esprit et il faut avoir cette vision pour permettre que cette volonté puisse s’exercer. Le Président étant déjà présent a démontré qu’il était bien dans cette vision et dans cet état d’esprit. Pour moi, il n’y a pas meilleure personnalité en Côte d’Ivoire pour faire en sorte que les jeunes aient leur place dans la vie politique, administrative et économique. Il n’y a pas meilleure autorité ou personnalité que le Président Alassane Ouattara pour que les femmes aient aussi leur place dans la vie économique, sociale et politique en Côte d’Ivoire.
Le Président de la République est aussi perçu comme un homme de parole et il a signifié qu’il ne sera pas candidat. Est-ce qu’il va revenir sur sa décision ?
Le Président de la République a bel et bien tenu parole. Je voudrais rappeler que ce n’est pas sous la pression qu’il a décidé de ne pas être candidat. La Constitution lui permet de briguer un autre mandat et cela tout le monde le sait. Mais c’est de façon volontaire que le Président a décidé de passer la main à une nouvelle génération. Il a fait choisir le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, jeune cadre, pour être le candidat du Rhdp à la prochaine élection présidentielle. Donc le Président Alassane Ouattara a bel et bien tenu parole. Malheureusement, le Premier ministre est décédé après que le Président a tenu parole. Mais aujourd’hui, ce sont les militants, les cadres et les sympathisants du Rhdp et au-delà de ces militants, vous avez des Ivoiriens qui ne font pas de politique, mais qui élèvent leurs voix pour supplier le Président Alassane Ouattara d’être candidat. Et cela est totalement différent. Dieu a fait sa volonté et aujourd’hui la Côte d’Ivoire demande au Président Alassane Ouattara d’être candidat et ce sont surtout les arguments qu’il faut prendre en compte. Tout d’abord, nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle. Ensuite, nous n’avons pas prévu un plan B. Par ailleurs, nous avons besoin de partir unis à cette élection présidentielle. Enfin, cette élection, nous devons la gagner pour la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens et surtout honorer la mémoire de notre Premier ministre qui était le candidat du Rhdp. Nous estimons que pour le temps qui nous reste, la personne qui peut nous faire gagner et maintenir la cohésion au sein du parti, la renforcer et garantir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire, continuer le programme de développement qui est en cours, puisqu’il en est l’initiateur et se donner le temps de former à nouveau une équipe, désigner un nouveau leader c’est bel et bien Alassane Ouattara. Personnellement, je suis totalement en phase avec ceux qui pensent que le Président Alassane Ouattara doit briguer un autre mandat. Je le lui demande fortement. Évidemment, nos adversaires souhaitent qu’il en soit autrement et que quelqu’un d’autre soit désigné en dehors du Président Ouattara. Car pour eux, avoir le Président Ouattara en face c’est leur défaite déjà programmée. Aussi souhaitent-ils que le choix d’une personne dans la précipitation puisse créer une déchirure et que le Rhdp vole en éclats. Ils veulent avoir en face d’eux quelqu’un que le président Ouattara n’a pas eu le temps de bien préparer. Mais nous n’allons pas nous laisser émouvoir, parce que ce dont nous parlons ici est l’affaire du Rhdp lui seul. Si vous prenez la très grande majorité des membres du Rhdp, ils veulent tous revenir à leur premier souhait qui était de voir le Président Ouattara continuer. Maintenant ils reviennent à la charge avec des arguments pour lui demander d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Je le demande solennellement au Président Alassane Ouattara, qui aime la Côte d’Ivoire et qui veut que son parti, le Rhdp, demeure fort et soit encore plus fort. Avec lui nous gagnons cette élection dès le premier tour avec une très large majorité. Qu’il se fasse violence; ce n’est pas se dédire. La politique, c’est aussi l’appréciation des réalités du moment. Et la réalité, aujourd’hui, commande que nous allions à cette élection en rangs serrés. Surtout que nous avons des adversaires en face qui n’ont d’autres programmes que de venir au pouvoir pour se venger, régler des comptes et créer des tensions dans le pays. Je ne pense pas que ce soit ce que le Président Ouattara souhaite. Il a fait énormément pour que la Côte d’Ivoire ait la paix et renoue avec le développement et il ne voudra pas voir ce travail qui n’est pas achevé tomber à l’eau et c’est la raison pour laquelle Kandia Camara, membre du directoire du Rhdp, sa fille, sa sœur, lui demande d’être le candidat du Rhdp.
Le président du parti pourrait créer la surprise en faisant la passe à une femme, pourquoi pas Kandia Camara ?
(Rire) Je voudrais vous remercier pour cette question. Je le dis avec vraiment beaucoup de modestie, j’ai déjà entendu cela. Des gens qui disent pourquoi pas une femme, pourquoi pas toi la ‘’Péré’’, pourquoi pas la ministre Kandia Camara ? Je voudrais remercier toutes ces personnes. Je pense que c’est une preuve d’affection. Au Rhdp, nous avons notre président, le président Alassane Ouattara. Après le président Alassane Ouattara, on a la vice-présidente, le professeur Henriette Dagri Diabaté et on avait le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du Directoire. Je voudrais dire qu’après le président Alassane Ouattara, Madame la vice-présidente Henriette Dagri Diabaté, le seul qui avait plus de légitimé était le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. En dehors de lui, nous sommes certainement plusieurs à avoir la légitimité. Et je peux me targuer de faire partie des personnes après Amadou Gon Coulibaly à avoir de la légitimité, une légitimité politique. Si vous aviez quelques minutes, je vous aurais donné les raisons pour lesquelles je dis que j’ai de la légitimité politique.
Oui! allez-y...
J’ai commencé à militer au Meeci (Ndlr : Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire au temps du Président Houphouët-Boigny) quand j’étais au collège. J’ai été présidente du Meeci au lycée des jeunes filles de Bouaké. Ensuite sur le plan politique, j’ai été membre du Bureau politique du Pdci-Rda, le dernier Bureau politique du Pdci- Rda mis en place par le Président Félix Houphouët-Boigny. Je faisais partie des plus jeunes membres du Bureau politique du Pdci-Rda. J’étais très jeune. En 1990, j’ai créé un mouvement de soutien qu’on appelait le Coraf (le Comité de rassemblement des femmes pour le Pdci-Rda) pour soutenir la candidature du Président de la République Félix Houphouët-Boigny. Nous avions sillonné toute la Côte d’Ivoire pour la victoire du Président Félix Houphouët- Boigny. C’est à partir de ce travail que j’ai été remarquée par mon aînée la ministre Coffi Léopoldine pour adhérer au Pdci-Rda. Une fois élue, elle m’a nommée comme secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda. Et j’ai occupé ce poste de secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda jusqu’à ma démission pour adhérer au Rassemblement des républicains (Rdr). Au Rdr, j’ai été présidente nationale du Rassemblement des femmes du Rdr (Rfr) pendant près de huit ans. J’étais aussi membre du Bureau politique et membre du Comité central. J’ai été secrétaire générale adjointe chargée de l’animation, de la formation et de la mobilisation. J’ai été secrétaire générale du Rdr jusqu’à ce que le Rdr migre au Rhdp. J‘étais la secrétaire générale du Rassemblement des républicains, le plus grand parti au sein du Rhdp avec la présidente, le professeur Henriette Dagri Diabaté et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui en était le premier vice-président. Je suis aujourd’hui membre du Directoire du Rhdp, donc j’ai une légitimité politique et historique. J’ai été conseillère municipale à la mairie de Cocody, et c’est ainsi d’ailleurs que j’ai connu Djeni Kobenan qui était à cette époque un adjoint au maire de Cocody. Et c’est à la mairie de Cocody que les fiches et autres documents du Rdr étaient élaborés et se distribuaient avec feu Koné Lanzeni, paix à son âme. Depuis 2001, je suis adjointe au maire d’Abobo. D’ailleurs, le ministre d’État et maire de la commune d’Abobo m’a fait l’infirme honneur de me nommer maire honoraire de la commune d’Abobo. J’ai été syndicaliste, et également participé à de nombreuses associations. Je suis députée à l’Assemblée nationale, mais à cause de mes fonctions de ministre, évidement c’est mon suppléant qui siège. Mais, je voudrais dire qu’en plus de cela, j’ai des assises dans le parti. Les femmes me soutiennent, les enseignants, les jeunes me soutiennent. Beaucoup de cadres anciens et même nouveaux me soutiennent, parce que je me suis toujours montrée accessible et disponible pour mon parti et pour les militants de mon parti. Sur le plan professionnel, j’ai été enseignante pendant 20 années. Conseillère spéciale à la Primature pendant 7 ans de 2003 à 2010 et ministre de l’Éducation nationale depuis près de 10 années aujourd’hui. Quand on regarde tout cela et je vais m’arrêter là, parce qu’aujourd’hui l’objet ce n’est pas de parler de moi-même, je peux dire que j’ai de la légitimité politique et historique. En dehors du Président Alassane Ouattara, si on devrait choisir des personnes, il y a des hommes de grande qualité. A côté de ces hommes, il y a également des femmes de grande qualité, dont Kandia Camara. Mais malgré cela, je voudrais que vous écriviez noir sur blanc que je ne veux être ni présidente de la République, ni Premier ministre. Je ne veux rien de tout cela. Je veux juste trois choses. Un, le Président Alassane Ouattara est notre président, il est notre mentor. Il connaît le parti, puisque c’est lui qui l’a créé. Il connaît les animateurs et les acteurs. Il nous connaît tous. Qu’on le laisse prendre les décisions. C’est notre chef à nous tous. Nous nous reconnaissons en lui et nous nous réclamons de lui. Et nous sommes ce que nous sommes grâce à cette haute personnalité qu’est Son Excellence le Président Alassane Ouattara. Je l’ai dit à la réunion du Conseil politique à l’Hôtel Ivoire. Lui seul doit décider, et le connaissant, c’est un monsieur qui ne décide jamais seul. Avant de prendre une décision, il a toujours humblement consulté les uns et les autres. C’est la raison pour laquelle depuis que le Président Alassane Ouattara est là, que ce soit au Rdr ou aujourd’hui au Rhdp, ses décisions ont toujours été pertinentes. Ces choix ont toujours été pertinents. Nous nous plaisons à dire que le Président Alassane Ouattara ne se trompe jamais. Mais, un humain peut se tromper. Il se trompe moins parce qu’il écoute beaucoup, il consulte beaucoup. Et quand il prend une décision, c’est toujours la meilleure. La dernière en date, c’est le choix du Premier ministre Gon Coulibaly, en tant que candidat du Rhdp à l’élection présidentielle. Au début, on avait entendu beaucoup de bruits. Il y en a même qui se sont fâchés et qui se sont retirés. Mais, ils n’ont pensé qu’à leurs intérêts. Mais aujourd’hui, unanimement, les Ivoiriens reconnaissent que le choix d’Amadou Gon Coulibaly était le bon, parce qu’il était effectivement le meilleur parmi nous tous. Parce qu’il était celui qui avait le plus appris et qui avait le mieux appris auprès du Président Alassane Ouattara, et qui avait les compétences pour pouvoir lui succéder. Malheureusement sous nos cieux, c’est après un décès que l’on reconnaît le mérite du disparu. Et aujourd’hui, toute la Côte d’Ivoire reconnaît le mérite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Le Président, lui, il savait ça. Voyez, qu’on laisse le Président décider, parce qu’il prendra toujours les bonnes décisions comme il l’a toujours fait. Je ne veux pas que le Président subisse de pression, ni de chantage. Nous ne voulons pas de ça. Deuxième chose, nous devrons travailler à ce que le Président Alassane Ouattara batte à plate couture tous ses adversaires dès le premier tour. La troisième chose, c’est « ne touche pas à notre Ado ». J’ai ouï dire qu’il y a des gens qui veulent créer des agoras, des parlements et tout ça dans les quartiers comme ce fut le cas avant 2011. Je voudrais dire à ces personnes et à l’ensemble des Ivoiriens que la Côte d’Ivoire d’avant 2011 n’est pas la Côte d’Ivoire d’après 2011, c’est deux Côte d’Ivoire totalement différentes. Avant 2011, c’était la jungle. N’importe qui faisait n’importe quoi. La Côte d’Ivoire n’était pas un État de droit. Des gens se permettaient ou se sont permis de braiser des êtres humains dans l’impunité totale. Cette Côte d’Ivoire est révolue. C’est fini ! A l’époque, ces jeunes étaient dans les agoras et parlements parce qu’ils n’avaient pas de perspectives. Il n’y avait pas d’emplois pour eux. La seule offre qu’on leur a faite était les cabines téléphoniques ou leur donner des chaises et des sonos afin qu’ils s’installent dans la rue pour insulter du matin au soir. Aujourd’hui, les temps ont changé, la Côte d’Ivoire est au travail. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est un État de droit. Aujourd’hui, n’importe qui ne peut pas se lever pour faire n’importe quoi impunément. Le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ont créé les conditions pour que les jeunes ne soient plus des désœuvrés, pour qu’ils aient du travail. En moins de 10 ans, plus de deux millions d’emplois ont été créés. Et là encore, chaque jour le gouvernement est à la tâche pour créer des emplois pour la jeunesse ivoirienne. Un ministère de la Jeunesse a été créé spécialement pour améliorer les conditions de vie des jeunes. Ce ministère est dirigé par un jeune, le ministre Touré Mamadou. Avec de gros moyens dont plusieurs centaines de milliards de FCFA pour financer les projets des jeunes, qui veulent créer des emplois ou développer leurs business. Aux jeunes qui veulent s’occuper sainement, nous disons qu’il y a du travail pour eux. Il y a des moyens pour les aider dans leur projet. Il n’y a aucune raison d’aller se mettre dans la rue pour insulter. Nous n’allons plus jamais tolérer cela.
Pour rester dans l’actualité, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a rendu récemment une décision diversement interprétée. Vous ne pensez pas que cela a jeté un peu le discrédit sur la Commission électorale indépendante (Cei), et que cela pourrait demander un report des élections?
Vous dites vous-même que la décision a été diversement appréciée. Le porte-parole du gouvernement est passé à la télé pour nous parler de l’arrêt. Qui dit que la Côte d’Ivoire n’a pas failli et que la Cei a fait correctement son travail. La Commission électorale indépendante est à la tâche. Ce que je peux dire sur la question, c’est que la Cour devrait écrire à la fin de son arrêt des félicitations à la Côte d’Ivoire. Parce que la Côte d’Ivoire, en matière de démocratie, a une longueur d’avance. Vous-même en tant que journaliste, vous savez comment les choses se passent dans bien des pays africains. Plus loin, dans certains pays, des présidents doivent demeurer jusqu’en 2035. En matière de démocratie, nous devrions être fiers de ce qui est fait ici. Nous devrions être fiers des efforts faits par la Cei. La féliciter et l’encourager parce que toutes les tendances sont représentées à la Cei. Ne l’oublions pas, tous les partis politiques sont représentés à la Cei. Et la Cei, telle qu’elle est composée, je l’ai dit, normalement on ne doit pas divulguer les délibérations. Personnellement, je n’ai pas approuvé la composition de la Cei. Telle qu’elle est aujourd’hui, nous parti au pouvoir, nous sommes minoritaires dans cette commission électorale. Oui, le RHDP est minoritaire dans cette commission électorale. Cela doit être un cas d’école. Je n’ai pas vu un parti au pouvoir mettre en place une commission électorale où il n’est pas majoritaire. Je ne connais pas de pays qui agit ainsi. Moi je dis, mon parti, le RHDP, est minoritaire dans cette commission électorale. Mais on ne va pas refaire le débat. La Cei dans sa composition comprend toutes les grandes tendances. La société civile est représentée et vous avez à la tête de cette Cei un magistrat de grande crédibilité en Côte d’Ivoire. Vous les voyez faire leur travail. Jusque-là, tout ce qu’ils ont fait comme travail, il n’y a aucune critique. Ils l’ont fait en toute transparence, en associant tous les partis politiques et nous sommes accompagnés par les partenaires techniques et financiers qui suivent de très près tout ce qui se passe. C’est dire que c’est une commission qui est crédible. Je pense qu’il faut faire confiance aux membres de cette commission. Je suis certaine qu’ils feront une bonne organisation. Ce que je voudrais dire pour avoir participé à plusieurs campagnes, que ce soit la campagne présidentielle, depuis le Président Houphouët-Boigny jusque-là, en passant aussi par les élections locales, ce n’est pas la Cei qui fait gagner un candidat. Non. C’est le parti politique qui fait gagner son candidat. Donc, laissons la Cei faire son travail. Nous, partis politiques, faisons le nôtre. Allons sur le terrain, organisons-nous! On a fait l’enrôlement, les résultats sont sortis. Est-ce que vous avez entendu une plainte ? Ça a été fait par la même Cei. Là, nous commençons le parrainage, vous n’allez pas entendre de plainte et ce sera la même chose le 31 octobre. On n’a qu’à leur faire confiance. La Cei fait son travail, les partis politiques font le leur. Quand on dit la Cour africaine, la Cei et tout, vous savez, c’est facile de critiquer l’autre, mais il faut donner l’exemple soi-même. Mais regardez certains partis politiques. Dans combien de partis politiques la démocratie est de mise ? On a même vu des partis politiques ici tailler le Code électoral sur mesure pour qu’au finish, on se retrouve avec un seul candidat. Alors, c’est trop facile de donner des leçons aux autres. Avant de donner des leçons, il faut donner l’exemple d’abord, il faut se montrer démocrate et après ça, l’on peux avoir la critique facile. Madame la ministre, le Président Laurent Gbagbo a été acquitté par la Cour pénale internationale (Cpi). Ses partisans demandent qu’il rentre au pays et que son retour participera à la réconciliation entre les Ivoiriens.
Qu’est-ce que vous pensez du procès d’abord et puis de la requête de ses partisans ?
En ce qui concerne le procès, je n’ai rien à dire. C’est l’affaire de la Cpi. Je ne suis pas membre de la Cpi. Je ne suis même pas juriste. Gbagbo veut revenir au pays, c’est son pays. La Côte d’Ivoire, c’est son pays, donc c’est tout à fait légitime qu’il veuille revenir chez lui. Maintenant, ses partisans pensent que son retour va ramener la réconciliation. Je voudrais étymologiquement qu’on me dise ce que veut dire réconciliation. On réconcilie deux personnes qui sont en palabre. On réconcilie deux groupes qui sont en train de se battre. On réconcilie deux populations qui se regardent en chiens de faïence, qui ne se parlent pas, qui ne se côtoient pas, qui ne font rien ensemble. Il faut les mettre ensemble. Est-ce que c’est le cas aujourd’hui en Côte d’Ivoire ? Vous ne pensez pas que les Ivoiriens sont réconciliés ? Moi, je suis l’exemple patent. Je peux dire ici, ça fait partie aussi de ma légitimité, j’aurai pu dire légitimité sociale ou sociologique, parce que je vais partout en Côte d’Ivoire. Tout le monde le sait, je suis une femme de terrain. Moi Kandia Kamissoko Camara, ex-secrétaire générale du Rassemblement des républicains, membre du Directoire du Rhdp, très proche d’Amadou Gon Coulibaly, collaboratrice du Président Alassane Ouattara, je peux dire un peu proche du Président Alassane Ouattara, je me déplace sur l’invitation des populations de Brilly. Je vais à Brilly, je suis reçue en pompe. Je vais à Ouragahio, je marche dans les rues de Ouragahio avec les chefs, avec les élus, avec les cadres, avec les populations. Je vais à Blouson, le village maternel de Koudou Gbagbo Laurent, sur l’invitation des populations de Blouson. Je vais me recueillir sur la tombe de notre maman à nous tous, feu Marguerite N’Gado, la maman du Président Koudou Gbagbo Laurent. Je suis reçue à la résidence de notre maman, résidence construite par Koudou Gbagbo Laurent, avec tous les membres de sa famille. Ensuite, j’anime un meeting à Blouson avec mes sœurs de Blouson, avec tous les chefs, y compris le chef de canton de Blouson, avec toutes les populations de Blouson. Ensuite, je suis invitée à Bayota. Je vais dans le village des Zézé. Je suis invitée à Logouata; je vais faire la fête avec mes parents de Logouata. Je vais parrainer l’installation du chef de village de Solokou-Bayota, tout cela dans le canton Nekedji. Je suis invitée par les populations de Mama, le village paternel de Koudou Gbagbo Laurent. Y a-t-il plus grande réconciliation que cela ? Y a-t-il plus grande preuve de réconciliation que cela ? Y a-t-il plus grande preuve pour dire que les Ivoiriens sont réconciliés ? Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a été reçu à Ouragahio. Aujourd’hui, les Ivoiriens sont réconciliés. Les militants de tous les partis politiques font le tour de la Côte d’Ivoire. Une autre grande preuve que les Ivoiriens sont réconciliés, Madame Simone Ehivet Gbagbo vit à Abidjan au vu et au su de tout le monde. A-t-elle été inquiétée un jour ? Elle va régulièrement chez elle à Moossou. A-t-elle été inquiétée ? Elle fait des tournées en Côte d’Ivoire. Mais Simone Gbagbo, c’est Koudou Gbagbo Laurent. Affi N’Guessan, Assoua Adou, toutes ces personnalités ne font-elles pas le tour de la Côte d’Ivoire ? Ces hommes et ces femmes ont-ils déjà été inquiétés quelque part ? Tous ceux qui étaient en exil ne sont-ils pas rentrés ? Je suis membre du gouvernement. Ceux de mon ministère ont repris leurs postes. Les autres, à la douane, ont repris leurs postes, etc. Konaté Navigué est au ministère des Affaires étrangères. Ce sont les cadres du Fpi. Ce sont les cadres de l’opposition. C’étaient les animateurs pendant la crise post-électorale. Nous sommes en contact avec les parents de Gbagbo Laurent. Nous sommes en contact personnellement avec les parents de Blé Goudé. Mais les Ivoiriens sont réconciliés. Ce n’est pas parce que Koudou Gbagbo Laurent n’est pas encore revenu en Côte d’Ivoire qu’on dira que les Ivoiriens ne sont pas réconciliés. Cela est archi-faux. Le dire, ce n’est pas juste. Ce n’est pas vrai. Les Ivoiriens sont déjà réconciliés. Ceci étant, si le Président Laurent Gbagbo revient en Côte d’Ivoire, ce serait une bonne chose. Mais qu’on ne lie pas cela à la réconciliation, comme si les Ivoiriens ne sont pas réconciliés. Il n’est pas là, mais toute sa famille est là. Ses militants sont là. Ses parents sont là, ses alliés sont là. Ses soutiens sont là. Ses sympathisants sont là. Ils vivent en paix. Nous vivons en paix. Aujourd’hui, le vivre ensemble a un sens en Côte d’Ivoire parce que les Ivoiriens vivent ensemble. Nous travaillons ensemble. Quand je prends mon ministère, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, tous les cadres du Fpi sont à leurs postes. Ils assument. Si vous entrez dans mon ministère, vous ne saurez jamais qui était Pdci, qui était Rdr, qui était Fpi, qui est Rhdp aujourd’hui, qui est de l’opposition. Non ! Et cela est pareil dans tous les ministères, dans toutes les institutions. Avez-vous appris que quelqu’un a été chassé de son poste parce qu’il est de l’opposition ? Nous, nous donnons un sens et un contenu au vivre ensemble. Le vivre ensemble veut dire on fait tout ensemble. Nous sommes tous les enfants d’un même pays. Nous sommes tous des Ivoiriens. Nous devons tout faire ensemble et nous faisons tout ensemble et c’est cela la réalité aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Donc, la Côte d’Ivoire est bel et bien réconciliée. Les Ivoiriens sont réconciliés. Ils vivent ensemble, c’est la raison pour laquelle il y a la paix aujourd’hui et nous voulons que cela soit consolidé pour que nous connaissions la stabilité pour de bon en Côte d’Ivoire, une paix durable; c’est la raison pour laquelle nous demandons que le Président Alassane Ouattara soit encore une fois le candidat du Rhdp, afin d’être élu pour continuer le travail gigantesque qu’il a amorcé. Ce, avec le ministre Alcide Djédjé, l’ambassadeur Alou Eugène et beaucoup d’autres cadres et militants du Fpi qui nous ont rejoints. Vous avez le Pit, qui est la tendance de la gauche. Aujourd’hui, au Rhdp, il n’y a pas que des houphouëtistes. Nous rassemblons les Ivoiriens. C’est ce qu’il faut retenir. Le Rhdp, c’est le grand parti du rassemblement des Ivoiriens pour la démocratie et la paix.
N’avez-vous pas d’appréhensions pour 2020, par rapport au fait que certaines personnes voudraient un report de six mois de l’élection présidentielle?
Cela ne se justifie pas. Quelle en est la motivation ? Aujourd’hui, nous avons une liste électorale, les candidatures sont ouvertes et les parrainages sont en cours. Le timing est en train d’être respecté, tel qu’établi par la Cei. Donc, il n’y a aucune raison pour un quelconque report de l’élection présidentielle. Personnellement, je souhaite que la date du 31 octobre soit maintenue afin que nous passions à autre chose, parce que la vie d’une nation ne se limite pas aux élections. Les élections sont des étapes, mais la chose la plus importante, c’est l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est pour ça d’ailleurs qu’on fait de la politique. La politique est d’abord sociale, les idéologies aujourd’hui n’existent pratiquement pas. Depuis que le mûr de Berlin est tombé, les idéologies ont pris fin. Nos populations qui sont à 50% analphabètes ne savent rien des idéologies. Leur préoccupation première, c’est comment se nourrir, se soigner, scolariser les enfants, avoir de bonnes routes, de l’eau, de l’électricité, avoir des moyens pour mener des activités, surtout en ce qui concerne les femmes et vivre en paix. Plus vite on fera cette élection, plus vite nous allons continuer le développement de la Côte d’Ivoire, à travers les travaux pour améliorer les conditions de vie des populations. Raison pour laquelle il faut maintenir la date du 31 octobre 2020.
Quel appel alors voudriez-vous lancer aux Ivoiriens à l’approche de ces élections ?
Je voudrais d’abord m’adresser à mes frères et sœurs du Rhdp, pour dire que nous traversons un moment extrêmement difficile avec le décès de notre Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du directoire, qui laisse un vide énorme. Mais aussi, nous avons une échéance capitale, qui est l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Pour gagner cette élection, il nous faut consolider notre cohésion. La première chose à faire est de renforcer notre cohésion autour de notre chef, notre guide, notre Président Alassane Ouattara. Ensuite, il faut tout mettre en œuvre pour gagner cette élection, parce que nous avons des ambitions pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens. Et les Ivoiriens attendent beaucoup du Président Alassane Ouattara et du Rhdp. Ce sont des défis à relever. Je voudrais demander à l’ensemble des militants, militantes et sympathisants du Rhdp de se resserrer les coudes, de se donner la main afin d’atteindre ces objectifs de façon aisée. Quant à l’ensemble des Ivoiriens, je voudrais les encourager à continuer de cultiver la paix, parce que tout ce que nous faisons, ou alors tout ce qu’ils attendent, ils ne pourront l’avoir que si la Côte d’Ivoire est en paix. Travaillons tous pour la consolidation de la paix et cela passe par les propos que nous tenons, par nos comportements. L’adage dit: «La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement». Donc, développons ces comportements, ayons des propos adéquats et agissons de sorte que la paix soit consolidée et renforcée dans notre pays. Ce faisant, tout le reste sera possible, surtout avec le Président Alassane Ouattara qu’ils connaissent. Je leur demande de faire confiance au Président Alassane Ouattara. Je demande à ceux qui croient à l’idée de la nouvelle génération que la gestion de la Côte d’Ivoire par une nouvelle génération passe par le maintien du Président Alassane Ouattara. Aux femmes, je voudrais dire que nous représentons 49% de la population ivoirienne, donc près de la moitié. Nous devons continuer unanimement, sans calcul aucun, de soutenir le Président Alassane Ouattara. Je voudrais les féliciter, les encourager à continuer d’apporter leur soutien franc, sincère et loyal au Président Alassane Ouattara, à continuer de travailler pour que le Rhdp demeure la première force politique en Côte d’Ivoire et à continuer d’œuvrer pour la consolidation de la paix comme elles le font. Je suis certaine que le bonheur tant souhaité, elles l’obtiendront avec le Président Alassane Ouattara, avec la Première dame Dominique Ouattara, avec tous ces valeureux cadres compétents que nous avons à la tête du Rhdp. Je suis sûre qu’avec leur contribution, la victoire est certaine et je sais que c’est cela leur souhait et je leur demande de continuer de travailler dans ce sens.
Le Président de la République est aussi perçu comme un homme de parole et il a signifié qu’il ne sera pas candidat. Est-ce qu’il va revenir sur sa décision ?
Le Président de la République a bel et bien tenu parole. Je voudrais rappeler que ce n’est pas sous la pression qu’il a décidé de ne pas être candidat. La Constitution lui permet de briguer un autre mandat et cela tout le monde le sait. Mais c’est de façon volontaire que le Président a décidé de passer la main à une nouvelle génération. Il a fait choisir le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, jeune cadre, pour être le candidat du Rhdp à la prochaine élection présidentielle. Donc le Président Alassane Ouattara a bel et bien tenu parole. Malheureusement, le Premier ministre est décédé après que le Président a tenu parole. Mais aujourd’hui, ce sont les militants, les cadres et les sympathisants du Rhdp et au-delà de ces militants, vous avez des Ivoiriens qui ne font pas de politique, mais qui élèvent leurs voix pour supplier le Président Alassane Ouattara d’être candidat. Et cela est totalement différent. Dieu a fait sa volonté et aujourd’hui la Côte d’Ivoire demande au Président Alassane Ouattara d’être candidat et ce sont surtout les arguments qu’il faut prendre en compte. Tout d’abord, nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle. Ensuite, nous n’avons pas prévu un plan B. Par ailleurs, nous avons besoin de partir unis à cette élection présidentielle. Enfin, cette élection, nous devons la gagner pour la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens et surtout honorer la mémoire de notre Premier ministre qui était le candidat du Rhdp. Nous estimons que pour le temps qui nous reste, la personne qui peut nous faire gagner et maintenir la cohésion au sein du parti, la renforcer et garantir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire, continuer le programme de développement qui est en cours, puisqu’il en est l’initiateur et se donner le temps de former à nouveau une équipe, désigner un nouveau leader c’est bel et bien Alassane Ouattara. Personnellement, je suis totalement en phase avec ceux qui pensent que le Président Alassane Ouattara doit briguer un autre mandat. Je le lui demande fortement. Évidemment, nos adversaires souhaitent qu’il en soit autrement et que quelqu’un d’autre soit désigné en dehors du Président Ouattara. Car pour eux, avoir le Président Ouattara en face c’est leur défaite déjà programmée. Aussi souhaitent-ils que le choix d’une personne dans la précipitation puisse créer une déchirure et que le Rhdp vole en éclats. Ils veulent avoir en face d’eux quelqu’un que le président Ouattara n’a pas eu le temps de bien préparer. Mais nous n’allons pas nous laisser émouvoir, parce que ce dont nous parlons ici est l’affaire du Rhdp lui seul. Si vous prenez la très grande majorité des membres du Rhdp, ils veulent tous revenir à leur premier souhait qui était de voir le Président Ouattara continuer. Maintenant ils reviennent à la charge avec des arguments pour lui demander d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Je le demande solennellement au Président Alassane Ouattara, qui aime la Côte d’Ivoire et qui veut que son parti, le Rhdp, demeure fort et soit encore plus fort. Avec lui nous gagnons cette élection dès le premier tour avec une très large majorité. Qu’il se fasse violence; ce n’est pas se dédire. La politique, c’est aussi l’appréciation des réalités du moment. Et la réalité, aujourd’hui, commande que nous allions à cette élection en rangs serrés. Surtout que nous avons des adversaires en face qui n’ont d’autres programmes que de venir au pouvoir pour se venger, régler des comptes et créer des tensions dans le pays. Je ne pense pas que ce soit ce que le Président Ouattara souhaite. Il a fait énormément pour que la Côte d’Ivoire ait la paix et renoue avec le développement et il ne voudra pas voir ce travail qui n’est pas achevé tomber à l’eau et c’est la raison pour laquelle Kandia Camara, membre du directoire du Rhdp, sa fille, sa sœur, lui demande d’être le candidat du Rhdp.
Le président du parti pourrait créer la surprise en faisant la passe à une femme, pourquoi pas Kandia Camara ?
(Rire) Je voudrais vous remercier pour cette question. Je le dis avec vraiment beaucoup de modestie, j’ai déjà entendu cela. Des gens qui disent pourquoi pas une femme, pourquoi pas toi la ‘’Péré’’, pourquoi pas la ministre Kandia Camara ? Je voudrais remercier toutes ces personnes. Je pense que c’est une preuve d’affection. Au Rhdp, nous avons notre président, le président Alassane Ouattara. Après le président Alassane Ouattara, on a la vice-présidente, le professeur Henriette Dagri Diabaté et on avait le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du Directoire. Je voudrais dire qu’après le président Alassane Ouattara, Madame la vice-présidente Henriette Dagri Diabaté, le seul qui avait plus de légitimé était le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. En dehors de lui, nous sommes certainement plusieurs à avoir la légitimité. Et je peux me targuer de faire partie des personnes après Amadou Gon Coulibaly à avoir de la légitimité, une légitimité politique. Si vous aviez quelques minutes, je vous aurais donné les raisons pour lesquelles je dis que j’ai de la légitimité politique.
Oui! allez-y...
J’ai commencé à militer au Meeci (Ndlr : Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire au temps du Président Houphouët-Boigny) quand j’étais au collège. J’ai été présidente du Meeci au lycée des jeunes filles de Bouaké. Ensuite sur le plan politique, j’ai été membre du Bureau politique du Pdci-Rda, le dernier Bureau politique du Pdci- Rda mis en place par le Président Félix Houphouët-Boigny. Je faisais partie des plus jeunes membres du Bureau politique du Pdci-Rda. J’étais très jeune. En 1990, j’ai créé un mouvement de soutien qu’on appelait le Coraf (le Comité de rassemblement des femmes pour le Pdci-Rda) pour soutenir la candidature du Président de la République Félix Houphouët-Boigny. Nous avions sillonné toute la Côte d’Ivoire pour la victoire du Président Félix Houphouët- Boigny. C’est à partir de ce travail que j’ai été remarquée par mon aînée la ministre Coffi Léopoldine pour adhérer au Pdci-Rda. Une fois élue, elle m’a nommée comme secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda. Et j’ai occupé ce poste de secrétaire générale de l’Uf-Pdci-Rda jusqu’à ma démission pour adhérer au Rassemblement des républicains (Rdr). Au Rdr, j’ai été présidente nationale du Rassemblement des femmes du Rdr (Rfr) pendant près de huit ans. J’étais aussi membre du Bureau politique et membre du Comité central. J’ai été secrétaire générale adjointe chargée de l’animation, de la formation et de la mobilisation. J’ai été secrétaire générale du Rdr jusqu’à ce que le Rdr migre au Rhdp. J‘étais la secrétaire générale du Rassemblement des républicains, le plus grand parti au sein du Rhdp avec la présidente, le professeur Henriette Dagri Diabaté et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui en était le premier vice-président. Je suis aujourd’hui membre du Directoire du Rhdp, donc j’ai une légitimité politique et historique. J’ai été conseillère municipale à la mairie de Cocody, et c’est ainsi d’ailleurs que j’ai connu Djeni Kobenan qui était à cette époque un adjoint au maire de Cocody. Et c’est à la mairie de Cocody que les fiches et autres documents du Rdr étaient élaborés et se distribuaient avec feu Koné Lanzeni, paix à son âme. Depuis 2001, je suis adjointe au maire d’Abobo. D’ailleurs, le ministre d’État et maire de la commune d’Abobo m’a fait l’infirme honneur de me nommer maire honoraire de la commune d’Abobo. J’ai été syndicaliste, et également participé à de nombreuses associations. Je suis députée à l’Assemblée nationale, mais à cause de mes fonctions de ministre, évidement c’est mon suppléant qui siège. Mais, je voudrais dire qu’en plus de cela, j’ai des assises dans le parti. Les femmes me soutiennent, les enseignants, les jeunes me soutiennent. Beaucoup de cadres anciens et même nouveaux me soutiennent, parce que je me suis toujours montrée accessible et disponible pour mon parti et pour les militants de mon parti. Sur le plan professionnel, j’ai été enseignante pendant 20 années. Conseillère spéciale à la Primature pendant 7 ans de 2003 à 2010 et ministre de l’Éducation nationale depuis près de 10 années aujourd’hui. Quand on regarde tout cela et je vais m’arrêter là, parce qu’aujourd’hui l’objet ce n’est pas de parler de moi-même, je peux dire que j’ai de la légitimité politique et historique. En dehors du Président Alassane Ouattara, si on devrait choisir des personnes, il y a des hommes de grande qualité. A côté de ces hommes, il y a également des femmes de grande qualité, dont Kandia Camara. Mais malgré cela, je voudrais que vous écriviez noir sur blanc que je ne veux être ni présidente de la République, ni Premier ministre. Je ne veux rien de tout cela. Je veux juste trois choses. Un, le Président Alassane Ouattara est notre président, il est notre mentor. Il connaît le parti, puisque c’est lui qui l’a créé. Il connaît les animateurs et les acteurs. Il nous connaît tous. Qu’on le laisse prendre les décisions. C’est notre chef à nous tous. Nous nous reconnaissons en lui et nous nous réclamons de lui. Et nous sommes ce que nous sommes grâce à cette haute personnalité qu’est Son Excellence le Président Alassane Ouattara. Je l’ai dit à la réunion du Conseil politique à l’Hôtel Ivoire. Lui seul doit décider, et le connaissant, c’est un monsieur qui ne décide jamais seul. Avant de prendre une décision, il a toujours humblement consulté les uns et les autres. C’est la raison pour laquelle depuis que le Président Alassane Ouattara est là, que ce soit au Rdr ou aujourd’hui au Rhdp, ses décisions ont toujours été pertinentes. Ces choix ont toujours été pertinents. Nous nous plaisons à dire que le Président Alassane Ouattara ne se trompe jamais. Mais, un humain peut se tromper. Il se trompe moins parce qu’il écoute beaucoup, il consulte beaucoup. Et quand il prend une décision, c’est toujours la meilleure. La dernière en date, c’est le choix du Premier ministre Gon Coulibaly, en tant que candidat du Rhdp à l’élection présidentielle. Au début, on avait entendu beaucoup de bruits. Il y en a même qui se sont fâchés et qui se sont retirés. Mais, ils n’ont pensé qu’à leurs intérêts. Mais aujourd’hui, unanimement, les Ivoiriens reconnaissent que le choix d’Amadou Gon Coulibaly était le bon, parce qu’il était effectivement le meilleur parmi nous tous. Parce qu’il était celui qui avait le plus appris et qui avait le mieux appris auprès du Président Alassane Ouattara, et qui avait les compétences pour pouvoir lui succéder. Malheureusement sous nos cieux, c’est après un décès que l’on reconnaît le mérite du disparu. Et aujourd’hui, toute la Côte d’Ivoire reconnaît le mérite du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Le Président, lui, il savait ça. Voyez, qu’on laisse le Président décider, parce qu’il prendra toujours les bonnes décisions comme il l’a toujours fait. Je ne veux pas que le Président subisse de pression, ni de chantage. Nous ne voulons pas de ça. Deuxième chose, nous devrons travailler à ce que le Président Alassane Ouattara batte à plate couture tous ses adversaires dès le premier tour. La troisième chose, c’est « ne touche pas à notre Ado ». J’ai ouï dire qu’il y a des gens qui veulent créer des agoras, des parlements et tout ça dans les quartiers comme ce fut le cas avant 2011. Je voudrais dire à ces personnes et à l’ensemble des Ivoiriens que la Côte d’Ivoire d’avant 2011 n’est pas la Côte d’Ivoire d’après 2011, c’est deux Côte d’Ivoire totalement différentes. Avant 2011, c’était la jungle. N’importe qui faisait n’importe quoi. La Côte d’Ivoire n’était pas un État de droit. Des gens se permettaient ou se sont permis de braiser des êtres humains dans l’impunité totale. Cette Côte d’Ivoire est révolue. C’est fini ! A l’époque, ces jeunes étaient dans les agoras et parlements parce qu’ils n’avaient pas de perspectives. Il n’y avait pas d’emplois pour eux. La seule offre qu’on leur a faite était les cabines téléphoniques ou leur donner des chaises et des sonos afin qu’ils s’installent dans la rue pour insulter du matin au soir. Aujourd’hui, les temps ont changé, la Côte d’Ivoire est au travail. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est un État de droit. Aujourd’hui, n’importe qui ne peut pas se lever pour faire n’importe quoi impunément. Le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ont créé les conditions pour que les jeunes ne soient plus des désœuvrés, pour qu’ils aient du travail. En moins de 10 ans, plus de deux millions d’emplois ont été créés. Et là encore, chaque jour le gouvernement est à la tâche pour créer des emplois pour la jeunesse ivoirienne. Un ministère de la Jeunesse a été créé spécialement pour améliorer les conditions de vie des jeunes. Ce ministère est dirigé par un jeune, le ministre Touré Mamadou. Avec de gros moyens dont plusieurs centaines de milliards de FCFA pour financer les projets des jeunes, qui veulent créer des emplois ou développer leurs business. Aux jeunes qui veulent s’occuper sainement, nous disons qu’il y a du travail pour eux. Il y a des moyens pour les aider dans leur projet. Il n’y a aucune raison d’aller se mettre dans la rue pour insulter. Nous n’allons plus jamais tolérer cela.
Pour rester dans l’actualité, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a rendu récemment une décision diversement interprétée. Vous ne pensez pas que cela a jeté un peu le discrédit sur la Commission électorale indépendante (Cei), et que cela pourrait demander un report des élections?
Vous dites vous-même que la décision a été diversement appréciée. Le porte-parole du gouvernement est passé à la télé pour nous parler de l’arrêt. Qui dit que la Côte d’Ivoire n’a pas failli et que la Cei a fait correctement son travail. La Commission électorale indépendante est à la tâche. Ce que je peux dire sur la question, c’est que la Cour devrait écrire à la fin de son arrêt des félicitations à la Côte d’Ivoire. Parce que la Côte d’Ivoire, en matière de démocratie, a une longueur d’avance. Vous-même en tant que journaliste, vous savez comment les choses se passent dans bien des pays africains. Plus loin, dans certains pays, des présidents doivent demeurer jusqu’en 2035. En matière de démocratie, nous devrions être fiers de ce qui est fait ici. Nous devrions être fiers des efforts faits par la Cei. La féliciter et l’encourager parce que toutes les tendances sont représentées à la Cei. Ne l’oublions pas, tous les partis politiques sont représentés à la Cei. Et la Cei, telle qu’elle est composée, je l’ai dit, normalement on ne doit pas divulguer les délibérations. Personnellement, je n’ai pas approuvé la composition de la Cei. Telle qu’elle est aujourd’hui, nous parti au pouvoir, nous sommes minoritaires dans cette commission électorale. Oui, le RHDP est minoritaire dans cette commission électorale. Cela doit être un cas d’école. Je n’ai pas vu un parti au pouvoir mettre en place une commission électorale où il n’est pas majoritaire. Je ne connais pas de pays qui agit ainsi. Moi je dis, mon parti, le RHDP, est minoritaire dans cette commission électorale. Mais on ne va pas refaire le débat. La Cei dans sa composition comprend toutes les grandes tendances. La société civile est représentée et vous avez à la tête de cette Cei un magistrat de grande crédibilité en Côte d’Ivoire. Vous les voyez faire leur travail. Jusque-là, tout ce qu’ils ont fait comme travail, il n’y a aucune critique. Ils l’ont fait en toute transparence, en associant tous les partis politiques et nous sommes accompagnés par les partenaires techniques et financiers qui suivent de très près tout ce qui se passe. C’est dire que c’est une commission qui est crédible. Je pense qu’il faut faire confiance aux membres de cette commission. Je suis certaine qu’ils feront une bonne organisation. Ce que je voudrais dire pour avoir participé à plusieurs campagnes, que ce soit la campagne présidentielle, depuis le Président Houphouët-Boigny jusque-là, en passant aussi par les élections locales, ce n’est pas la Cei qui fait gagner un candidat. Non. C’est le parti politique qui fait gagner son candidat. Donc, laissons la Cei faire son travail. Nous, partis politiques, faisons le nôtre. Allons sur le terrain, organisons-nous! On a fait l’enrôlement, les résultats sont sortis. Est-ce que vous avez entendu une plainte ? Ça a été fait par la même Cei. Là, nous commençons le parrainage, vous n’allez pas entendre de plainte et ce sera la même chose le 31 octobre. On n’a qu’à leur faire confiance. La Cei fait son travail, les partis politiques font le leur. Quand on dit la Cour africaine, la Cei et tout, vous savez, c’est facile de critiquer l’autre, mais il faut donner l’exemple soi-même. Mais regardez certains partis politiques. Dans combien de partis politiques la démocratie est de mise ? On a même vu des partis politiques ici tailler le Code électoral sur mesure pour qu’au finish, on se retrouve avec un seul candidat. Alors, c’est trop facile de donner des leçons aux autres. Avant de donner des leçons, il faut donner l’exemple d’abord, il faut se montrer démocrate et après ça, l’on peux avoir la critique facile. Madame la ministre, le Président Laurent Gbagbo a été acquitté par la Cour pénale internationale (Cpi). Ses partisans demandent qu’il rentre au pays et que son retour participera à la réconciliation entre les Ivoiriens.
Qu’est-ce que vous pensez du procès d’abord et puis de la requête de ses partisans ?
En ce qui concerne le procès, je n’ai rien à dire. C’est l’affaire de la Cpi. Je ne suis pas membre de la Cpi. Je ne suis même pas juriste. Gbagbo veut revenir au pays, c’est son pays. La Côte d’Ivoire, c’est son pays, donc c’est tout à fait légitime qu’il veuille revenir chez lui. Maintenant, ses partisans pensent que son retour va ramener la réconciliation. Je voudrais étymologiquement qu’on me dise ce que veut dire réconciliation. On réconcilie deux personnes qui sont en palabre. On réconcilie deux groupes qui sont en train de se battre. On réconcilie deux populations qui se regardent en chiens de faïence, qui ne se parlent pas, qui ne se côtoient pas, qui ne font rien ensemble. Il faut les mettre ensemble. Est-ce que c’est le cas aujourd’hui en Côte d’Ivoire ? Vous ne pensez pas que les Ivoiriens sont réconciliés ? Moi, je suis l’exemple patent. Je peux dire ici, ça fait partie aussi de ma légitimité, j’aurai pu dire légitimité sociale ou sociologique, parce que je vais partout en Côte d’Ivoire. Tout le monde le sait, je suis une femme de terrain. Moi Kandia Kamissoko Camara, ex-secrétaire générale du Rassemblement des républicains, membre du Directoire du Rhdp, très proche d’Amadou Gon Coulibaly, collaboratrice du Président Alassane Ouattara, je peux dire un peu proche du Président Alassane Ouattara, je me déplace sur l’invitation des populations de Brilly. Je vais à Brilly, je suis reçue en pompe. Je vais à Ouragahio, je marche dans les rues de Ouragahio avec les chefs, avec les élus, avec les cadres, avec les populations. Je vais à Blouson, le village maternel de Koudou Gbagbo Laurent, sur l’invitation des populations de Blouson. Je vais me recueillir sur la tombe de notre maman à nous tous, feu Marguerite N’Gado, la maman du Président Koudou Gbagbo Laurent. Je suis reçue à la résidence de notre maman, résidence construite par Koudou Gbagbo Laurent, avec tous les membres de sa famille. Ensuite, j’anime un meeting à Blouson avec mes sœurs de Blouson, avec tous les chefs, y compris le chef de canton de Blouson, avec toutes les populations de Blouson. Ensuite, je suis invitée à Bayota. Je vais dans le village des Zézé. Je suis invitée à Logouata; je vais faire la fête avec mes parents de Logouata. Je vais parrainer l’installation du chef de village de Solokou-Bayota, tout cela dans le canton Nekedji. Je suis invitée par les populations de Mama, le village paternel de Koudou Gbagbo Laurent. Y a-t-il plus grande réconciliation que cela ? Y a-t-il plus grande preuve de réconciliation que cela ? Y a-t-il plus grande preuve pour dire que les Ivoiriens sont réconciliés ? Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a été reçu à Ouragahio. Aujourd’hui, les Ivoiriens sont réconciliés. Les militants de tous les partis politiques font le tour de la Côte d’Ivoire. Une autre grande preuve que les Ivoiriens sont réconciliés, Madame Simone Ehivet Gbagbo vit à Abidjan au vu et au su de tout le monde. A-t-elle été inquiétée un jour ? Elle va régulièrement chez elle à Moossou. A-t-elle été inquiétée ? Elle fait des tournées en Côte d’Ivoire. Mais Simone Gbagbo, c’est Koudou Gbagbo Laurent. Affi N’Guessan, Assoua Adou, toutes ces personnalités ne font-elles pas le tour de la Côte d’Ivoire ? Ces hommes et ces femmes ont-ils déjà été inquiétés quelque part ? Tous ceux qui étaient en exil ne sont-ils pas rentrés ? Je suis membre du gouvernement. Ceux de mon ministère ont repris leurs postes. Les autres, à la douane, ont repris leurs postes, etc. Konaté Navigué est au ministère des Affaires étrangères. Ce sont les cadres du Fpi. Ce sont les cadres de l’opposition. C’étaient les animateurs pendant la crise post-électorale. Nous sommes en contact avec les parents de Gbagbo Laurent. Nous sommes en contact personnellement avec les parents de Blé Goudé. Mais les Ivoiriens sont réconciliés. Ce n’est pas parce que Koudou Gbagbo Laurent n’est pas encore revenu en Côte d’Ivoire qu’on dira que les Ivoiriens ne sont pas réconciliés. Cela est archi-faux. Le dire, ce n’est pas juste. Ce n’est pas vrai. Les Ivoiriens sont déjà réconciliés. Ceci étant, si le Président Laurent Gbagbo revient en Côte d’Ivoire, ce serait une bonne chose. Mais qu’on ne lie pas cela à la réconciliation, comme si les Ivoiriens ne sont pas réconciliés. Il n’est pas là, mais toute sa famille est là. Ses militants sont là. Ses parents sont là, ses alliés sont là. Ses soutiens sont là. Ses sympathisants sont là. Ils vivent en paix. Nous vivons en paix. Aujourd’hui, le vivre ensemble a un sens en Côte d’Ivoire parce que les Ivoiriens vivent ensemble. Nous travaillons ensemble. Quand je prends mon ministère, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, tous les cadres du Fpi sont à leurs postes. Ils assument. Si vous entrez dans mon ministère, vous ne saurez jamais qui était Pdci, qui était Rdr, qui était Fpi, qui est Rhdp aujourd’hui, qui est de l’opposition. Non ! Et cela est pareil dans tous les ministères, dans toutes les institutions. Avez-vous appris que quelqu’un a été chassé de son poste parce qu’il est de l’opposition ? Nous, nous donnons un sens et un contenu au vivre ensemble. Le vivre ensemble veut dire on fait tout ensemble. Nous sommes tous les enfants d’un même pays. Nous sommes tous des Ivoiriens. Nous devons tout faire ensemble et nous faisons tout ensemble et c’est cela la réalité aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Donc, la Côte d’Ivoire est bel et bien réconciliée. Les Ivoiriens sont réconciliés. Ils vivent ensemble, c’est la raison pour laquelle il y a la paix aujourd’hui et nous voulons que cela soit consolidé pour que nous connaissions la stabilité pour de bon en Côte d’Ivoire, une paix durable; c’est la raison pour laquelle nous demandons que le Président Alassane Ouattara soit encore une fois le candidat du Rhdp, afin d’être élu pour continuer le travail gigantesque qu’il a amorcé. Ce, avec le ministre Alcide Djédjé, l’ambassadeur Alou Eugène et beaucoup d’autres cadres et militants du Fpi qui nous ont rejoints. Vous avez le Pit, qui est la tendance de la gauche. Aujourd’hui, au Rhdp, il n’y a pas que des houphouëtistes. Nous rassemblons les Ivoiriens. C’est ce qu’il faut retenir. Le Rhdp, c’est le grand parti du rassemblement des Ivoiriens pour la démocratie et la paix.
N’avez-vous pas d’appréhensions pour 2020, par rapport au fait que certaines personnes voudraient un report de six mois de l’élection présidentielle?
Cela ne se justifie pas. Quelle en est la motivation ? Aujourd’hui, nous avons une liste électorale, les candidatures sont ouvertes et les parrainages sont en cours. Le timing est en train d’être respecté, tel qu’établi par la Cei. Donc, il n’y a aucune raison pour un quelconque report de l’élection présidentielle. Personnellement, je souhaite que la date du 31 octobre soit maintenue afin que nous passions à autre chose, parce que la vie d’une nation ne se limite pas aux élections. Les élections sont des étapes, mais la chose la plus importante, c’est l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est pour ça d’ailleurs qu’on fait de la politique. La politique est d’abord sociale, les idéologies aujourd’hui n’existent pratiquement pas. Depuis que le mûr de Berlin est tombé, les idéologies ont pris fin. Nos populations qui sont à 50% analphabètes ne savent rien des idéologies. Leur préoccupation première, c’est comment se nourrir, se soigner, scolariser les enfants, avoir de bonnes routes, de l’eau, de l’électricité, avoir des moyens pour mener des activités, surtout en ce qui concerne les femmes et vivre en paix. Plus vite on fera cette élection, plus vite nous allons continuer le développement de la Côte d’Ivoire, à travers les travaux pour améliorer les conditions de vie des populations. Raison pour laquelle il faut maintenir la date du 31 octobre 2020.
Quel appel alors voudriez-vous lancer aux Ivoiriens à l’approche de ces élections ?
Je voudrais d’abord m’adresser à mes frères et sœurs du Rhdp, pour dire que nous traversons un moment extrêmement difficile avec le décès de notre Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, président du directoire, qui laisse un vide énorme. Mais aussi, nous avons une échéance capitale, qui est l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Pour gagner cette élection, il nous faut consolider notre cohésion. La première chose à faire est de renforcer notre cohésion autour de notre chef, notre guide, notre Président Alassane Ouattara. Ensuite, il faut tout mettre en œuvre pour gagner cette élection, parce que nous avons des ambitions pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens. Et les Ivoiriens attendent beaucoup du Président Alassane Ouattara et du Rhdp. Ce sont des défis à relever. Je voudrais demander à l’ensemble des militants, militantes et sympathisants du Rhdp de se resserrer les coudes, de se donner la main afin d’atteindre ces objectifs de façon aisée. Quant à l’ensemble des Ivoiriens, je voudrais les encourager à continuer de cultiver la paix, parce que tout ce que nous faisons, ou alors tout ce qu’ils attendent, ils ne pourront l’avoir que si la Côte d’Ivoire est en paix. Travaillons tous pour la consolidation de la paix et cela passe par les propos que nous tenons, par nos comportements. L’adage dit: «La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement». Donc, développons ces comportements, ayons des propos adéquats et agissons de sorte que la paix soit consolidée et renforcée dans notre pays. Ce faisant, tout le reste sera possible, surtout avec le Président Alassane Ouattara qu’ils connaissent. Je leur demande de faire confiance au Président Alassane Ouattara. Je demande à ceux qui croient à l’idée de la nouvelle génération que la gestion de la Côte d’Ivoire par une nouvelle génération passe par le maintien du Président Alassane Ouattara. Aux femmes, je voudrais dire que nous représentons 49% de la population ivoirienne, donc près de la moitié. Nous devons continuer unanimement, sans calcul aucun, de soutenir le Président Alassane Ouattara. Je voudrais les féliciter, les encourager à continuer d’apporter leur soutien franc, sincère et loyal au Président Alassane Ouattara, à continuer de travailler pour que le Rhdp demeure la première force politique en Côte d’Ivoire et à continuer d’œuvrer pour la consolidation de la paix comme elles le font. Je suis certaine que le bonheur tant souhaité, elles l’obtiendront avec le Président Alassane Ouattara, avec la Première dame Dominique Ouattara, avec tous ces valeureux cadres compétents que nous avons à la tête du Rhdp. Je suis sûre qu’avec leur contribution, la victoire est certaine et je sais que c’est cela leur souhait et je leur demande de continuer de travailler dans ce sens.